5 000 Ivoiriens fuient au Libéria en 24 heures après des affrontements en Côte d'Ivoire
5 000 Ivoiriens fuient au Libéria en 24 heures après des affrontements en Côte d'Ivoire

MONROVIA, Libéria, 25 février (HCR) - Le HCR est préoccupé par une augmentation soudaine des mouvements de population transfrontaliers vers l'est du Libéria, avec 5 000 personnes arrivées en 24 heures.
Jusqu'au milieu de la semaine, environ 100 personnes traversaient la frontière chaque jour pour échapper à la tension politique croissante dans leur pays depuis les élections présidentielles de novembre. Mais leur nombre a augmenté de façon spectaculaire après des affrontements à Abidjan et dans l'ouest de la Côte d'Ivoire ces derniers jours.
Trois équipes du HCR sillonnent actuellement les points d'entrée de Buutuo, Gborplay et Luguatuo pour évaluer la situation des nouveaux arrivants.
Pour les seules dernières 24 heures, leur nombre est passé à 5 000 personnes, selon les autorités locales, lorsque des combats près de Danané en Côte d'Ivoire auraient provoqué ce déplacement vers la frontière. Avec ce nouvel afflux, le nombre des réfugiés au Libéria passe approximativement à 45 000 personnes.
A Abidjan, la capitale de la Côte d'Ivoire, le HCR a observé des déplacements de population dans plusieurs quartiers et les équipes de l'agence pour les réfugiés tentent d'évaluer la situation.
La principale préoccupation du HCR concerne également les 39 000 personnes déplacées dans l'ouest de la Côte d'Ivoire. Du fait de l'insécurité, le HCR est dans l'incapacité d'opérer dans cette partie du pays depuis maintenant plusieurs jours.
Le travail de préparation pour établir un camp de déplacés à Duékoué a été interrompu. Ce camp avait pour objectif de désengorger la mission catholique où 9 000 personnes avaient trouvé refuge ces deux derniers mois. Plusieurs villages sur l'axe Man-Duékoué se seraient vidés de leurs habitants suite aux derniers affrontements.
« Même sans ces nouveaux combats, le HCR estime que le risque de déplacement de population dans l'ouest de la Côte d'Ivoire reste important », a indiqué Melissa Fleming, porte-parole du HCR, à Genève vendredi. « Une mission d'évaluation conjointe avec nos partenaires la semaine dernière a reçu des informations sur des attaques menées contre des voyageurs par des groupes armés mobiles et des bandes organisées. L'axe Duékoué-Man est particulièrement dangereux », a-t-elle ajouté.
Plusieurs villages ont été attaqués et des maisons ont été réduites en cendres après avoir été pillées durant des attaques en décembre et en janvier. Des quartiers de la ville de Duékoué ont également été brûlés. Des habitants ont perdu leur maison et ne peuvent plus rentrer chez eux. Avec 23 000 déplacés, Duékoué accueille le plus grand nombre de déplacés dans la région.
Les familles d'accueil rencontrent déjà des difficultés pour nourrir et héberger les déplacés, des personnes particulièrement vulnérables. Certains déplacés qui ont échappé à des attaques contre leurs villages vivraient et dormiraient toujours dans la brousse. Le HCR a également reçu des témoignages de femmes qui ont été violées durant des affrontements ethniques à Duékoué début janvier.