Tchad : les arrivées continuent depuis l'ouest du Darfour

Nous estimons que 3 000 nouveaux réfugiés sont arrivés, la semaine dernière, de l'ouest du Darfour dans la zone de Birak, située à l'est du Tchad, portant ainsi à plus de 13 000 le nombre de Soudanais qui auraient rejoint cette zone isolée, depuis le début des combats le 8 février. Une équipe de l'UNHCR, qui a rejoint la zone de Birak cette semaine, a fait état de nouveaux arrivants ayant fui la région du Djebel Moun, dans l'ouest du Darfour, après plusieurs attaques aériennes et terrestres, commises par des milices.

Une autre mission de l'UNHCR, prévue pour se rendre aujourd'hui dans la zone de Birak, a été annulée en raison d'affrontements inter ethniques survenus dans la région de Kulbus, à l'est du Tchad, au nord de Birak. Hier, les employés de l'UNHCR, présents dans la zone de Kulbus, ont vu de la fumée noire au-dessus d'un village en feu et des hommes armés se déplaçant à cheval dans cette zone.

Les nouveaux arrivants dans la zone de Birak sont dispersés dans 11 endroits autour de Birak et dans les villages environnants. Quelques familles réfugiées ont réussi à rejoindre d'autres villages plus à l'intérieur du Tchad, loin de la frontière en proie à l'instabilité et plus près de points d'eau. L'eau est un problème majeur dans la région. L'insécurité et la proximité avec la frontière soudanaise sont les raisons pour lesquelles l'UNHCR ne peut établir un camp dans la zone de Birak, mais nous tentons de fournir une assistance d'urgence, quand nos équipes peuvent s'y rendre. Nous avons prévu de procéder à une nouvelle distribution d'aide aujourd'hui, si nos équipes réussissent à arriver dans cette région.

L'UNHCR attend toujours l'accord du Gouvernement tchadien pour transférer les réfugiés vers nos camps existants. Avec nos partenaires, nous gérons déjà 12 camps de réfugiés, situés dans l'est du Tchad, accueillant 240 000 personnes déracinées par le conflit au Darfour, qui dure depuis cinq ans.

Parallèlement, au Cameroun, nous continuons d'acheminer des biens de secours supplémentaires pour assister des milliers de réfugiés tchadiens, ayant fui les combats survenus au début du mois dans la capitale tchadienne N'Djamena et ayant trouvé refuge dans la zone de Kousseri. Un avion cargo Iliouchine 76, affrété par l'UNHCR, a quitté Copenhague mercredi et a atterri hier (jeudi) à Garoua, transportant à son bord 42 tonnes de matériel de secours, notamment des tentes et des citernes d'eau. Un second avion devrait atterrir aujourd'hui en provenance de Dubaï, transportant également 42 tonnes de matériel d'assistance, notamment des tentes, des bâches, des couvertures et des jerrycans.

Les biens de secours seront transportés par camion à Kousseri et distribués aux réfugiés dans le camp de Maltam 1, situé à proximité. A ce jour, nous avons transféré 5 522 réfugiés tchadiens, vers le camp de Maltam 1, depuis un camp de transit situé sur la rive camerounaise du fleuve frontalier avec le Tchad. Quelque 1 000 autres réfugiés sont transférés aujourd'hui et un nouveau groupe de 1 000 personnes devrait être transféré ce week-end. Près de 30 000 réfugiés tchadiens ont franchi la frontière, au début du mois, depuis la capitale N'Djamena vers Kousseri. Alors que des milliers d'entre eux sont rentrés au Tchad, d'autres demeurent anxieux à l'idée de rentrer.