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Le HCR ouvrira un bureau en Tchétchénie dès que la sécurité le permettra, a indiqué le Haut Commissaire António Guterres

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Le HCR ouvrira un bureau en Tchétchénie dès que la sécurité le permettra, a indiqué le Haut Commissaire António Guterres

Au terme de sa visite dans la région volatile du Nord-Caucase de la Fédération russe, le Haut Commissaire des Nations Unies pour les réfugiés António Guterres a réitéré l'engagement pris par son organisation d'ouvrir un bureau en Tchétchénie dès que les conditions de sécurité seront réunies.
11 Avril 2006 Egalement disponible ici :
En Ingouchie, le Haut Commissaire António Guterres discute avec des déplacés internes originaires de Tchétchénie habitant dans des installations temporaires.

MOSCOU, 11 avril (UNHCR) - Le Haut Commissaire des Nations Unies António Guterres a déclaré que l'UNHCR ouvrira un bureau dans la République de Tchétchénie de la Fédération russe, dès que les conditions de sécurité le permettront. « Notre équipe est impatiente de travailler en Tchétchénie », a-t-il expliqué lors d'une conférence de presse dans la capitale russe au terme d'une visite de six jours à Moscou, Saint Pétersbourg et dans les trois républiques du Nord-Caucase.

« Nos partenaires sont très qualifiés et fiables mais s'il nous est possible d'être sur place, nous serons en mesure de fournir une protection et une aide plus efficaces aux rapatriés. Nous sommes prêts à ouvrir un bureau en Tchétchénie dès que la sécurité le permettra », a-t-il ajouté.

L'agence des Nations Unies pour les réfugiés dispose de bureaux à Vladikavkaz, en Ossétie du Nord et à Nazran, en Ingouchie. Bien que les impératifs de sécurité limitent l'accès de ses équipes à la Tchétchénie, l'UNHCR poursuit son travail de surveillance dans le domaine de la protection grâce à des missions et aux activités d'organisations partenaires locales.

Du 9 au 11 avril, António Guterres a visité les Républiques de la Fédération de Russie d'Ossétie du Nord, de Tchétchénie et d'Ingouchie. Il a rencontré les Présidents et des représentants de ces trois républiques. Avec eux, il a pu s'entretenir de manière franche et ouverte sur les moyens de répondre au mieux aux besoins des réfugiés et des déplacés internes dans le Nord-Caucase, leur offrant l'aide et l'expertise de son organisation.

« Les problèmes qui continuent d'exister au Nord-Caucase ne peuvent être résolus sans les efforts des autorités fédérales en premier lieu et sans la mobilisation des autorités de chacune des républiques et de la communauté internationale », a-t-il dit.

António Guterres a insisté sur certains des principaux défis rencontrés dans la protection des réfugiés et des déplacés du Nord-Caucase et dans la recherche de solutions durables. « Le développement d'un véritable système de droit et d'ordre est la condition fondamentale pour trouver des solutions plus efficaces aux problèmes des réfugiés et des déplacés », a-t-il expliqué. La visite du Haut Commissaire dans le Nord-Caucase a débuté dans la ville de Beslan en Ossétie du Nord. « Tout d'abord, je veux rendre hommage aux victimes de Beslan et témoigner de mon entière solidarité avec les habitants d'Ossétie du Nord », a-t-il déclaré à son arrivée à Vladikavkaz, la capitale de l'Ossétie du Nord. Accompagné d'une délégation, il a déposé des couronnes de fleurs sur le monument en souvenir des victimes du siège de l'école de Beslan.

La carcasse vide de l'ancienne salle de sport de l'école est toujours sur pied, sinistre rappel de la violence incroyable qui s'est abattue sur cette région troublée depuis dix ans. Le 1er septembre 2004, des militants tchétchènes armés ont pris d'assaut l'école numéro un de Beslan et pris en otage des centaines de personnes. Deux jours plus tard, l'impasse entre les militants et les forces de sécurité russes prenait un tour tragique. Dans le bain de sang qui suivait, au moins 331 personnes, dont 186 enfants, trouvaient la mort et des centaines d'autres étaient blessées.

En Ossétie du Nord, le Haut Commissaire a rendu visite aux 400 réfugiés originaires d'Ossétie du Sud, installés à Tsalik. Il a aussi visité l'un des 50 centres collectifs de l'Ossétie du Nord, où des réfugiés habitent dans des conditions extrêmement difficiles depuis plus de 10 ans.

António Guterres a remercié l'Ossétie du Nord pour son hospitalité envers les réfugiés. « La population et le Gouvernement d'Ossétie du Nord ont généreusement abrité un grand nombre de réfugiés et ont de plus créé les conditions favorables à leur intégration », a-t-il dit. Les représentants du gouvernement local qui ont accompagné António Guterres durant sa visite ont parlé du chômage comme du principal problème auquel doivent faire face les réfugiés.

En Tchétchénie, António Guterres a rencontré le Président Alu Alkhanov et les principaux partenaires d'exécution de l'UNHCR. Il a aussi visité un centre d'hébergement temporaire pour les rapatriés tchétchènes rentrés de Géorgie et d'Ingouchie. Ils lui ont parlé de quelques-unes des difficultés qu'ils rencontrent pour obtenir des documents d'identité, recevoir une compensation pour la perte de leurs biens et pour trouver du travail. Jusqu'à maintenant, plus de 60 000 personnes ont été enregistrées en tant que déplacés internes par les autorités tchétchènes. Cependant, pour des raisons de sécurité, il est possible que toutes les personnes concernées n'aient pas eu la possibilité de se faire connaître. De plus, des milliers d'individus sont partis chercher asile dans d'autres pays.

Afin de soutenir la réintégration des rapatriés, l'UNHCR a développé 55 projets à impact rapide en Tchétchénie. Ils permettent à leurs bénéficiaires de développer des activités génératrices de revenus. Ils ont aussi pour but la réparation de petites infrastructures publiques.

En 2005, quelques 220 tentes ont été distribuées à 196 familles rapatriées en Tchétchénie, dans le cadre du projet de l'UNHCR pour l'hébergement d'urgence. Ce chiffre amène à plus de 1 100 le nombre total de familles bénéficiaires depuis le début de ce programme. Par ailleurs, plus de 900 foyers ont reçu du matériel de construction.

Par l'intermédiaire de ses partenaires d'exécution, l'UNHCR fournit gratuitement des services de soutien juridique et de conseil pour la population affectée par la guerre, notamment les rapatriés et les personnes déplacées en Tchétchénie. Les problèmes abordés vont du l'obtention de documents d'identité et de compensation suite à la perte de biens et de maisons à la représentation juridique devant les tribunaux pénaux en cas d'abus de droits humains.

En Ingouchie, António Guterres a visité l'installation de Berd-Yurt dans le district de Sunzha, qui accueille plus de 100 familles déplacées tchétchènes qui veulent rester dans ce lieu d'accueil. Pendant sa visite, le Haut Commissaire a aussi rencontré des représentants du gouvernement local. Au 31 janvier 2006, plus de 26 000 déplacés internes originaires de Tchétchénie ont été enregistrés par un organisme partenaire d'exécution de l'UNHCR s'occupant d'aide humanitaire en Ingouchie.

La région montagneuse du Nord-Caucase de la Fédération de Russie abrite une mosaïque de nationalités, de langues et de religions. Pendant des siècles, Moscou a tenté de pacifier cette région en proie à l'instabilité.

L'épicentre des troubles qui secouent la région se situe en République tchétchène, où dix ans de combats entre les séparatistes armés et l'armée russe soutenue par ses alliés tchétchènes, de banditisme et de crime organisé ont laissé exsangues l'économie locale et les infrastructures.

Les séparatistes tchétchènes ont été mis en cause pour avoir perpétré une série d'attaques visant les civils.

Les associations pour les droits de l'homme accusent également les forces de sécurité russes et leurs alliés tchétchènes d'abus contre les droits humains généralisés en Tchétchénie.

Par Vera Soboleva à Moscou, et William Spindler à Genève