Pertes en vie humaine dans le Golfe d'Aden
Pertes en vie humaine dans le Golfe d'Aden
Hier soir, il nous a été confirmé que 107 corps ont été retrouvés le long des côtes du Yémen après l'incident survenu lundi durant lequel un bateau de passeurs avait chaviré. Celui-ci provenait de la Somalie en direction du Golfe d'Aden.
Le Gouvernement yéménite et le bureau de l'UNHCR au Yémen font état de 107 corps ayant été enterrés et de cinq personnes portées disparues de deux bateaux. Au total quatre bateaux avaient approché la côte lundi. Des témoins ont déclaré que le bateau ayant chaviré en pleine mer avait à son bord 120 Somaliens et Ethiopiens. Un second bateau clandestin, transportant également 120 personnes, a contraint tous ses passagers à sauter par-dessus bord après que le premier bateau ait chaviré. Le second bateau a ensuite pris à son bord les passeurs du premier bateau et a repris la direction du Golfe d'Aden, abandonnant 240 personnes en pleine mer.
Selon les déclarations des survivants, les personnes se trouvaient dans l'eau depuis plusieurs heures avant que les militaires yéménites ne viennent à leur secours. Un responsable militaire a déclaré que les victimes dérivaient au moins à 500 mètres des côtes, ce qui a rendu les efforts de secours très difficiles. L'équipe des secours militaires a enterré 29 corps près de la plage. Plusieurs autres corps ont échoué près d'une route en construction entre Aden et Mukalla. Les employés de la société de construction ont indiqué avoir enterré 78 corps.
Au total, 235 personnes à bord de deux autres bateaux clandestins ont réussi à atteindre la côte.
Au cours du mois dernier, l'UNHCR a enregistré l'arrivée de 1 776 Somaliens et Ethiopiens ayant fait le voyage à bord de 20 bateaux. Avec le dernier accident, au moins 136 personnes sont mortes en tentant cette traversée périlleuse et bien d'autres encore sont portées disparues.
Les Somaliens ont déclaré fuir leur maison pendant et après la fin des hostilités récentes entre les forces gouvernementales et l'Union des Tribunaux islamiques. Plusieurs d'entre eux ont déclaré qu'ils avaient été exposés à des tirs de milices armées et que leur argent et leurs possessions avaient été volées aux points de contrôle tenus par la même milice.
L'année dernière, le bureau de l'UNHCR au Yémen a rapporté que quelque 27 000 personnes avaient tenté le périlleux voyage, avec 330 morts et 300 autres personnes portées disparues.
Chaque année, des milliers de personnes traversent le Golfe d'Aden, la Méditerranée et d'autres mers, fuyant la persécution dans leur propre pays ou recherchant de meilleures opportunités économiques. L'UNHCR a essayé maintes fois de promouvoir une action locale et internationale pour mettre fin aux pratiques violentes des passeurs clandestins et attirer l'attention sur les conditions de vie dans les pays d'origine qui amènent les personnes à prendre la décision de partir. Malgré ces efforts, le nombre de personnes quittant leurs maisons ne cesse d'augmenter.