Le HCR intensifie son aide aux déplacés en Syrie
Le HCR intensifie son aide aux déplacés en Syrie
GENÈVE, 7 septembre (HCR) - Le Haut Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés a annoncé vendredi à Genève qu'elle intensifiait son opération d'aide d'urgence aux dizaines de milliers de personnes déracinées en Syrie.
Dans un plan révisé pour l'action humanitaire en Syrie présenté ce matin aux donateurs, la part du budget du HCR a plus que doublé pour atteindre 41,7 millions de dollars, a expliqué le porte-parole du HCR aux journalistes.
« L'aide comprend notamment des articles ménagers, une assistance financière pour 200 000 personnes considérées comme étant vulnérables, une aide médicale, un soutien psychosocial pour les populations déplacées, la réhabilitation d'abris et un appui pour encourager les enfants syriens réfugiés et déplacés à retrouver le chemin de l'école. »
Ces deux dernières semaines, les équipes du HCR se sont rendues dans 29 bâtiments publics servant d'abri dans neuf quartiers de Damas et dans la région rurale aux alentours. « Au cours de ces visites, nos équipes ont distribué des articles d'hygiène, des matelas et des couvertures et dispensé une aide psychosociale », a expliqué Adrian Edwards. Cette semaine, le HCR a participé à une mission interinstitutions de trois jours à Homs. La semaine prochaine, le Croissant-Rouge arabe syrien distribuera des articles ménagers aux familles vulnérables d'Homs.
Adrian Edwards a également indiqué qu'en plus des dizaines de milliers d'appels reçus sur le centre d'appel du HCR depuis juillet, des milliers de réfugiés ont contacté notre bureau de Damas. Durant la semaine dernière, près de 3 000 réfugiés se sont rendus au bureau du HCR de Damas pour nous faire part de leurs inquiétudes quant à leur sécurité, sur leurs problèmes financiers et leur besoin de réinstallation. Les activités de réinstallation sont en cours, quoique lents.
Avec l'année scolaire qui commence à la mi-septembre, il est urgent de transférer les personnes qui avaient trouvé refuge dans des écoles. Cette semaine, le HCR a aidé 200 réfugiés somaliens et soudanais à se rendre dans d'autres sites identifiés par les autorités. De nombreux bâtiments publics identifiés comme abris doivent subir des travaux avant que des personnes puissent y être transférées.
Les besoins dans les pays voisins sont également importants. En Iraq au cours de la semaine dernière, 4 165 réfugiés syriens sont arrivés au Kurdistan d'Iraq, portant ainsi à 14 410 le nombre de Kurdes syriens qui ont déjà trouvé refuge dans la région. Environ 1 100 d'entre eux sont arrivés hier - un record pour une journée. 22 847 Syriens ont fui vers l'Iraq depuis le début du conflit. Le poste frontière d'Al-Qaem est toujours fermé. Les postes frontières d'Al Waleed et Rabhia restent quant à eux ouverts.
Le gouvernement iraquien a informé le HCR qu'il envisage d'offrir des cartes de résident valables pour six mois aux réfugiés syriens d'Al Qaem. « Ce geste bienvenu renforcera la protection des réfugiés en leur donnant un accès plus facile aux services et, nous l'espérons, une plus grande liberté de mouvement », a expliqué Adrian Edwards.
En Jordanie, le rythme des arrivées de réfugiés syriens au camp de Za'atri a chuté au cours des derniers jours, car les réfugiés éprouvent des difficultés pour passer la frontière. Parmi les 243 réfugiés arrivés jeudi, certains ont fait état de bombardements du côté syrien de la frontière et ont signalé un accès limité aux voies d'évacuation.
Au camp de Za'atri, des cuisines communautaires sont construites afin que les réfugiés puissent préparer leurs propres repas, a expliqué Adrian Edwards. Il a ajouté : « Nous installons également une tente communautaire pour le rechargement des téléphones portables qui sera gérée par un comité de réfugiés ». Ainsi, les réfugiés pourront rester en contact avec leur famille, et prendre des nouvelles de leur propriété et de la situation chez eux.
Le camp de Za'atri accueille actuellement 26 664 réfugiés. « Et comme nous nous attendons à l'arrivée de milliers de réfugiés supplémentaires, nous explorons les possibilités d'ouvrir de nouveaux camps en Jordanie et recherchons d'autres sites », a déclaré Adrian Edwards. Dans l'ensemble de la Jordanie, 81 000 personnes ont été enregistrées ou ont demandé à être enregistrées auprès du HCR.
Entre temps, Le HCR envisage d'ouvrir un nouveau centre d'enregistrement dans le sud du Liban afin de faire face au nombre croissant de Syriens déplacés en raison des conflits qui naissent dans la région. « Nous effectuons actuellement une évaluation des besoins et nous nous attendons à enregistrer au moins 7 000 personnes dans le sud », poursuit Adrian Edwards. Ce groupe dans le sud s'ajoutera à plus de 65 000 Syriens qui se sont déjà présentés pour s'enregistrer au Liban.
Environ 79% des réfugiés syriens au Liban sont des femmes et des enfants et beaucoup d'entre eux sont vulnérables et ont des besoins spécifiques, notamment un grand nombre d'enfants (environ 11 000). Ces dernières semaines, le HCR et ses partenaires ont pris des mesures pour inciter les enfants à retourner à l'école.
Trouver un abri reste le problème le plus urgent pour un nombre croissant de réfugiés au Liban, en particulier dans la plaine de la Bekaa. À l'approche de la rentrée scolaire, de plus en plus de familles sont expulsées des écoles dans l'est du pays. Le HCR offre aux familles vulnérables de l'argent liquide pour payer leur loyer. On s'attend à ce que de plus en plus de familles optent pour cette solution à l'avenir, étant donné le nombre restreint de possibilités d'abris collectifs.
Parallèlement, les enregistrements reprennent dans le nord du Liban suite à une amélioration de la sécurité. Le HCR a enregistré quelque 2 400 personnes au cours de la semaine dernière, soit 1 000 de plus que la semaine précédente. De plus en plus de réfugiés arrivant dans le nord du Liban signalent avoir rencontré des difficultés pour trouver un endroit sûr. Plusieurs familles ont expliqué qu'on leur avait tiré dessus alors qu'elles passaient la frontière à Wadi Khaled et qu'une fillette de 11 ans avait été tuée pendant cet épisode.
En Turquie, on a constaté une légère diminution du nombre de Syriens résidant dans les camps et les écoles de Turquie, et quelque 2 750 réfugiés sont retournés en Syrie la semaine dernière. Les autorités estiment à environ 78 500 le nombre total de réfugiés séjournant dans 11 camps, des écoles et un centre de transit dans les provinces du sud.
Parallèlement, aux points de passage frontière de Kilis et Hatay, plus de 10 000 personnes attendent d'être autorisées à pénétrer sur le territoire turc. Ils reçoivent de la nourriture, de l'eau et des médicaments, et les autorités turques assurent au HCR que les réfugiés sont admis dans le pays par petits groupes et transférés vers des camps dès que des places se libèrent. Pendant ce temps, les travaux se poursuivent dans les trois camps supplémentaires : le camp de Cevdetiye dans la province d'Osmaniye qui doit ouvrir dimanche, le camp de Nizip à Gaziantep qui doit ouvrir lundi, et celui d'Adiyaman qui ouvrira ses portes le 20 septembre. Lorsque tous ces camps seront terminés, la Turquie pourra accueillir 130 000 personnes.
Le porte-parole du HCR a fait état de l'inquiétude de l'Agence pour les réfugiés sur les informations faisant état du décès en mer de quelque 60 personnes probablement de nationalités syrienne, iraquienne et palestinienne, après le naufrage d'un bateau au large des côtes de la Turquie à proximité d'Ismir.