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Mise en garde de le HCR après des infiltrations rebelles dans les camps de réfugiés à l'est du Tchad

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Mise en garde de le HCR après des infiltrations rebelles dans les camps de réfugiés à l'est du Tchad

Vendredi, le HCR a averti que les infiltrations ayant cours dans les camps de réfugiés de l'est du Tchad par des rebelles soudanais constituaient une menace pour les travailleurs humanitaires et les réfugiés. Au cours du dernier incident de ce type cette semaine, des hommes identifiés comme appartenant à l'un des mouvements rebelles soudanais sont entrés dans le camp d'Oure Cassoni qui se situe seulement à sept kilomètres de la frontière avec le Soudan.
26 Mai 2006 Egalement disponible ici :
Le camp de réfugiés d'Ouré Cassoni dans le désert de l'est du Tchad où sont entrés des rebelles soudanais, au début de la semaine dernière suite à une série d'incidents similaires.

BAHAI, Est du Tchad, 26 mai (UNHCR) - Les infiltrations en cours dans les camps de réfugiés de l'est du Tchad par des rebelles soudanais menacent le caractère civil et humanitaire des camps. Elles pourraient également mettre en danger les réfugiés et compromettre l'opération humanitaire mise en place pour les aider, a indiqué vendredi l'UNHCR.

Mardi, au moins trois véhicules pick-up, avec à leur bord des hommes identifiés comme appartenant à l'un des groupes rebelles soudanais, sont entrés dans le camp d'Oure Cassoni situé au nord, à sept kilomètres de la frontière avec le Soudan et à quelque 20 kilomètres au nord de la ville de Bahaï.

Le camp, qui abrite près de 27 000 réfugiés soudanais du Darfour, était déjà suspecté d'être utilisé comme base de repos et de récupération par les rebelles soudanais. Mais c'est la première fois que les rebelles s'affichaient ouvertement, circulant à bord de véhicules en plein jour et marchant dans ce camp.

« Le personnel humanitaire ne peut tout simplement pas continuer à travailler dans ces conditions d'insécurité si le camp devient une base pour divers groupes militaires. Si elle continue, leur présence aura un impact négatif sur l'aide aux réfugiés », a indiqué Ana-Liria Franch, la déléguée de l'UNHCR au Tchad. « La présence continue des rebelles dans les camps va rendre notre travail là-bas de plus en plus difficile », a-t-elle ajouté.

La semaine dernière, l'UNHCR a condamné les infiltrations de groupes militaires rebelles dans d'autres camps de l'est du Tchad, notamment à Treguine, Breidjing et Goz Amer.

Lors d'une conférence de presse à Genève vendredi, Jennifer Pagonis, la porte-parole de l'UNHCR, a indiqué que l'agence des Nations Unies pour les réfugiés était profondément troublée par ces informations, craignant que cela n'implique d'autres recrutements forcés de réfugiés à des fins militaires.

« Nous condamnons fermement l'infiltration des camps de réfugiés par quelque présence militaire que ce soit. Cette situation est totalement inacceptable. Cela contrevient au caractère civil et humanitaire des camps de réfugiés et risque de faire prendre pour cible les réfugiés et les travailleurs humanitaires », a-t-elle indiqué.

Jennifer Pagonis a prévenu que si le caractère humanitaire des camps n'était pas protégé, cela pourrait compromettre l'opération humanitaire.

« Nous souhaitons souligner aux autorités tchadiennes, aux groupes rebelles et aux réfugiés que ces infiltrations militaires dans les camps ne peuvent continuer. Si elles se poursuivent, elles pourraient aboutir à la suspension des activités humanitaires », a-t-elle indiqué.

Interrogés, les hommes dans les véhicules pick-up au camp d'Oure Cassoni ont indiqué qu'ils venaient rendre visite à des membres de leur famille, qu'ils avaient besoin de soins médicaux et étaient venus chercher des cigarettes.

« Nous avons immédiatement informé les autorités locales de cette infiltration. Mercredi et jeudi, nous avons rencontré nos partenaires opérationnels, les autorités locales, les gendarmes du camp et les chefs des réfugiés. Il a été rappelé de façon claire aux réfugiés leurs droits, leurs devoirs et leurs obligations de ne pas s'engager dans des activités politiques ou militaires au Tchad et tout particulièrement à l'intérieur des camps », a ajouté Jennifer Pagonis.

Une campagne d'information est actuellement menée pour rappeler aux réfugiés les risques qu'ils encourent si les camps deviennent militarisés.

« C'est vrai que des hommes en uniforme militaire sont entrés dans le camp mardi. Ils sont venus nous demander des médicaments. Je sais que c'est illégal d'entrer dans le camp de cette façon. Vous devez venir en vêtements civils », a dit Abdel, un des représentants des réfugiés.

Un autre responsable, Awad, a indiqué que certains réfugiés avaient rejeté les accords de paix d'Abuja signés au début du mois, et étaient attirés par les activités des rebelles.

Jennifer Pagonis a souligné que la responsabilité de la sécurité dans et autour des camps de réfugiés incombait au Gouvernement tchadien. « Nous travaillons avec les autorités tchadiennes pour augmenter leurs ressources », a-t-elle ajouté.

Le camp d'Oure Cassoni, qui se situe dans un environnement désertique et hostile fréquemment exposé aux tempêtes de sable et à une extrême chaleur pendant la journée, a été ouvert en juillet 2004.

Plus de 200 000 réfugiés du Darfour sont accueillis dans 12 camps à l'est du Tchad.

Par Hélène Caux à Bahaï à l'est du Tchad