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À Pessat-Villeneuve, un jeune afghan se porte volontaire pour coudre des masques pour tous les habitants de la commune

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À Pessat-Villeneuve, un jeune afghan se porte volontaire pour coudre des masques pour tous les habitants de la commune

En quelques semaines, il a cousu environ 1000 masques pour protéger les habitants de la commune contre la pandémie de Covid-19.
24 Juillet 2020
A Pessat-Villeneuve, un jeune afghan se porte volontaire pour coudre des masques pour tous les habitants de la commune
A Pessat-Villeneuve, un jeune afghan se porte volontaire pour coudre des masques pour tous les habitants de la commune

Hamidullah, 23 ans, habite à Pessat Villeneuve depuis quelques mois. Il est arrivé en France au début de l’année 2019, et est accueilli depuis quelques mois dans le centre d’hébergement provisoire du village, tenu par l’association CeCler. En quelques semaines, il a cousu environ 1000 masques pour protéger les habitants de la commune contre la pandémie de Covid-19.

C’est sa mère qui lui a appris la couture pour en faire son métier : « La couture était le métier de ma mère, grâce à elle je suis couturier. Dieu merci, j’ai pu aider à travers mon métier afin de vaincre le coronavirus. ».

Depuis 2015, le village de Pessat-Villeneuve accueille ceux que le maire Gérard Dubois appelle ses « invités », en quête de protection et de sécurité. Le maire se souvient encore de l’arrivée, au début du mois de novembre 2015, du premier car de réfugiés et de migrants évacués de Calais : « en voyant arriver des jeunes hommes fatigués, épuisés… là je me suis dit bien sûr, il fallait le faire, il n’y avait pas de question à se poser ». Depuis, il a la conviction que sa commune a un rôle à jouer.

Au sein du village, c’est l’association CeCler qui accompagne ces « invités » pour qu’ils puissent trouver leur place dans la société. Alexandre Reynaud est chef de service pour le centre qui accueille Hamidullah : « notre rôle, c’est de tout mettre en œuvre pour permettre aux résidents d’exprimer leur potentiel ».

Il dessine un parallèle entre sa vie à 20 ans et celle d’un des jeunes réfugiés, récemment arrivé dans le centre avec seulement un sac à dos en sa possession et séparé de sa famille restée en Afghanistan par des milliers de kilomètres : « Certes je travaillais, j’avais des jobs d’été, étudiants, et mes études. Mais j’avais mes parents. Mes parents qui étaient derrière moi, qui me soutenaient, qui étaient une forme de filet de sécurité ». Il ajoute : « notre rôle, c’est d’être aussi ce filet de sécurité pour eux ».

Dans le centre provisoire d’hébergement règne une atmosphère de solidarité entre les travailleurs sociaux, les bénévoles, et les habitants du village. L’alchimie entre tous ces acteurs de la société permet de faciliter le quotidien des personnes accueillies qui jonglent entre les démarches administratives, l’apprentissage du français et les contraintes de déplacement. Pendant la crise sanitaire liée à la pandémie de coronavirus Covid-19, d’autres habitants de la commune en première et deuxième ligne, des soignants et des agriculteurs, apportent leur aide.

Alors que la sortie progressive du confinement débute, au mois de mai 2020, l’association achète des machines à coudre pour répondre aux besoins en masques des réfugiés et des travailleurs sociaux. Hamidullah offre immédiatement son assistance pour faire les réglages des machines et se propose de coudre des masques pour ceux qui vivent dans le centre, mais aussi pour les habitants.

Il est rapidement rejoint par Hassan, un autre jeune afghan, arrivé en même temps que lui dans le centre.

Chaque jour, les deux bénévoles décident de s’installer derrière leurs machines à coudre dès 9h et jusqu’à 20h pour fabriquer des masques.

En quelques semaines, ils font environ 1000 masques en tissu pour les habitants de la commune et des environs. Hamidullah glisse un mot avec chaque masque, pour expliquer son intention : « En Afghanistan, ma mère m’a appris la couture. Lorsque le coronavirus a traversé les frontières, j’ai souhaité m’investir pour aider les autres. J’ai voulu confectionner les masques afin de vous offrir une protection comme la France l’a également fait pour moi. ».

« J’ai voulu confectionner les masques afin de vous offrir une protection comme la France l’a également fait pour moi. ».

Les masques ont été distribués en priorité aux personnes les plus vulnérables de la commune, dans les boites aux lettres. Le maire reçoit alors des démonstrations de gratitude de la part des bénéficiaires de la distribution : « Dès qu’on a distribué les masques, on a tout de suite eu des retours. Les gens me disaient : « mais il faut qu’on lui dise merci ». On a reçu des mails, des enveloppes ». 

Il décide alors d’organiser la deuxième puis la troisième distribution au centre du village, afin de permettre aux habitants de rencontrer Hamidullah et de le remercier. Une cérémonie est organisée dès la fin du confinement pour leur offrir une médaille pour l’aide qu’ils ont apporté à la commune pendant la crise du Covid-19.

Depuis la fin du confinement, Hamidullah et Hassan ont arrêté de fabriquer des masques et ont repris les cours de français. Hassan cherche à reprendre son métier d’ébéniste tandis qu’Hamidullah cherche sa voie. Avec une conviction : « J’ai un message à passer : aidez à chaque moment, dès que vous le pouvez, et avec tous les moyens et compétences que vous avez à votre disposition. ».