Burundi : Plus de 5000 Rwandais habitent maintenant dans un centre de transit dont la capacité d'accueil est de 800 places

Le centre de transit de Songore au nord du Burundi est plein à craquer avec l'arrivée supplémentaire depuis dimanche de 2 400 Rwandais demandeurs d'asile obligés de se rendre dans ce centre après que les premiers sites frontaliers aient été interdits par les autorités ainsi que la fermeture d'un second centre de transit. Plusieurs d'entre eux ont dû marcher jusqu'à Songore, parcourant une distance de plus de 50 km.

Plus tôt cette semaine, l'UNHCR a fait part de ses préoccupations sur la façon dont cette relocalisation s'est déroulée, et que le site de Songore - qui peut accueillir jusqu'à 800 personnes - pourrait être totalement dépassé avec d'autres arrivées non prévues. Actuellement, plus de 5 400 personnes vivent dans ce lieu dans des conditions difficiles. La relocalisation a été décidée la semaine dernière par les autorités rwandaises et burundaises pour rassembler tous les demandeurs d'asile sur un seul site afin de leur assurer une meilleure sécurité et conduire une campagne d'information pour tenter de les convaincre de retourner chez eux.

L'UNHCR et ses partenaires font de leur mieux pour améliorer la situation à Songore et élargissent le site. Ainsi, huit hangars offrant des abris surpeuplés à 1 000 personnes, ont déjà été bâtis, mais l'UNHCR aura encore besoin de deux semaines supplémentaires au moins pour construire des latrines et d'autres abris pour loger tous les demandeurs d'asile.

Pendant ce temps, 2 800 bâches ont été distribuées, ainsi les demandeurs d'asile peuvent au moins couvrir leur abri temporaire, fait de feuilles et de branches qu'ils avaient construit pour abriter leurs familles. Les ONG et les agences des Nations Unies ont travaillé sur ce site pour construire une infrastructure de base et fournir de l'eau, des sanitaires et des services de santé. Durant la semaine, l'UNHCR a aidé au transport des demandeurs d'asile qui avaient dû marcher depuis la frontière en direction du centre de transit de Songore.

A l'origine, les demandeurs d'asile qui avaient fui vers le Burundi début avril, ont fait part de leurs craintes des tribunaux « gacaca » qui jugent le génocide rwandais. Mais, ils ont également indiqué avoir fui en raison de menaces, intimidations, persécutions et rumeurs de vengeances sanglantes. Depuis début mai, les autorités rwandaises ont conduit une campagne d'information pour essayer de convaincre les demandeurs d'asile de rentrer chez eux. La population totale de demandeurs d'asile rwandais au Burundi est aujourd'hui estimée à quelque 8 800 personnes.