Le point sur la situation humanitaire en Afghanistan n° 26
Le point sur la situation humanitaire en Afghanistan n° 26
Le 26 octobre 2001
En bref :
Des réfugiés continuent d'arriver à Chaman, au sud du Pakistan
Situation sur la frontière iranienne
Situation financière
Nouvelles arrivées au poste frontière de Chaman, au Pakistan
Des familles afghanes continuent de traverser la frontière pakistanaise pour se diriger vers le site provisoire de Killi Faizo, près de Chaman, dans le Baloutchistan. Jusqu'au début de l'après-midi de vendredi, 23 nouvelles familles - environ 145 personnes - avaient été enregistrées dans le camp, et un nombre similaire serait sur le point de traverser la frontière. Quelque 55 personnes, y compris sept blessés, étaient aussi entrées par Chaman sans toutefois se diriger vers le camp. En tout, il y a maintenant 415 personnes dans le camp provisoire de Killi Faizo et leur nombre devrait atteindre les 500 avant la fin de la journée.
Jeudi soir, le personnel du HCR et d'autres agences d'aide ont distribué de la nourriture et des secours à Killi Faizo jusqu'à 10 heures du soir. Tous les nouveaux arrivés ont maintenant reçu une quantité suffisante de farine de blé, des lentilles et d'huile végétale pour tenir jusqu'à samedi, lorsqu'une nouvelle distribution aura lieu. Ils ont aussi reçu des réchauds, du kérosène, des ustensiles de cuisine et d'autres matériels de secours, en plus des tentes, des bâches en plastique et des couvertures qui avaient été distribuées auparavant.
L'équipe médicale de MSF Hollande qui travaille à Killi Faizo continue de prodiguer des soins médicaux aux nouveaux arrivés, vaccinant les enfants contre la rougeole et leur donnant de la vitamine A, et traitant aussi d'autres affections. L'équipe de MSF soigne aussi les infections oculaires, dont souffrent beaucoup d'enfants.
Oxfam a installé un réservoir d'eau d'une capacité de 9 000 litres dans le camp, et la construction des latrines est en cours.
Jeudi, neuf personnes qui avaient apparemment été blessées par les bombardements ont traversé la frontière à Chaman et ont été transférées à Quetta par l'agence pakistanaise d'aide médicale EDHI, laquelle maintien deux ambulances à la frontière pour transporter les malades et les blessés à Quetta. Les blessées qui sont arrivés jeudi venaient du village de Borai, situé à quelque 25 km au sud de Kandahar.
Une famille ouzbèke, arrivée à Chaman jeudi et originaire de Sar-i-Pul, une ville proche de Mazar-i-Charif, à l'extrémité nord de l'Afghanistan, affirme avoir fui à cause de l'enrôlement forcé par l'Alliance du Nord. Beaucoup de réfugiés qui sont arrivés à Chaman ces dernières semaines ont aussi confié au HCR leur crainte de se voir obligés de combattre aux côtés des Talibans. Ces témoignages sur l'enrôlement forcé soulignent l'importance de garder les frontières des pays limitrophes de l'Afghanistan ouvertes.
Cinq autres hommes qui ont traversé jeudi et qui ont trouvé refuge à Killi Faizo affirment que 100 familles ou plus, originaires comme eux de la région de Mazar-i-Charif, se trouvent dans la ville afghane de Spin Boldak, de l'autre côté de la frontière. D'autres parlent de 400-500 familles qui se trouveraient à Spin Boldak.
Killi Faizo est utile comme site provisoire mais battu par les vents et poussiéreux et ne présente aucune possibilité d'approvisionnement régulier en eau. Le HCR espère donc de recevoir bientôt la permission de reloger ces nouvelles arrivées dans les sites, plus grands et plus appropriés, de Roghani et Tor Tangi, situés à quelque 20 km au sud de Chaman.
Iran
Au cours de la semaine dernière, le HCR a poursuivi des négociations intensives avec les autorités iraniennes, soulignant sa préoccupation sur les conditions de sécurité des personnes se trouvant dans les deux camps établis par la Société du Croissant-Rouge iranien à l'intérieur de l'Afghanistan (Makaki et Mile 46). Beaucoup d'Afghans qui s'approchent de la frontière - laquelle demeure hermétiquement fermée - parlent de leur crainte de l'enrôlement forcé par les Talibans, d'arrestations près de la frontière, ou de leur crainte d'être utilisés comme boucliers humains par les Talibans. Les mêmes craintes existent dans les sites proposés au « point zéro », le long de la frontière entre l'Iran et l'Afghanistan. Le HCR a réitéré son espoir de voir les autorités iraniennes se prononcer bientôt en faveur de l'ouverture de la frontière pour les Afghans obligés de fuir leur pays.
Des rapports sporadiques des ONG pouvant se rendre au camp de Makaki, en territoire sous contrôle des Talibans, indiquent que les abris sur le site sont insuffisants. Il y a 444 tentes abritant 3 000 personnes. La population réfugiée se trouvant dans le camp est de 3 740 personnes, et 30 ou 40 familles séjournent à l'extérieur du camp.
Le HCR a aussi demandé au gouvernement iranien d'accorder un meilleur accès à la zone frontalière et de faciliter l'installation des systèmes de télécomunications.
Jeudi, 669 Afghans ont quitté l'Iran pour retourner en Afghanistan, par le poste frontière de Dogharoun, le nombre de retours totalisant maintenant 3 427 personnes pour la semaine passée.
Financement
A ce jour, le HCR a reçu 38 millions de dollars en espèces, y compris de nouvelles contributions de la part des Pays-Bas (5 millions) et de la République tchèque (107 000 dollars). Nous avons besoin de 50 millions de dollars pour la première phase de l'opération en faveur de 400 000 réfugiés qui pourraient arriver au Pakistan, en Iran et ailleurs.