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Plus de 200 000 personnes sont déplacées par le conflit au Yémen

Points de presse

Plus de 200 000 personnes sont déplacées par le conflit au Yémen

12 Janvier 2010

Aucune accalmie n'est en vue concernant les combats acharnés survenant entre les troupes gouvernementales et les forces Al Houti dans la province de Sa'ada au nord du Yémen, alors que le conflit entre dans son sixième mois. Des milliers de civils yéménites continuent à fuir vers les provinces voisines, recherchant désespérément la sécurité, un abri et une assistance. Ces personnes nouvellement déplacées font part d'affrontements intenses dans les districts de Razeh, Saqain et Sahar et elles font état de nombreuses pertes civiles du fait des bombardements aériens et des lourds combats. Le HCR n'est pas présent dans la zone de conflit et ne dispose d'aucune confirmation de source indépendante sur ces informations.

Nous estimons désormais que quelque 200 000 personnes sont affectées par le conflit au Yémen depuis 2004, y compris celles qui sont déplacées par la toute dernière escalade des combats datant de début août l'année dernière.

Les personnes déplacées internes qui arrivent désormais dans les gouvernorats de Hajjah et Amran ont voyagé à l'aide de n'importe quel moyen disponible. Ils ont effectué à pied un trajet long et fatigant vers les camps de déplacés dans la province de Hajjah, alors que d'autres personnes restent prises au piège dans la zone de conflit.

Ce tout dernier afflux met à rude épreuve des capacités d'hébergement déjà saturées et fait diminuer rapidement les ressources humanitaires dans cette zone. La surpopulation au camp d'Al Mazrak 1 dans la province de Hajjah est une préoccupation majeure pour le HCR, alors que le camp héberge désormais plus de 21 000 personnes - soit plus du double par rapport à sa capacité prévue initialement. Le second camp, financé par les Emirats arabes unis, se remplit rapidement. Le troisième camp d'Al Mazrak dispose d'une capacité initialement prévue de 1 200 familles (soit 9 400 personnes) ainsi que d'une possibilité d'extension. Les 50 premières familles devraient y être transférées dans deux jours, jeudi 14 janvier.

Le nombre des déplacés vivant en dehors des camps croît également rapidement. On compte désormais un grand nombre de sites de fortune établis le long des routes près des camps d'Al Mazrak. Les bombardements se font entendre clairement dans cette zone et ils rappellent constamment le conflit ayant cours actuellement dans le nord du pays.

Suite à la demande du gouvernement la semaine dernière pour un quatrième camp, un expert du HCR en planification de site travaille actuellement avec les autorités locales pour identifier un lieu approprié.

Le HCR se félicite de l'annonce faite par l'Organisation de la Conférence islamique selon laquelle cette organisation construira une école ainsi qu'un hôpital, rattaché au camp d'Al Mazrak 3, équipé d'un département d'hospitalisation, d'un service de radiologie, d'une salle d'intervention chirurgicale. L'hôpital comptant 20 lits servira les déplacés dans les trois camps existants ainsi que la population locale.

La situation d'hébergement est également critique dans la province d'Amran où la plupart des déplacés qui arrivent sont hébergés au sein de familles d'accueil ou louent des logements. Durant la seule semaine du Nouvel an, plus de 5 000 nouveaux déplacés sont arrivés dans la ville d'Amran. La pénurie aiguë d'hébergement et de logement crée des tensions entre les déplacés et la population locale. En l'absence d'une option immédiate et appropriée pour ouvrir un camp, le HCR prévoit de créer un centre de transit à Amran en tant que solution d'appoint et temporaire.

Parallèlement, une mission d'évaluation du HCR provenant d'Arabie saoudite s'est rendue auprès des déplacés dispersés dans la zone de Mandaba dans le district de Baqim, situé plus au nord de la province instable de Sa'ada, durant la dernière semaine de décembre. Quelque 240 familles (soit environ 1 700 personnes) sont arrivées sur place depuis la ville et les alentours de Sa'ada durant le mois de décembre, rejoignant ainsi un autre groupe de 10 000 déplacés dont certains avaient trouvé abri sur place dans un site de fortune depuis septembre 2009.

La plupart de ces nouveaux arrivants vivent chez des proches et des amis. Ils n'ont pas encore reçu d'assistance car aucune aide ne peut être acheminée vers Mandaba depuis le début de l'implication militaire des Saoudiens dans le conflit à la mi-novembre. Des cargaisons de bouteilles de gaz comprimé pour la cuisine ont également été stoppées avec, en résultat, une flambée des prix. Par conséquent, les déplacés se procurent désormais du bois de chauffe en collectant du bois et en coupant des arbres dans les montagnes alentour. Selon notre équipe en mission sur place, les déplacés nouvellement arrivés sont en état d'épuisement. Certains d'entre eux parlent de bombardements aériens d'envergure et ils font état de nombreuses pertes dans et autour de la ville de Sa'ada.

A cause d'intenses combats dans la province de Sa'ada, un autre groupe de 500 familles originaires de cette région du Yémen est arrivé à Sa'ana et a rejoint quelque 11 000 déplacés vulnérables déjà présents dans la capitale yéménite. En collaboration avec le gouvernement et d'autres partenaires, le HCR distribue des articles de secours et cela continuera durant les jours et les semaines à venir pour aider cette population démunie.

Le HCR appelle les pays donateurs à continuer de financer notre opération au Yémen pour que nous puissions faire face à cette situation de crise et assurer protection et assistance, dont le besoin se fait tant ressentir.