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Le chef du HCR déplore que le monde se désintéresse de l'Afghanistan

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Le chef du HCR déplore que le monde se désintéresse de l'Afghanistan

La crise croissante des réfugiés amène la communauté internationale à perdre de vue l'Afghanistan et le calvaire de millions d'Afghans.
20 Juin 2016 Egalement disponible ici :
Qudsia, 40 ans, s'entretient avec le Haut Commissaire des Nations Unies pour les réfugiés Filippo Grandi sur son retour prochain en Afghanistan avec son mari et leurs quatre enfants, après avoir vécu 35 ans en exil au Pakistan.

GHAZIABAD, Afghanistan, 20 juin (HCR) – La montée de la crise mondiale de réfugiés fait perdre de vue au monde la situation en Afghanistan et le calvaire de millions d'Afghans, a déclaré aujourd'hui le Haut Commissaire des Nations Unies pour les réfugiés Filippo Grandi.

À l’occasion de la Journée mondiale du réfugié, Filippo Grandi a déclaré que « l’attention de la communauté internationale semble malheureusement avoir diminué. »

« Il y a encore des millions de réfugiés afghans à l’étranger et 1,2 million de personnes déplacées à l’intérieur du pays. » « Je suis ici aujourd’hui pour rappeler à la communauté internationale qu’il est important de trouver une solution à ce problème. »

Dans cette petite bourgade pauvre en pisé aux portes de Kaboul, son public est constitué de quelques-unes des dernières victimes des troubles en Afghanistan. Ces hommes pachtounes barbus qui l’écoutent sont des déplacés internes qui ont dû fuir la province de Nangarhar à l'est du pays, à cause des combats qui y faisaient rage.

Ils sont plus de 380 000 déplacés internes à avoir dû fuir leurs maisons en 2015.

Le monde doit être plus attentif à la crise afghane.

Plus de 1000 familles se sont rendues à Ghaziabad, où des membres de leurs familles proches ou éloignées les ont accueillis et leur ont offert un toit et à manger. La bourgade est débordée et a besoin d'aide. Les déplacés internes trouvent difficilement du travail. Ils ont accès aux soins de santé les plus limités. L’eau pose problème.

Filippo Grandi a annoncé que le HCR allait aider le gouvernement et fournir une aide pour le forage de 14 nouveaux puits pour la communauté.

« Quand nous sommes arrivés l'année dernière, nous nous sentions seuls », a déclaré le Dr Zahir Shah, porte-parole des personnes déplacées internes. « Maintenant que vous êtes là, nous ne pouvons plus dire que nous sommes seuls. »

Tout au long de ses rencontres avec ls déplacés internes, avec le Président Ashraf Ghani et avec le chef du gouvernement afghan, le message du Haut Commissaire est toujours resté le même : le monde doit être plus attentif à la crise afghane.

En nombre, les Afghans représentent la deuxième population de réfugiés au monde et depuis des décennies, ils sont des centaines de milliers à vivre en exil au Pakistan et en Iran.

Depuis 2002, 5,8 millions de réfugiés afghans sont retournés vivre dans leur patrie. Mais au cours de sa première visite en Afghanistan depuis qu’il est devenu Haut Commissaire en janvier, Filippo Grandi a souligné les nouveaux problèmes liés à la reprise du conflit.

« Le nombre de rapatriés d'Iran et du Pakistan a considérablement chuté au cours des dernières années », a-t-il déclaré.

« Nous ne pouvons tout simplement pas regarder ailleurs et nous en désintéresser. »

Haut Commissaire des Nations Unies pour les réfugiés Filippo Grandi

La montée des problèmes en Afghanistan a contribué à l'augmentation alarmante des personnes déplacées dans le monde par les conflits et les guerres. 

Ils sont actuellement 65,3 millions, dont 40 millions de personnes déplacées internes, comme les personnes que Filippo Grandi a rencontrées à Ghaziabad.

Ainsi, une personne sur 113 dans le monde est déracinée. Ce nombre est à peu près équivalent à la population de la France.

Selon le chef du HCR, en l'absence d'une solution à la crise des personnes déplacées afghanes, il manque une « pièce importante » à la reconstruction du pays et c’est un risque susceptible d’échapper à la communauté internationale. À ses yeux, le monde doit non seulement voir et comprendre le calvaire que vivent ces personnes, mais il doit aussi faire bien plus pour permettre de trouver des solutions.

« Nous ne pouvons tout simplement pas regarder ailleurs et nous en désintéresser », a-t-il déclaré.

Don Murray, Afghanistan