Le HCR demande à la Guinée d'ouvrir sa frontière aux demandeurs d'asile
Le HCR demande à la Guinée d'ouvrir sa frontière aux demandeurs d'asile
Le Haut Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés est extrêmement inquiet de la fermeture de la frontière méridionale de la Guinée avec le Libéria et le refus des autorités guinéennes de permettre aux demandeurs d'asile libériens d'entrer en Guinée.
Ce matin, le délégué du HCR en Guinée s'est entretenu avec des hauts responsables du Ministère de l'intérieur afin de leur faire part de la grande préoccupation de l'agence face à la non-adhésion de la Guinée aux dispositions énoncées dans la Convention de 1951 sur les réfugiés.
Selon les témoignages recueillis par une équipe du HCR qui s'est rendue aux villes frontières de Yomou et Macenta le week-end dernier, des dizaines de demandeurs d'asile libériens fuyant un regain de violence dans le comté de Lofa, au Libéria, se sont vus interdire l'accès au territoire guinéen par les forces militaires de ce pays. Des centaines d'autres se seraient rassemblés à la frontière en attendant qu'on leur donne la permission de passer. Les témoignages ont aussi fait état du refus d'entrée aux demandeurs d'asile libériens qui faisaient partie des personnes fuyant l'attaque perpétrée par les rebelles libériens en avril dernier dans la partie nord du comté de Lofa. Par contre, les ressortissants guinéens qui se trouvaient parmi eux ont pu regagner leur pays sans heurts.
Le personnel du HCR n'a pas pu se rendre régulièrement dans ces régions en raison des problèmes de sécurité le long de la frontière de la Guinée avec le Libéria. Les zones frontalières ont été déclarées zones d'opérations militaires par les autorités guinéennes. Pour s'y rendre, il faut avoir l'autorisation du gouvernement guinéen.
Le HCR n'est pas retourné à Macenta depuis l'assassinat du chef du bureau du HCR et l'enlèvement d'une de ses employées en septembre dernier. Mais il a rétabli une présence à plein temps à Nzérékoré, au sud-est de Macenta.
Plus de 80 000 réfugiés libériens en Guinée reçoivent l'aide du HCR. La majorité d'entre eux vivent dans des camps et dans des villages proches de cette frontière peu sûre entre la Guinée et le Libéria. Le HCR s'apprête à les transférer dans un nouveau camp situé à 36 km de là, au nord-ouest de Nzérékoré et se tient prêt à venir en aide à de nouveaux groupes de réfugiés.