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Golfe d'Aden : de nouvelles victimes

Points de presse

Golfe d'Aden : de nouvelles victimes

18 Décembre 2007

Une fois encore, des personnes sont mortes durant la traversée du golfe d'Aden. Samedi, au moins 58 personnes - 54 Ethiopiens et quatre Somaliens - se sont noyées, alors que 37 personnes sont portées disparues. Elles avaient embarqué dans un bateau, transportant 148 personnes, qui a chaviré au large des côtes du Yémen. Au total, 53 personnes ont réussi à atteindre la plage. Dimanche, un autre bateau transportant 270 personnes aurait heurté un rocher en face d'une plage yéménite et se serait brisé en trois morceaux. Au moins 173 personnes ont pu atteindre la côte, mais de nombreuses personnes manquantes se seraient noyées, notamment plusieurs enfants qui se trouvaient à bord. Jusqu'à présent seulement deux corps ont été enterrés, alors que beaucoup d'autres auraient commencé à s'échouer sur la côte. Actuellement, nous ne connaissons pas encore le nombre total de morts.

Les survivants du premier bateau nous ont dit que leur embarcation avait eu des problèmes de moteur durant la traversée. Lorsque les passeurs ont vu des lumières « suspectes » sur les côtes yéménites, ils ont décidé de couper le moteur. Les passeurs ont alors commencé à discuter pour décider s'ils retournaient en Somalie ou non avec un bateau en panne. L'un des passeurs, très en colère, a déchiré une bâche utilisée habituellement pour protéger le bateau contre les vagues et le vent, ce qui a provoqué des entrées d'eau dans l'embarcation. Cet incident a causé la panique et le chaos. Le bateau a alors chaviré puis il a coulé.

Les survivants du second bateau nous ont dit que la mer et les passeurs avaient été très durs pendant le voyage. Des passagers ont été sévèrement battus et un homme qui ne pouvait plus supporter les coups a sauté par-dessus bord et s'est noyé. Lorsque le bateau a atteint les eaux yéménites, les passeurs ont aperçu un bateau de patrouille yéménite et ils ont dévié leur route. C'est à ce moment-là que le bateau a heurté un rocher.

Les survivants des deux bateaux ont reçu des soins médicaux, de l'eau et une assistance alimentaire de Médecins Sans Frontières (MSF) et de notre partenaire local, SHS, sur la plage avant d'être transportés au centre de réception de Mayfa'a.

Cette année a été particulièrement tragique. Plus de 1 400 personnes sont mortes dans le golfe d'Aden, alors que plus de 28 300 personnes ont réussi à atteindre les côtes à bord de plus de 300 bateaux. Entre septembre et décembre, cette année, le nombre de morts a augmenté de façon importante - avec 264 décès en septembre, 347 en octobre, 205 en novembre et 27 en décembre, à cause notamment de l'intensification des patrouilles de l'armée yéménite et des gardes-côtes. Malheureusement, de nombreux innocents perdent la vie durant la traversée périlleuse.

Parmi les personnes qui ont atteint les côtes du Yémen en 2007, plus de 18 500 d'entre elles ont reçu une première aide avec l'UNHCR. Par ailleurs, quelque 10 000 personnes ont été prises en charge dans le camp de réfugiés de Kharaz, près d'Aden.

Au cours de l'année passée, l'UNHCR a accru progressivement ses opérations au Yémen pour un budget de sept millions de dollars, qui comprend du personnel supplémentaire, une augmentation de la présence sur le terrain, davantage d'assistance, une réserve d'abris supplémentaires pour les réfugiés au camp de Kharaz et des programmes de formation pour les gardes-côtes et d'autres fonctionnaires.

De plus, nous étendons notre présence le long des 300 kilomètres de côte isolée avec l'ouverture de deux bureaux supplémentaires de terrain en 2008. L'UNHCR travaille également étroitement avec des ONG comme MSF, qui a établi des cliniques mobiles qui sont opérationnelles aux points d'arrivée le long de la côte.

Du côté somalien, l'UNHCR et d'autres partenaires ont mis en place des projets d'information pour alerter les personnes sur les dangers. Mais beaucoup de ceux qui fuient disent que les conditions dans leur pays natal sont si mauvaises qu'ils n'ont rien à perdre et qu'ils sont prêts à courir le risque.