Chaque année, Shakiba (67 ans) et son mari (83 ans) sont confrontés à un défi : passer l’hiver

Problèmes de santé, manque d’argent pour la nourriture ou le chauffage et un refuge qui ne peut pas résister à un hiver rigoureux. « C’est la première fois de ma vie que je dois me battre si dur pour survivre », dit Shakiba.

Il y a six ans que Shakiba, 67 ans, et son mari Hassan, 83 ans, ont fui leur maison dans une Syrie déchirée par la guerre. Depuis, le couple âgé vit dans un camp de réfugiés au Liban. Là, ils sont chaque année confrontés au même défi arriver à passer l’hiver. Hassan souffre de problèmes de santé et le couple n’a pas assez d’argent pour acheter de la nourriture ou pour se chaufferDe plus, leur abri ne peut pas résister à l’hiver glacial qui s’installe.


Assise avec son mari devant une petite cuisinière à gaz, Shakiba découpe des morceaux de pain. Le couple doit rationner la nourriture. Ils ne mangent qu’une fois par jour. Qu’il s’agisse du petit déjeuner, du déjeuner ou du dîner, le repas ne dure jamais très longtemps. Le morceau de viande préféré de Shakiba? Le cou du poulet. Plutôt par nécessité que par libre choix, parce que « cette viande est bon marché », dit-elle. « Nous en ferons un bouillon. » Souvent, Shakiba ne peut même pas se permettre un repas chaud. Aujourd’hui n’est pas si différent d’un autre jour ; c’est le pain qui constitue l’essentiel du plat.

Le couple vit depuis six ans dans un refuge fragile dans les montagnes du nord du Liban. En 2014, ils ont dû fuir leur ville natale de Ma’ara en Syrie à cause des bombardements. « Quinze personnes de notre quartier sont mortes », se souvient Shakiba.

L’hiver libanais en images

C’était il y a six ans maintenant. Shakiba a aujourd’hui 67 ans et doit prendre soin de son mari malade de 83 ans. « Il a besoin de quelqu’un pour s’occuper de lui. Quelqu’un qui lui donne à manger et à boire et qui le soutient quand il marche. Sa santé se détériore chaque mois. » Comme Shakiba ne peut pas compter sur l’aide de ses enfants ou de sa famille, cette responsabilité repose entièrement sur ses épaules.

Shakiba en haar man Hassan in hun hut in Libanon.

Une expérience de mort imminente

L’année dernière, le Liban a été frappé par une violente tempête hivernale. Plus de 80 camps de réfugiés ont été touchés, dont celui où vivent Shakiba et Hassan. La température a tellement baissé que les conduites d’eau ont gelé. La seule façon d’obtenir de l’eau potable était de faire fondre la neige et de la boire. Certains refuges ont été inondés, d’autres se sont effondrés. En conséquence, des familles se sont retrouvées coincées, sans matelas, ni couettes, nourriture ou vêtements.

Pour Shakiba, l’hiver dernier a été une expérience de mort imminente. Elle a essayé de déblayer le chemin vers leur refuge pendant le blizzard. En vain, car la tempête s’est intensifiée, et ils furent bientôt piégés dans leur hutte. « Je te jure, la neige atteignait les fenêtres, nous ne pouvions pas ouvrir la porte », dit-elle. Il y avait également un risque que le toit de leur refuge s’effondre.

« Je te jure, la neige atteignait les fenêtres, nous ne pouvions pas ouvrir la porte. » 

 

Vorige winter werd het vluchtelingenkamp waarin Shakiba en Hassan wonen geteisterd door een hevige winterstorm. Ze geraakten gevangen in hun hut.

Heureusement, le HCR, l’Agence des Nations unies pour les réfugiés, et ses partenaires ont pris des mesures immédiates. Ils ont dégagé les routes et creusé des abris. Shakiba était doublement reconnaissante pour l’aide apportée pendant l’hiver. En plus d’être libérés, le HCR leur a également fourni une assistance hivernale, comme des couvertures et du carburant supplémentaire.

Voici ce que fait le HCR pour aider les réfugiés

Avant l’aide du HCR, ils se trouvaient dans une situation extrêmement désespérée. « Avant de recevoir cette aide pour l’hiver, j’ai jeté du plastique et des vêtements dans le poêle pour me tenir chaud. » Les vapeurs de plastique et de nylon sont très toxiques et peuvent causer des problèmes respiratoires. Mais sans combustible ni bois de chauffage, les réfugiés comme Shakiba n’ont pas d’autre choix que de brûler leurs propres affaires pour se tenir chaud. Ils sacrifient souvent des choses essentielles, ce qui les rend encore plus vulnérables pour cet hiver.

« Avant de recevoir l’aide de l’hiver, j’ai jeté du plastique et des vêtements dans le poêle pour me tenir chaud. » 

Selon le HCR, plus de quatre millions de réfugiés et de personnes déplacées de force dans la région ont un besoin urgent d’aide pour passer l’hiver.

De nouveaux besoins en 2020

Le carburant de Shakiba s’épuise. Pendant que son mari mâche lentement leur dernier morceau de pain, elle jette des morceaux de poussière dans le fourneau. Mais le briquet est presque vide et la poussière s’enflamme à peine.

Une couche de neige fraîche est déjà visible à travers la fragile fenêtre faite de contreplaqué et de film plastique. Sa pelle est prête à la porte d’entrée. Elle l’utilise tous les jours pour déblayer le chemin devant son refuge. « Il pleut et il neige depuis 15 ou 20 jours », dit Shakiba.

A son âge, Shakiba ne devrait pas être dehors à pelleter de la neige ou à chercher du carburant. Elle est non seulement physiquement, mais aussi mentalement épuisée. Ils vivent dans une incertitude constante. Elle sait aussi qu’elle n’est pas seule. « Tout le monde dans le camp de réfugiés est fatigué, tout comme moi. Nous ressentons tous la même chose. »

« Tout le monde dans le camp de réfugiés est fatigué, tout comme moi. » 

Cet hiver, faites un geste