La mission du Haut Commissaire par intérim au Soudan et au Tchad

Mme Wendy Chamberlin, Haut Commissaire par intérim, se rend dimanche au Soudan et au Tchad pour une mission de 5 jours, où elle rencontrera le personnel de l'UNHCR qui assiste des centaines de milliers de réfugiés et personnes déplacées internes, du fait du conflit au Darfour. La mission de Mme Chamberlin fait suite à la Conférence des donateurs pour le Soudan qui s'est tenue cette semaine à Oslo. Elle rencontrera, lors de sa mission, le Coordinateur des Nations Unies pour les Affaires humanitaires et d'autres agences sur le terrain pour faire le point sur le financement de nos opérations, ce afin de nous permettre de continuer notre mission, essentielle, en protection.

L'insécurité grandissante et les déplacements nombreux dans la région du Darfour rendent cette opération de protection la plus difficile à laquelle l'UNHCR ait à faire face. Le conflit de deux ans a déraciné plus de 2 millions de personnes - 1,8 millions d'entre elles sont déplacées dans le Darfour et 200 000 autres se trouvent dans nos camps en bordure de la frontière avec le Tchad. Bien que cela soit difficile, les personnes présentes au Tchad bénéficient d'assistance et de protection. Ce n'est pas le cas au Darfour, où des millions de personnes sont déplacées dans des centaines d'abris de fortune, des villes et villages se sont érigés dans une zone vaste de l'ouest du Soudan.

Mme Chamberlin souhaite rencontrer le personnel de l'UNHCR ainsi que les partenaires sur le terrain au Darfour pour discuter de leurs efforts et assister les personnes dans les zones de déplacement. L'UNHCR est présent dans la capitale ouest du Darfour, El Geneina, ainsi que dans les villes de Zalingei à l'est et de Nyala, au sud du Darfour. Six nouveaux bureaux de terrain sont en cours de création à l'ouest du Darfour, ainsi qu'un au nord du Darfour à El Fasher. Les équipes de protection de l'UNHCR se rendent dans ces villages partout dans l'ouest du Darfour, et particulièrement le long de la frontière avec le Tchad, pour contrôler la sécurité et le bien-être des personnes déplacées et s'informer sur d'éventuels déplacements de réfugiés vers le Tchad. Ces équipes recherchent également les personnes qui souhaiteraient rentrer chez elles. L'UNHCR et ses partenaires ont déjà installé 23 centres à l'ouest du Darfour pour apporter leur soutien aux femmes déplacées traumatisées.

Après une journée de réunion lundi avec les officiels du gouvernement et les partenaires à Khartoum, Mme Chamberlin devrait se rendre au Darfour mardi. Elle visitera Nyala, Zalingi, El Geneina et Kulbus mardi et mercredi avant de se rendre au Tchad. Là-bas, elle évaluera nos opérations à Abéché, ses alentours et dans les camps des zones éloignées où l'UNHCR et ses partenaires font face à des défis logistiques pour fournir l'assistance à des dizaines de milliers de réfugiés. Après des réunions dans la capitale tchadienne de N'Djamena, elle devrait rentrer à Genève vendredi.

Le conflit du Darfour n'affecte pas seulement les pays immédiatement limitrophes au Soudan mais d'autres bien plus éloignés. Depuis janvier, par exemple, l'UNHCR a enregistré 240 nouveaux demandeurs d'asile soudanais à Accra, capitale de Guinée. La plupart d'entre eux sont des hommes, adolescents ou jeunes adultes. Beaucoup d'entre eux ont déclaré venir du nord et de l'ouest et qu'ils avaient fui après des attaques sur leur villages tant par les milices janjawids que par les rebelles entre mai 2003 et février 2005. D'autres ont déclaré avoir atteint le Ghana en quelques jours, alors que d'autres sont restés des mois au Tchad et que cela leur avait pris beaucoup de temps d'atteindre le Ghana. Ils ont indiqué avoir voyagé via l'est du Tchad et à travers le Cameroun, le Niger ou le Nigéria et puis par le Togo et le Bénin. Le plupart d'entre eux vivent maintenant dans un bâtiment à peine terminé dans un parc public au centre d'Accra. Le nombre d'arrivants augmente graduellement, avec 86 arrivées en mars et 49 dans les deux premières semaines de ce mois-ci.