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Le HCR se prononce sur une eventuelle violation de la loi internationale par les forces de sécurité kirghizes et demande l'arrêt des expulsions vers l'Ouzbékistan

Communiqués de presse

Le HCR se prononce sur une eventuelle violation de la loi internationale par les forces de sécurité kirghizes et demande l'arrêt des expulsions vers l'Ouzbékistan

10 Juin 2005 Egalement disponible ici :

Le 10 juin 2005

GENEVE - L'UNHCR publie un appel d'urgence vendredi pour que le gouvernement kirghize ne procède plus à de nouvelles expulsions de demandeurs d'asile ouzbeks, avant la mise en place d'une procédure satisfaisante pour étudier s'ils sont ou non des réfugiés, selon la Convention de 1951 pour le statut des réfugiés.

L'UNHCR dit avoir été choqué de découvrir que quatre hommes, qui avaient fui l'Ouzbékistan après l'explosion de violence à Andijan le 13 mai, ont été expulsés contre leur gré jeudi. L'agence rajoute que c'est une violation directe de l'accord conclu avec le gouvernement kirghize selon lequel personne ne peut être expulsé de force, sans la stricte détermination qu'il n'est pas réfugié, son cas ayant été préalablement étudié dans le cadre d'une procédure de demande d'asile. L'accord avait aussi prévu que l'UNHCR, qui dispose d'une équipe d'urgence sur place, pourrait continuer à avoir accès à toutes les personnes détenues.

Les quatre personnes, qui maintenant sont probablement emprisonnés par les autorités ouzbèkes, sont Dilshod Hadjiev, Tavakal Hadjiev, Abdubais (Hasan) Shakirov and Muhammad Kadyrov.

Si ces quatre personnes étaient vraiment des réfugiés,plutôt que des « criminels » comme n'ont cessé de le répéter les autorités ouzbèkes, alors leur expulsion pourrait être considérée comme refoulement (retour de force d'un(e) réfugié(e) vers son pays d'origine), ce qui est interdit selon la Convention de 1951, dont le Kirghizistan est signataire. C'est aussi explicitement interdit par la loi nationale kirghize.

L'UNHCR rajoute que cette évidence, selon laquelle ils auraient été des criminels plutôt que des réfugiés fuyant la persécution pour leur opinions politiques ou religieuses - ou d'autres motifs définis par la Convention de 1951 - aurait dû être examinée extrêmement soigneusement, avant d'exclure ces personnes du statut présumé de réfugié et de les renvoyer vers leur pays d'origine.

L'UNHCR approuve le courageux discours, vendredi matin, du Vice Premier Ministre kirghize par intérim Felix Kulov condamnant les expulsions de jeudi. M. Kulov a aussi ajouté qu'une enquête va être menée et que tout employé de la sécurité de l'Etat, qui aurait agi illégalement ou abusivement, sera traduit en justice.

Ces quatres personnes faisaient partie d'un groupe de 16 demandeurs d'asile, qui ont été déplacés jeudi par les forces de sécurité, du camp de Sasyk vers la ville de Jalal-Abad, à près de 25 km de la frontière avec l'Ouzbékistan, et placés en détention. Les équipes de l'UNHCR ont tenté d'accéder à ces 16 détenus, durant l'après-midi et la soirée de jeudi, mais se sont vus refuser la permission par la Force de Sécurité nationale kirghize. Après 24 heures, les représentants de l'UNHCR ont finalement pu visiter les 12 personnes restant au centre de détention de Jalal-Abad vers midi vendredi. Celles-ci sont apparues choquées par le sort des 4 autres personnes, mais sont sinon en bonne santé.

L'UNHCR a accueilli favorablement le transfert du week-end dernier de quelque 470 demandeurs d'asile ouzbeks vers le camp de Sasyk, pensant qu'ils bénéficieraient d'une meilleure sécurité après avoir passé un premier mois de précarité dans un camp temporaire, situé juste à la frontière entre les deux pays.