Points de presse

Plus de 300 000 Burundais ont fui vers les pays voisins débordés

Ceci est un résumé des déclarations de la porte-parole du HCR William Spindler - à qui toute citation peut être attribuée - lors de la conférence de presse 28 octobre 2022 au Palais des Nations à Genève.

23 Septembre 2016 Egalement disponible ici :

Le nombre de personnes fuyant la violence, les menaces, les exécutions extrajudiciaires, les enlèvements, la torture et la persécution au Burundi a passé la barre des 300 000 quelque 18 mois après que la crise politique a éclaté dans ce pays d’Afrique centrale en avril 2015.

Ces personnes ont fui le Burundi – principalement les provinces de Kirundo, Makamba, Bujumbura, Cibitoke et Rumonge – en quête d’asile ou de protection internationale. Bien que le nombre de départs ne soit généralement pas aussi élevé qu’en 2015, il y a eu un flux constant cette année, dont plus de 20 000 en juillet et août.

Nous nous attendons à ce que le nombre d’arrivées augmente encore au cours des mois qui viennent mais nous craignons que les pays voisins de Tanzanie, Rwanda, Ouganda et République démocratique du Congo, de même que les organisations humanitaires comme le HCR, rencontrent des difficultés pour continuer à fournir des abris, une protection et des services vitaux suffisants.

Les capacités d’accueil de ces pays sont totalement débordées et la situation reste très difficile pour de nombreux réfugiés qui comptent une majorité de femmes et d’enfants.

Ces tendances inquiétantes continueront tant qu’une solution à la crise politique reste hors d’atteinte, avec des conséquences humanitaires considérables au Burundi et dans la région. Afin d’assurer que les réfugiés bénéficient de l’aide et de la protection dont ils ont besoin, le HCR appelle la communauté internationale à poursuivre ses efforts de paix et à renforcer son soutien aux pays d’asile, en particulier dans les domaines des abris, des services de base, de l’éducation, de la santé et des moyens d’existence.

Tanzanie

La Tanzanie accueille actuellement 163 084 réfugiés burundais, soit le nombre le plus élevé de la région. A la mi-septembre, ce pays accueillait les nouveaux arrivants à un rythme de 324 par jour. Plus de 78% des nouveaux arrivants sont des femmes et des enfants.

Alors que l’afflux continue, le HCR est en pourparlers avec le gouvernement pour identifier d’urgence un quatrième site pour établir un camp à l’ouest du pays afin d’alléger l’engorgement dans les camps de Nyarugusu (qui accueille aussi des réfugiés congolais), Nduta et Mtendeli et d’accueillir les nouveaux arrivants.

Des ressources sont indispensables pour fournir une protection et une assistance de base et répondre aux besoins urgents des réfugiés notamment dans l’éducation, la prévention et la réponse à la violence sexuelle et liée au genre, la protection de l’enfance et les programmes pour les jeunes, le conseil psycho-social et les activités de subsistance.

Rwanda

Le Rwanda accueille plus de 81 000 réfugiés burundais, dont plus de 50 000 vivent dans le camp de Mahama à l’est et environ 30 000 à Kigali et dans d’autres zones urbaines.

Environ 70% des réfugiés vivent dans des abris d’urgence qui commencent à se détériorer. Alors que le nombre d’arrivées continue à augmenter, le HCR s’active à la construction d’abris plus permanents.

La moitié des réfugiés burundais au Rwanda sont des enfants, dont beaucoup sont arrivés non accompagnés ou séparés de leur famille. Le HCR et ses partenaires concentrent leurs efforts pour rechercher les membres de famille, organiser la réunification familiale et trouver des mécanismes alternatifs de prise en charge pour ces enfants.

Ouganda

Fin août, l’Ouganda accueillait 41 938 réfugiés du Burundi, dont 13 298 sont arrivés cette année. Un afflux constant de 1 000 à 3 000 réfugiés arrive chaque mois et la plupart sont hébergés dans l’installation de Nakivale, quelques autres étant à Kampala, Kyaka et Oruchinga.

Nous coopérons avec le gouvernement et nos partenaires pour fournir une aide d’urgence, notamment nourriture, eau et abris mais, comme dans les autres pays, notre réponse humanitaire devient de plus en plus tendue face aux besoins croissants en matière de santé, d’éducation et de distribution de l’eau.

Davantage de cliniques de santé sont nécessaires pour que les personnes n’aient pas à marcher sur de longues distances pour accéder aux soins ou aux cliniques mobiles. Des pipelines ont besoin d’être installées pour assurer la distribution de l’eau dans les installations de réfugiés et réduire les coûts liés à l’acheminement de l’eau potable. Des écoles et des salles de classe sont nécessaires d’urgence ainsi que du matériel scolaire.

République démocratique du Congo

La République démocratique du Congo a connu une augmentation importante du nombre de nouvelles arrivées en provenance du Burundi : 3 925 réfugiés ont été enregistrés entre juillet et mi-septembre, principalement des femmes et des enfants. Ce chiffre est à comparer aux 1 773 arrivées entre avril et juin. En août, plus de 1 650 réfugiés burundais ont été transférés de la frontière au camp de Lusenda, lequel accueille aujourd’hui plus de 21 000 personnes, ce qui dépasse de loin sa capacité de 18 000.

Avec le début de la saison des pluies fin septembre, un grand nombre d’abris d’urgence construits dans le camp depuis 2015 nécessitent une rénovation urgente. En attendant, le HCR coopère étroitement avec les autorités congolaises pour identifier un site supplémentaire près de Lusenda, dans la province du Sud-Kivu, afin d’accueillir les nouveaux arrivants.

Zambie

Plus de 1 700 réfugiés et demandeurs d’asile burundais sont arrivés en Zambie depuis avril 2015, dont 715 entre janvier et août de cette année. La plupart des demandeurs d’asile sont à Lusaka en attente d’une réponse à leur demande d’asile. Une fois qu’ils auront obtenu le statut de réfugié, les réfugiés burundais seront transférés dans l’une des deux installations pour réfugiés où ils se verront allouer un lopin de terre par le gouvernement et bénéficieront d’une aide de la part du HCR et de ses partenaires.

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