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L'Ouganda démarre une opération de vérification biométrique des réfugiés d'une ampleur inédite

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L'Ouganda démarre une opération de vérification biométrique des réfugiés d'une ampleur inédite

Avec l'appui du HCR, des représentants du Gouvernement utilisent les données biométriques pour procéder à l'authentification de plus d'un million de réfugiés dans le pays.
2 Mars 2018 Egalement disponible ici :
Un bébé et sa Maman, une réfugiée congolaise, attendent leur tour lors du processus de vérification.

CAMP DE REFUGIES D’ORUCHINGA, OUGANDA – Le Gouvernement ougandais a démarré jeudi un programme à grande échelle de vérification d’identité à l’aide des données biométriques pour tous les réfugiés accueillis sur son territoire.

Avec l’appui du HCR, l’Agence des Nations Unies pour les réfugiés, et du PAM, le Programme alimentaire mondial, des représentants du Gouvernement ont commencé à enregistrer les empreintes digitales et à scanner l’iris de plus d’un million de réfugiés.

L’objectif de cette opération est de faire en sorte que tous les réfugiés soient correctement enregistrés, protégés et aidés comme ils en ont besoin.

Le gouvernement utilise le logiciel biométrique du HCR, qui a déjà permis d’enregistrer quelque 4,4 millions de réfugiés dans 48 pays à travers le monde. L’opération de vérification mise en œuvre en Ouganda est la plus vaste jamais réalisée dans l’histoire du HCR.

Les réfugiés dont les données auront été vérifiées et enregistrées recevront de nouvelles cartes de rationnement et leurs données d’identification biométrique seront utilisées pour leur fournir de l’aide mais aussi améliorer le suivi individuel.

L’opération se déroule dans tous les camps de réfugiés, ainsi que parmi les réfugiés qui vivent en milieu urbain dans la capitale, Kampala. Elle devrait être terminée en septembre 2018 grâce à six équipes qui travaillent ensemble et enregistrent simultanément 18 000 personnes par jour. 

Douglas Asiimwe, en charge de la protection des réfugiés au sein du cabinet du Premier ministre, a participé au lancement de l’enregistrement dans le camp de réfugiés d’Oruchinga, au sud-ouest du pays.

 « Je vais avoir beaucoup de travail aujourd’hui ».

« Cette opération fait suite à une directive du Premier ministre au sujet des données d’authentification contenues dans le système gouvernemental d’enregistrement des réfugiés », explique-t-il sur place.

« Cet exercice doit nous permettre de disposer d’informations fiables pour mieux protéger les réfugiés et les aider de manière plus efficace. » 

Le camp d’Oruchinga compte 6 852 réfugiés enregistrés et l’opération de vérification devrait durer jusqu’au 4 mars, à raison de 3 000 personnes par jour. 

Robert Byaruhanga est Ougandais. Il a commencé à travailler pour le HCR une semaine avant le début de l’opération. Au premier jour du processus de vérification, il est aux côtés de 64 collèges et représentants du gouvernement pour collecter les données biométriques dans le camp d’Oruchinga.

La veille, il apprenait encore les bases de son nouveau travail avec une collègue et compatriote, Winnie Mugisa.

« Hier, Winnie m’a aidé à enregistrer 12 personnes », explique-t-il, assis derrière un bureau sur lequel sont posés une boîte à empreintes digitales, un scanner d’iris et un ordinateur portable. « Tout s’est très bien passé. Je vais avoir beaucoup de travail aujourd’hui. »   

Winnie, qui travaille pour le HCR depuis 2007, s’apprête aussi à assumer cette énorme tâche. Comme beaucoup de ses collègues, elle est souvent mobilisée depuis le bureau local du HCR à Arua, dans le nord de l’Ouganda, pour venir appuyer ce type d’opération.  

« Les réfugiés ont fait un gros travail ».

 « Nous sommes habitués à gérer un grand nombre de personnes mais, aujourd’hui, ce sera une journée très chargée », dit-elle. « La vérification est très importante. Nous avons besoin d’un système, d’un standard ».

Quarante-deux volontaires, issus des communautés de réfugiés du camp, aident le processus en traduisant et interprétant, par exemple, ou en gérant la foule.

Gabrielle Low, fonctionnaire du HCR sur le terrain, gère également une partie des opérations, ainsi que les volontaires. Son objectif est de faire en sorte que l’opération se déroule pour le mieux, dit-elle. En à peine deux semaines, elle a vu le site se transformer pour accueillir cette opération, avec l’installation de trois immenses tentes, des toilettes, des aires de jeux pour les enfants et la préparation de repas pour le personnel et les volontaires. 

« Nous sommes passés d’un terrain de foot à cela, c’est incroyable », s’exclame-t-elle lors d’un court moment de répit. « Et les réfugiés ont fait un gros travail de sensibilisation, en parlant de cette opération au sein des communautés. » 

Pour Bornwell Kantande, le représentant du HCR : « Il s’agit de fournir un meilleur service à tous les réfugiés et aux communautés d’accueil. Le processus de vérification est au cœur de cet objectif ».  

A Genève, le porte-parole du HCR Babar Baloch a souligné que la vérification permettra d’assurer que les réfugiés et les demandeurs d’asile soient correctement pris en compte dans le système d’enregistrement ; et il aidera le Gouvernement ougandais à améliorer l’exactitude des données.

« Ceci afin de s’assurer que les ressources et les services fournis par le HCR et ses partenaires parviennent aux destinataires concernés », a-t-il expliqué lors d’un point de presse au Palais des Nations.

L’Ouganda accueille 1,4 million de réfugiés, dont près d’un million sont entrés dans le pays au cours des 18 derniers mois. D’autres réfugiés continuent d’arriver depuis la République démocratique du Congo et le Soudan du Sud.

Les politiques menées par l’Ouganda en matière d’accueil des réfugiés sont considérées parmi les plus progressistes au monde.

Les réfugiés reçoivent, par exemple, des parcelles de terrain, ils sont intégrés au sein de communautés locales d’accueil et ils peuvent également travailler ou créer leur entreprise.