Ruud Lubbers : il faut maintenir la probité du processus de réinstallation
Ruud Lubbers : il faut maintenir la probité du processus de réinstallation
Monsieur Ruud Lubbers, le Haut Commissaire des Nations Unies pour les réfugiés, a garanti à la communauté internationale ce vendredi que le HCR ferait tout ce qui est en son pouvoir afin de garantir l'intégrité du processus de réinstallation des réfugiés.
Ces déclarations font écho à des rapports parus dans les médias au cours de la semaine quant à une enquête de l'ONU effectuée à la demande du HCR l'année dernière à propos d'allégations de corruption au bureau du HCR à Nairobi, au Kenya, dans les processus de détermination du statut de réfugié et de réinstallation.
Si ces déclarations s'avèrent exactes, nous serions face à un consternant aveu d'échec concernant notre responsabilité de venir en aide aux personnes les plus vulnérables, les réfugiés », a dit M. Lubbers, qui a pris ses fonctions en tant que Haut Commissaire le 1er janvier. « Nous exigerons alors que les coupables soient punis comme il se doit. »
« Nous prenons ces déclarations très aux sérieux, et c'est pour cette raison que le HCR a demandé l'année dernière aux plus hautes instances de l'ONU à New York de mener une enquête qui se poursuit encore aujourd'hui », a poursuivi le Haut Commissaire », faisant suite aux inquiétudes dont lui avait au préalable fait part M. Kofi Annan, le Secrétaire général de l'ONU.
« L'enquête actuelle fait suite à des investigations antérieures, également menées à la demande du HCR, mais qui se sont avérées peu concluantes. Il est évident que nous voulons faire toute la lumière sur cette affaire. »
La réinstallation dans un pays tiers est l'une des trois principales solutions pour les réfugiés, avec le rapatriement vers leur pays d'origine ou l'intégration dans le premier pays d'asile.
« Je tiens à assurer aux pays de réinstallation que le HCR mettra tout en oeuvre pour faire respecter la probité de cette solution vitale pour des réfugiés qui sinon perdraient tout espoir », a dit M. Lubbers. « La réinstallation a permis à des millions de personnes de commencer une nouvelle vie au cours de ces dernières décennies et nous devons faire notre possible pour qu'elle perdure. »
En ces temps de migrations massives, de traite d'êtres humains et de crime mondial organisé, il devient de plus en plus difficile de préserver des perspectives d'avenir pour les véritables demandeurs d'asile et réfugiés. Dans un tel environnement, la détermination du statut de réfugié et le processus de réinstallation sont aisément exposés à la corruption et à certains abus. Des personnes désespérées peuvent facilement être convaincues que l'argent les aidera à résoudre leur problème plus rapidement.
Il faudra donc, a souligné M. Lubbers, déployer des efforts continus afin de s'assurer de la poursuite, en toute intégrité, du processus de réinstallation. La Section chargée de la réinstallation à Genève entamera, dans deux semaines, une mission régionale d'inspection, prévue il y a déjà quelque temps, afin de revoir les procédures internes de réinstallation et d'identifier les meilleurs systèmes utilisés par les bureaux du HCR dans 5 pays africains : le Ghana, la Gambie, le Kenya, la Tanzanie et l'Ethiopie. Cette mission, qui se déroulera sur une période de 10 semaines, donnera lieu à l'élaboration de lignes directrices sur les procédures de réinstallation régionales ainsi que d'un système efficace pour éviter d'éventuels abus.
Des mesures spécifiques ont d'ores et déjà été prises à Nairobi, notamment :
L'interdiction depuis l'an dernier, à des membres du personnel, de présenter de manière individuelle des dossiers de réinstallation aux ambassades.
L'établissement d'un système plus strict de contrôle des dossiers de réinstallation et d'une plus grande supervision des personnes concernées.
Une plus étroite coordination avec les fonctionnaires chargés de la réinstallation dans les différentes ambassades à Nairobi.
Des annonces dans les média afin d'informer les personnes que les services du HCR sont gratuits.