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Iraq : Le HCR reste prudent sur la question des retours

Points de presse

Iraq : Le HCR reste prudent sur la question des retours

23 Novembre 2007 Egalement disponible ici :

Plusieurs rapports ont été rendus publics ces derniers jours sur des retours limités en Iraq. Nous accueillons favorablement les améliorations des conditions de sécurité et sommes prêts à assister les personnes qui ont décidé ou manifesté la volonté de rentrer de façon volontaire. Toutefois, l'UNHCR considère que le moment n'est pas encore venu pour promouvoir, organiser ou encourager les retours. Cela ne sera possible que lorsque les conditions propices pour le retour seront en place, notamment une aide matérielle et juridique ainsi que des garanties pour la sécurité physique des personnes. Actuellement, il n'y aucun signe d'un retour à grande échelle, dans la mesure où la situation sécuritaire dans plusieurs régions du pays demeure instable et imprévisible.

Selon une étude menée par nos équipes en Syrie, plusieurs raisons peuvent expliquer ces retours en Iraq, à part des considérations d'amélioration de la sécurité. Sur 110 familles iraquiennes avec lesquelles l'UNHCR s'est entretenu en Syrie, la majorité indique qu'elles rentrent parce qu'elles manquent désormais d'argent et/ou de ressources, qu'elles font face à des conditions de vie difficiles ou encore parce que leurs visas sont arrivés à expiration. Du fait des récentes restrictions sur les visas, nombre d'Iraquiens ne peuvent plus faire des allers et retours entre la Syrie et l'Iraq afin d'y obtenir des ressources complémentaires, gagner de l'argent, récupérer de la nourriture ou percevoir des allocations de pension. Les primes accordées par le gouvernement iraquien pour rentrer, s'élevant entre 700 et 800 dollars, ainsi que des tickets gratuits de transport (bus et avion) ont également joué un rôle dans les retours. L'étude relève également que c'est la première fois que des réfugiés iraquiens évoquent un retour, ce qui n'était pas le cas il y a quelques mois.

Les équipes de l'UNHCR ont aussi mené des entretiens rapides auprès des personnes rentrées à Bagdad qui ont cité, comme principale motivation de retour, les difficultés économiques causées par leur déplacement de longue durée. Plusieurs d'entre elles n'ont plus d'argent ou ont dépensé presque toutes leurs économies. Quelques-unes sont rentrées pour que leurs enfants puissent encore retourner à l'école en Iraq avant la fin du premier trimestre. D'autres ont été encouragées par des informations faisant état d'une amélioration de la sécurité, mais plusieurs ont exprimé leurs préoccupations quant à la sécurité sur le long terme, faisant notamment référence au fait que les milices sont encore présentes sur place et que de nombreuses régions demeurent dangereuses. Les personnes rentrent principalement vers des zones où elles sentent que les forces locales de sécurité travaillent correctement et maintiennent le contrôle.

Bien que nous ne soyons pas en position de surveiller les frontières 24 heures sur 24, nous avons noté davantage de retours en Iraq que d'arrivées en Syrie (avec une moyenne quotidienne variant entre 1 500 départs vers l'Iraq et 500 arrivées en Syrie). Nous ne sommes pas en mesure de confirmer les informations selon lesquelles 46 000 Iraquiens seraient rentrés depuis la Syrie en octobre.

A l'intérieur de l'Iraq, le nombre des personnes déplacées internes a légèrement augmenté au cours des derniers mois. Selon les derniers chiffres reçus par l'UNHCR en date du 21 novembre (sur la base des statistiques du Croissant-Rouge iraquien, du ministère du déplacement et de la migration, du Gouvernement régional du Kurdistan, des ONG locales et internationales, de l'UNHCR et de l'Organisation internationale pour les migrations), plus de 2,4 millions d'Iraquiens seraient déplacés à l'intérieur de l'Iraq. La répartition est la suivante : 1 021 962 déplacés avant 2003, 190 146 déplacés entre 2003 et 2005 et 1 199 491 déplacés après le bombardement de Samarra en février 2006 (28 017 durant le mois d'octobre).

Les raisons d'une augmentation incluent un meilleur enregistrement des déplacés, mais également les récentes restrictions de visas en Syrie, ce qui implique que davantage de personnes se déplacent à l'intérieur de l'Iraq plutôt que de chercher refuge en dehors du pays. Nous avons également été témoin de davantage de déplacement secondaire, dans la mesure où les gouvernorats ont fermé leurs portes aux nouveaux déplacés partout ailleurs (11 des 18 gouvernorats ont limité l'accès aux nouveaux arrivants).

Pourtant, il y a eu des retours parmi les personnes déplacées internes. Des familles ont reçu des primes au retour. Nous avons des informations selon lesquelles des familles qui sont rentrées dans des conditions très difficiles (leurs maisons étant détruites ou endommagées), alors que d'autres ne sont pas rentrées dans leur propre maison, mais se sont installées ailleurs (déplacement secondaire). Les déplacés iraquiens ont dit que l'accès à un abri, à la nourriture, au travail, à l'eau et aux équipements sanitaires et à l'aide juridique demeuraient les besoins les plus communs.

Selon les estimations du gouvernement, quelque 2,2 millions d'Iraquiens vivent en dehors de l'Iraq, de 500 000 à 700 000 en Jordanie et près de 1,5 million en Syrie.