Le HCR achemine de l'aide aux réfugiés ghanéens au Togo

Un violent litige foncier survenant entre deux villages dans le nord-est du Ghana a forcé quelque 3 500 Ghanéens à fuir leurs maisons et à traverser la frontière vers le Togo voisin depuis le 18 avril. Des réfugiés ghanéens, ayant actuellement trouvé refuge dans quatre villages togolais du district de Tanjouare dans la région de Savane, ont indiqué au HCR que les maisons avaient été pillées et détruites et que leurs possessions avaient été incendiées.

Nous nous félicitons de la réaction rapide des autorités togolaises qui ont immédiatement fourni aux réfugiés ghanéens une assistance d'urgence et des vivres. Selon les résultats de la mission d'évaluation du HCR, les réfugiés ont besoin d'eau, de vivres, d'abris et de médicaments. La plupart de ces réfugiés appartiennent à des groupes vulnérables - il y a de nombreux enfants, dont certains souffrent de diarrhée et du paludisme. Il y a aussi des femmes enceintes ou qui allaitent leur bébé, des personnes âgées et handicapées.

Les réfugiés sont actuellement plus nombreux que la population locale et ils partagent leurs ressources diminuant rapidement. L'eau fait l'objet d'une préoccupation particulière et le HCR, dans le cadre de sa réponse immédiate, avait offert de remettre en état certains puits dans cette région.

Un convoi de première urgence du HCR a quitté Accra hier matin (jeudi 27 mai), chargé de couvertures, de nattes de couchage et d'ustensiles de cuisine. Un autre convoi partira dans les prochains jours avec des articles de secours supplémentaires y compris quelque 700 tentes et d'autres matériels d'abri, des jerricans, des moustiquaires et des batteries de cuisine. Le trajet des camions durera près de trois jours pour atteindre la destination finale dans le nord du Togo. Le matériel d'assistance qu'ils transportent couvrira les besoins des réfugiés pour les trois prochains mois. Nous espérons que les réfugiés ghanéens pourront rentrer dans leurs villages dès que possible quand les conditions le permettront.

Pendant ce temps au Togo, en collaboration avec les autorités togolaises, nous avons identifié un nouveau site, plus éloigné de la frontière, où nous prévoyons de transférer les réfugiés. Cette initiative contribuera à améliorer la sécurité, à atténuer la pression sur les maigres ressources des communautés d'accueil et à libérer les édifices publics actuellement utilisés comme abri par les réfugiés. Étant donné que les réfugiés ghanéens sont originaires de deux villages impliqués dans le violent conflit, le HCR travaille avec les autorités locales afin d'identifier un deuxième site qui permettrait la séparation des deux groupes opposés.

Environ 60 pour cent des arrivants sont des enfants et de jeunes adolescents âgés de moins de 17. Conjointement avec nos partenaires, nous prévoyons également d'acheminer et de distribuer du matériel d'éducation.

Ce n'est pas la première fois que des villageois ghanéens traversent vers le Togo voisin en quête de sécurité et d'abri. Début mars, quelque 300 Ghanéens avaient fui vers le Togo en raison d'un litige foncier similaire, mais ils étaient rentrés chez eux quelques semaines après. Cette fois cependant, les réfugiés affirment qu'ils ont tout perdu et ils ont exprimé leur inquiétude à rentrer pour le moment.