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Les conflits et de fortes inondations forcent des dizaines de milliers de personnes à fuir leur foyer en Somalie, dans le contexte de pandémie de Covid-19

Points de presse

Les conflits et de fortes inondations forcent des dizaines de milliers de personnes à fuir leur foyer en Somalie, dans le contexte de pandémie de Covid-19

8 Mai 2020
Une fillette somalienne passe devant un abri de fortune dans une installation de déplacés internes à Mogadiscio en Somalie, le 1er avril 2020.

Les inondations massives, les conflits, l’asphyxie économique, l’invasion imminente d’essaims de criquets pèlerins et la propagation exponentielle de la pandémie de Covid-19 menacent la sécurité et le bien-être des 2,6 millions de personnes déplacées internes.

Le HCR, l’Agence des Nations Unies pour les réfugiés, craint que ces multiples situations d’urgence sévères n’aient des conséquences dévastatrices, à moins qu’il n’y ait une réponse forte et coordonnée de la part de la communauté internationale, des autorités nationales et locales somaliennes ainsi que des agences humanitaires pour répondre aux besoins humanitaires massifs.

Depuis début 2020, plus de 220 000 Somaliens ont été déplacés à l’intérieur du pays, dont 137 000 en raison du conflit. Les catastrophes naturelles et climatiques, y compris la sécheresse, le manque de moyens de subsistance et les inondations qui en résultent, sont d’autres facteurs de déplacement complexes et interdépendants.

Dans le sud et le centre de la Somalie, les crues soudaines et le début des inondations fluviales causées par la saison des pluies du Gu ont déjà déplacé environ 90 000 personnes, et de nouveaux déplacements de population sont prévus, ce qui aggrave encore les importants besoins humanitaires préexistants auxquels font face les personnes déplacées et les communautés d’accueil. Si les tendances actuelles se maintiennent, les pluies de cette année donnent toutes les indications qu’elles pourraient poser la menace d’une catastrophe similaire à celle de la saison des pluies de Deyr à la fin 2019, qui avait poussé plus de 400 000 personnes à fuir leur maison. Les essaims des criquets pèlerins, l’insecte migrateur le plus destructeur au monde, menace de décimer les récoltes et de provoquer des pénuries alimentaires généralisées après la saison des pluies du Gu.

Plus tôt cette semaine, le HCR et le gouvernement somalien ont acheminé du matériel de secours, y compris des jerricans, des pains de savon, des couvertures, des nattes de couchage, des kits d’ustensiles de cuisine et des bâches en plastique, pour aider plus de 8000 personnes à Baidoa, Bardheere et Qardho. Un deuxième transport aérien pour acheminer de l’aide vers Qardho, Bardheere, Beletweyn et Berdale devrait avoir lieu ce jour, et les articles de secours distribués par le HCR devraient permettre de venir en aide à 37 000 personnes au total.

En mars et avril, les opérations armées contre Al Shabab ont repris dans la région du Bas-Chébéli, ce qui a forcé plus de 50 000 personnes à fuir leur foyer. Les communautés ont été directement exposées aux tirs croisés et à des attaques au mortier dans leurs villages, ainsi qu’à des explosions en bordure de route lors de trajets. Des recrutements forcés d’enfants, des épisodes de violence sexiste, y compris des viols, et des arrestations arbitraires ont également été signalés. A Gedo, dans l’État de Jubaland, les combats entre les différentes parties au conflit dans la région ont également forcé environ 400 000 personnes à fuir leur maison à Belet Xawoo au début du mois de mars.

Selon le HCR, la situation humanitaire s’aggravera du fait de la propagation du Covid-19. La plupart des 2,6 millions de personnes déplacées internes en Somalie vivent dans des installations surpeuplées et beaucoup, en particulier les personnes nouvellement déplacées, vivent dans des abris de fortune montés avec des sacs en plastique, des morceaux de carton et des piquets faits de branchages. La distanciation physique et sociale est quasiment impossible. Il y a à peine suffisamment d’eau propre pour boire, et encore moins pour se laver les mains. Les conditions sont propices à une transmission virale généralisée.

Le gouvernement de la Somalie a démarré les tests sur le Covid-19 à travers tout le pays. Cependant, les décennies de conflit, conjuguées à une pénurie mondiale de kits de test, ont généré une grande précarité de l’infrastructure sanitaire du pays pour intervenir en cas de propagation rapide du virus. Bien que la Somalie compte 928 cas confirmés de Covid-19 dans la population générale, il n’y a eu qu’un seul cas confirmé parmi la population des personnes déplacées internes en Somalie jusqu’à présent.

De nombreux déplacés internes somaliens ont vu leurs revenus chuter, alors que les mesures de prévention contre le Covid-19 ont entraîné des pertes d’emplois ou des réductions d’heures de travail, en particulier pour les employés journaliers et les personnes travaillant sur les marchés. Le HCR a observé que les réfugiés sont parmi les premiers à perdre leur emploi. Parallèlement, les prix des denrées alimentaires augmentent, tandis que les envois de fonds depuis d’autres pays, une bouée de sauvetage pour des millions de Somaliens, sont en chute libre.

Le HCR exhorte la communauté internationale à accroître leurs contributions aux organisations humanitaires et au gouvernement de la Somalie en cette période de crise. Hier, dans le cadre de l’appel de fonds global des Nations Unies, le HCR a exhorté les États, le secteur privé et les donateurs individuels à contribuer à hauteur de 745 millions de dollars pour notre appel de fonds sur la prévention et la lutte contre le Covid-19, afin de protéger et d’aider les populations déracinées à travers le monde.

 

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