Egypte : Délai expiré pour l'achèvement des entretiens
Egypte : Délai expiré pour l'achèvement des entretiens
Hier le délai donné à l'UNHCR a expiré, quant à l'achèvement des entretiens avec les 183 Soudanais toujours détenus par les autorités égyptiennes depuis la manifestation du Caire qui s'est achevée tragiquement en décembre dernier. Ces derniers jours, 25 juristes ont mené des entretiens dans le but de déterminer le statut de ces personnes - chacun durant environ trois heures - avec tous les détenus. L'UNHCR a informé hier soir le gouvernement égyptien que 14 personnes parmi les détenus, relevant de la compétence de l'UNHCR, devaient être immédiatement libérées. Nous avons également prévenu que 34 autres personnes récemment arrivées devraient avoir un délai de 5 jours pour faire appel des résultats de l'UNHCR, si elles le souhaitent.
Les autres personnes toujours détenues n'ont pas été reconnues éligibles pour une protection internationale en tant que réfugié relevant de la compétence de l'UNHCR. L'UNHCR a, cependant, réitéré ses précédentes recommandations, sur des bases humanitaires, selon lesquelles aucun détenu soudanais ne doit être reconduit à la frontière actuellement. Nous avons mis en avant la situation instable et évolutive au Soudan, la séparation familiale, les déplacements continuels et les difficultés dont souffrent toujours les détenus soudanais après les récents événements tragiques du Caire. Nous espérons que les détenus restants seront libérés.
L'UNHCR a également rappelé au gouvernement égyptien que chacun des détenus faisant, ou ayant fait, l'objet d'enquête criminelle, doit être traité selon la législation égyptienne et les règles internationales concernant le droit des réfugiés et de l'homme dont l'Egypte est signataire.
Les Soudanais ont été détenus après la confrontation tragique qui a coûté la vie à plusieurs personnes dans le parc public Mustapha Mahmoud au Caire le 30 décembre après une manifestation de quelque 2 000 personnes pendant 3 mois près des bureaux de l'UNHCR. La plupart des manifestants ont été libérés après quelques jours. Début janvier, l'UNHCR a demandé au gouvernement un délai d'environ un mois pour pouvoir mener les enquêtes juridiques nécessaires quant au statut de 627 personnes encore en détention aujourd'hui. Un délai de trois jours a d'abord été octroyé à l'UNHCR, puis une semaine et enfin une extension d'une semaine encore, qui s'est terminée hier.
Les équipes de juristes de l'UNHCR ont travaillé jour et nuit pour évaluer justement le cas de chaque Soudanais détenu. Entre le 7 et le 20 janvier, selon les recommandations faites par le bureau du Caire, plus de 440 Soudanais ont été libérés.
En même temps, l'UNHCR au Caire a continué de traiter les cas qui s'étaient accumulés ces trois derniers mois. Ces jours-ci, des centaines de personnes, pour la plupart des Soudanais, sont venus en nos bureaux du Caire pour renouveler leurs cartes, se faire enregistrer ou pour d'autres demandes. L'UNHCR au Caire assiste quelque 30 000 réfugiés et demandeurs d'asile, la plupart soudanais, mais aussi somaliens, érythréens et éthiopiens.