Les déplacés rentrent peu à peu vers des secteurs de Mogadiscio épargnés par les combats
Les déplacés rentrent peu à peu vers des secteurs de Mogadiscio épargnés par les combats

MOGADISCIO, Somalie, 11 mai (UNHCR) - Des civils déplacés par les récents combats à Mogadiscio sont en train de revenir peu à peu dans des secteurs de la capitale somalienne épargnés par les combats, mais le personnel local de l'UNHCR a rapporté que la situation dans la ville restait tendue.
Les civils originaires des régions touchées par les violences, où les forces du Gouvernement fédéral de transition et les troupes éthiopiennes patrouilleraient actuellement, craignent de rentrer et d'être à nouveau pris au piège dans des échanges de tirs, en cas de reprise des combats. D'autres ont nulle part où rentrer, car leurs maisons ont été détruites.
Selon l'UNHCR, quelque 4 000 personnes seraient rentrées à Mogadiscio ces derniers jours, alors que le Gouvernement fédéral de transition a déclaré sa victoire sur les milices rebelles et que les combats se sont calmés. Ces estimations sont basées sur des données obtenues par un réseau d'agences humanitaires.
C'est un nombre négligeable, en comparaison des 400 000 personnes environ ayant fui la capitale depuis début février. Il s'agit de l'exode le plus important au départ de Mogadiscio après le déplacement de masse qui a suivi la chute du Gouvernement central, en 1991.
« Même si les combats ont cessé à Mogadiscio, la situation reste très tendue », a dit un membre du personnel de l'UNHCR, expliquant la réticence des gens à rentrer.
De plus, des dizaines de milliers de personnes qui vivaient dans des bâtiments publics ne peuvent plus y pénétrer, car le Gouvernement fédéral de transition les a réquisitionnés pour les utiliser à nouveau. Une grande partie des 250 000 personnes déplacées par les conflits précédents occupait des bâtiments publics, et les projets du Gouvernement découragent encore davantage un retour à grande échelle.
L'UNHCR négocie avec le Gouvernement fédéral de transition pour s'assurer que ces personnes sont transférées vers d'autres quartiers de Mogadiscio où elles ont la possibilité d'accéder à des services et des infrastructures de base.
Parallèlement, l'agence des Nations Unies pour les réfugiés continue à fournir des biens de secours aux personnes dans les alentours de Mogadiscio et les villes proches comme Afgooye, située à 30 kilomètres à l'ouest de Mogadiscio. Plus de 40 000 personnes ont fui vers la région d'Afgooye en mars et en avril lorsque de lourds combats faisaient rage à Mogadiscio.
Ces dernières semaines, l'UNHCR a distribué des articles comme des bâches en plastique, des matelas, des couvertures et des jerrycans pour plus de 50 000 personnes dans et autour d'Afgooye. Les biens de secours avaient été transportés par avion depuis l'entrepôt de l'UNHCR à Dubaï.
De nombreuses familles vivent toujours en plein air sous des arbres, elles sont particulièrement exposées aux fortes précipitations. Pour les aider, l'UNHCR a organisé mercredi une autre distribution de biens de secours depuis son entrepôt de Mogadiscio, qui est de nouveau accessible. La distribution a couvert les besoins de 3 200 personnes.
D'autres distributions sont prévues pour les prochains jours. L'aide est aussi fournie aux habitants d'Afgooye, une communauté rurale et pauvre, a indiqué un employé de l'UNHCR, ajoutant : « Nombre de ces personnes démunies vivent au côté de familles déplacées qui ont fui Mogadiscio et il est extrêmement difficile de faire une distinction entre eux, car ils sont tous égaux dans le besoin. »
De nombreuses familles qui ont fui plus loin qu'Afgooye disent vouloir attendre encore quelques semaines avant de rentrer dans la capitale pour être sûres que la paix va durer. D'autres n'ont simplement pas les moyens de payer le transport de retour vers la ville.
Les personnes qui sont rentrées à Mogadiscio manquent principalement de nourriture, d'eau et de médicaments. L'UNHCR va bientôt publier un appel de fonds supplémentaire pour aider les déplacés qui se trouvent en Somalie et dans les pays voisins.