Le HCR fait part de son inquiétude face à l'expulsion de Colombiens du Panama
Le HCR fait part de son inquiétude face à l'expulsion de Colombiens du Panama
Le 23 avril 2003
Le HCR a manifesté sa vive inquiétude quant au retour forcé, lundi, de 109 Colombiens, dont 63 enfants, en provenance du Panama. Ces agissements ont de graves conséquences sur la protection des réfugiés, demandeurs d'asile et autres personnes relevant de la compétence du HCR, fuyant le conflit en Colombie.
Mardi, des membres du personnel du HCR ont interviewé des familles colombiennes temporairement logées dans une école située dans la ville frontière de Zapzurro, sur la côte caribéenne de la Colombie. Les Colombiens s'étaient réfugiés dans la région isolée de Alto Tiura dans la province du Darien, au Panama, certains depuis décembre 2001, afin d'échapper au conflit qui continue de faire rage en Colombie. Depuis 2001, le HCR a demandé au gouvernement panaméen de coordonner l'action gouvernementale pour fournir assistance et protection à cette population déracinée.
Les personnes interrogées ont déclaré au HCR que des fonctionnaires des services d'immigration panaméens et des éléments de la Garde nationale panaméenne étaient venus à Punusa leur annoncer qu'elles allaient être déplacées dans une région plus sûre où elles recevraient de l'aide. Certaines d'entre elles ayant refusé de bouger ou ayant tenté de prendre la fuite, des membres de la Garde nationale les auraient fait monter de force à bord d'hélicoptères pour les déposer de l'autre côté de la frontière, en territoire colombien.
Le HCR est particulièrement préoccupé par le fait que certaines familles ont été séparées au cours de cette opération. Dans certains cas, des mères colombiennes ont été obligées d'abandonner derrière elles leur enfant né au Panama.
Les Colombiens déclarent avoir été contraints par les autorités panaméennes de signer un document signalant le caractère volontaire de leur retour en Colombie. Le HCR soutient le point de vue selon lequel aucune personne relevant de sa compétence ne devrait être forcée ou contrainte de retourner dans son pays d'origine contre sa volonté.
L'agence des Nations Unies pour les réfugiés est en train de fournir une aide alimentaire et une assistance humanitaire d'urgence aux déportés dans la localité de Zapzurro. Le HCR agira de concert avec les autorités colombiennes afin de s'assurer qu'ils reçoivent l'aide nécessaire.
Le HCR est également préoccupé par le fait que de tels retours pourraient également se produire dans d'autres régions isolées de la région du Darien, au Panama. Ces agissements seraient contraires aux accords entre les deux gouvernements, en vertu desquels le HCR serait tenu au courant de toute initiative visant à faciliter le rapatriement des Colombiens et en vertu desquels de telles initiatives seraient prises en toute transparence, en tenant compte des principes de base du retour volontaire, dans la sécurité et dans la dignité.
Le HCR suit de près la situation et est contact avec les autorités des deux pays pour clarifier cette situation. L'agence insiste sur la nécessité, pour toutes les parties concernées, de respecter les principes de base et les normes du droit international des réfugiés.