Le HCR et ses partenaires lancent un appel pour le financement de l'aide aux réfugiés congolais
Le HCR et ses partenaires lancent un appel pour le financement de l'aide aux réfugiés congolais

Les réfugiés congolais récemment arrivés vivent dans des conditions de surpeuplement dans le site de Musenyi, au sud du Burundi.
GENÈVE – Alors que la crise humanitaire en République démocratique du Congo (RDC) continue de s'aggraver, le HCR, l'Agence des Nations Unies pour les réfugiés, et 107 partenaires lancent un appel de fonds de 781 millions de dollars afin de pouvoir continuer à fournir cette année une assistance vitale à plus d'un million de réfugiés et demandeurs d'asile congolais, ainsi qu'à plus d'un million de personnes vulnérables au sein des communautés locales qui les accueillent dans sept pays.
Le Plan régional d'intervention en faveur des réfugiés (RRP) de la RDC souligne la détérioration alarmante des conditions de vie dans l'est du pays, où la recrudescence des violences armées continue de provoquer des déplacements de populations sans précédent depuis janvier dernier. La diminution des ressources et les récentes coupes dans les budgets humanitaires compromettent la fourniture d'une assistance vitale.
Les pays voisins, qui accueillent généreusement des milliers de réfugiés chaque jour, ont du mal à faire face au rythme et à l'ampleur des nouvelles arrivées. Depuis janvier, près de 150 000 personnes ont fui la RDC, dépassant le nombre total de personnes qui ont fui le pays au cours de toute l'année 2024. La majorité, environ 95 %, ont fui l'est de la RDC et ont cherché refuge au Burundi et en Ouganda, tandis que 8000 personnes sont arrivées en République du Congo, fuyant les violences intercommunautaires dans l'ouest de la RDC.
Les déplacements à l'intérieur de la RDC ont également atteint des niveaux sans précédent. À la fin de l'année 2024, on estimait à 7,8 millions le nombre de personnes déplacées à l'intérieur du pays, le chiffre le plus élevé jamais enregistré.
Le bilan humain de la crise est dévastateur : des communautés entières ont été déplacées, des familles sont déchirées et des civils sont exposés à des violations graves des droits humains, notamment des abus sexuels, des exécutions arbitraires et des recrutements forcés. Les femmes, les enfants et les personnes en situation de handicap sont particulièrement vulnérables. Beaucoup d'entre eux arrivent aux frontières traumatisés et ont besoin d'une protection et de soins d'urgence.
« Une fois de plus, ce sont les familles, et en particulier les femmes et les enfants, qui sont contraintes de fuir pour sauver leur vie lorsque la violence règne. Les communautés hôtes continuent de faire preuve d'une générosité remarquable en les accueillant, mais elles ne peuvent pas faire face à cette situation seules », a déclaré Chansa Kapaya, Directrice régionale du HCR pour l'Afrique australe et Coordonnatrice régionale pour la situation des réfugiés en RDC. « Les membres de la communauté internationale doivent de toute urgence intensifier leurs efforts et soutenir les gouvernements hôtes et toutes les organisations humanitaires afin de garantir une protection et une assistance vitales. »
Malgré les efforts louables des pays voisins pour accueillir et venir en aide aux nouveaux arrivants, les sites de transit et d'accueil sont surpeuplés, manquent de ressources et peinent à répondre aux besoins croissants en matière d'abris sûrs, d'eau et d'assainissement, de soins médicaux et d'autres services essentiels.
L'appel lancé pour la situation en RDC couvre l'Angola, le Burundi, la République du Congo, le Rwanda, l'Ouganda, la République-Unie de Tanzanie et la Zambie. Le plan énonce les priorités immédiates, notamment en matière d'hébergement, d'alimentation, de soins de santé et de services de protection, tout en promouvant l'inclusion, la résilience et les solutions durables pour les personnes déracinées.
Malgré des besoins croissants, le financement en faveur de la situation en RDC reste extrêmement faible. En 2024, le HCR et ses partenaires ont reçu moins de la moitié des fonds nécessaires, ce qui a contraint les acteurs humanitaires à faire des choix difficiles, notamment en réduisant les rations alimentaires, en diminuant les services essentiels et en limitant l'aide aux personnes les plus vulnérables.
Le RRP vient en complément du plan d'intervention humanitaire pour la RDC, publié en février 2025. Ensemble, ces deux documents constituent un effort coordonné pour répondre aux besoins immédiats et à long terme liés à l'une des crises les plus graves et les plus négligées au monde.
« Sans un financement accru, les partenaires sur le terrain seront confrontés à des choix impossibles, tels que la fermeture des services de santé, la réduction de l'aide alimentaire ou l'abandon des victimes de violences sexuelles », avertit Chansa Kapaya. « Lorsque les réfugiés ne peuvent pas accéder à l'aide et à la protection dont ils ont besoin dans les pays où ils cherchent refuge, ils sont souvent contraints de poursuivre leur périlleux voyage en quête de dignité et d'espoir ailleurs. »
Pour de plus amples informations, veuillez svp contacter :
- À Pretoria (régional) : Duniya Aslam Khan, [email protected], +27 84 585 720
- À Nairobi (régional) : Faith Kasina, [email protected], +254 113 427 094
- À Genève : Eujin Byun, [email protected], +41 79 747 8719