Ceci est un résumé des propos tenus par Olga Sarrado Mur, porte-parole du HCR – à qui toute citation peut être attribuée – lors de la conférence de presse du 2 mai 2023 au Palais des Nations à Genève.
On estime à ce jour à plus de 100 000 le nombre de personnes ayant fui le Soudan vers les pays voisins, ce qui inclut les réfugiés soudanais, les Sud-Soudanais contraints de rentrer prématurément dans leur pays et les personnes d’autres nationalités qui étaient elles aussi réfugiées au Soudan.
En collaboration avec les gouvernements et ses partenaires, le HCR, l’Agence des Nations Unies pour les réfugiés, a établi une estimation initiale pouvant aller jusqu’à 800 000 réfugiés et rapatriés susceptibles de fuir le Soudan pour trouver refuge dans les pays voisins.
Ces chiffres sont des projections utilisées à des fins de planification financière et opérationnelle. Sur ce total, environ 600 000 seraient des réfugiés soudanais, ainsi que des réfugiés accueillis par le Soudan qui chercheraient à se mettre en sécurité dans d’autres pays. En outre, plus de 200 000 Sud-Soudanais et autres réfugiés accueillis par le Soudan pourraient rentrer chez eux prématurément.
Le HCR lancera bientôt un Plan régional inter-agences de réponse aux besoins des réfugiés qui inclura un volet financier. Nous discutons actuellement des détails avec nos partenaires dans chaque pays et prévoyons de publier l’appel dès que possible.
Les pays voisins du Soudan touchés par cette nouvelle situation d’urgence accueillent déjà d’importantes populations de réfugiés et de personnes déplacées internes. La plupart de ces pays manquent cruellement de fonds.
Les pays d’asile auront besoin d’un soutien supplémentaire pour fournir la protection et l’assistance nécessaires aux personnes nouvellement arrivées. Parmi les besoins urgents, il y a notamment l’eau, la nourriture, les abris, les soins de santé, les biens de première nécessité, la réponse et la prévention en matière de violence sexiste et les services de protection de l’enfance.
Jusqu’à présent, les mouvements transfrontaliers les plus importants résultent de l’arrivée de réfugiés soudanais au Tchad et en Égypte ainsi que du retour de réfugiés Sud-soudanais dans leur pays. La grande majorité des nouveaux arrivants au Tchad et au Soudan du Sud sont des femmes et des enfants.
Alors que le HCR a une présence importante dans de nombreux pays voisins, nous avons déployé la semaine dernière des équipes d’urgence supplémentaires et mobilisé notre chaîne d’approvisionnement mondiale, notamment en ordonnant la livraison de quelque 70 000 articles de première nécessité en faveur du Tchad et du Soudan du Sud.
Au Tchad, certains nouveaux arrivants dorment encore en plein air ou sous les arbres, tandis que d’autres logent dans des abris de fortune près de la frontière. Plus de 21 000 réfugiés ont jusqu’à présent été recensés, c’est-à-dire comptés physiquement et identifiés, et nous poursuivons les activités de vérification et d’enregistrement.
Au Soudan du Sud, des personnes âgées, des personnes handicapées, des femmes enceintes, des femmes accompagnées de jeunes enfants et des familles nombreuses figurent parmi celles et ceux qui arrivent à la frontière. Le HCR a mis en place un centre de transit où les nouveaux arrivants peuvent bénéficier de services essentiels liés à la protection, notamment la protection des enfants, le regroupement familial et les services de télécommunication pour contacter leurs familles et planifier la suite de leur périple, ainsi que de la fourniture d’articles de première nécessité.
En République centrafricaine, on estime qu’environ 6000 réfugiés ont maintenant franchi la frontière. Le HCR y a immédiatement déployé une équipe d’urgence. L’enregistrement devrait commencer bientôt et des évaluations en vue d’une éventuelle relocalisation sont en cours afin d’éloigner les personnes de la frontière et de les installer dans un endroit plus sûr.
En Éthiopie, la plupart des arrivées concernent des ressortissants de pays tiers ainsi que quelques réfugiés. Le HCR a déployé ses équipes aux deux principaux points de passage de la frontière dans les régions d’Amhara et de Benishangul Gumuz.
En Égypte, le HCR et d’autres agences des Nations Unies ont entrepris d’évaluer les besoins des personnes arrivant du Soudan et de déterminer les meilleurs moyens d’y répondre, ainsi que de planifier leur travail en fonction d’éventuelles arrivées ultérieures. L’aide est fournie par les Nations Unies et distribuée par le Croissant Rouge égyptien aux personnes concernées. Il s’agit notamment d’eau, de kits d’hygiène et sanitaires, de fauteuils roulants, de nourriture, de masques et de gants. Le HCR assure la coordination inter-agences en collaboration avec le gouvernement. Les estimations initiales à propos du nombre d’arrivées ont été révisées à la hausse par le gouvernement : 40 000 Soudanais et 2300 ressortissants étrangers.
Au Soudan, la suspension de certains programmes est susceptible d’exacerber les risques auxquels sont confrontés ceux qui dépendent de l’aide humanitaire pour survivre. Selon les informations fournies par les réfugiés et nos homologues gouvernementaux, plus de 60 000 réfugiés ont fui Khartoum pour se mettre à l’abri dans les camps de réfugiés des États du Nil blanc, de Gedaref et de Kassala depuis le début de la crise, il y a deux semaines.
Le HCR est particulièrement préoccupé par la situation au Darfour, où la situation humanitaire est toujours aussi difficile. Nous craignons que les hostilités actuelles n’alimentent les tensions ethniques et intercommunautaires préexistantes en lien avec l’accès aux terres et aux ressources et qu’elles ne provoquent des déplacements plus importants.
Nous poursuivons notre travail de plaidoyer auprès des gouvernements afin d’obtenir l’assurance que les demandeurs d’asile pourront toujours se rendre dans les pays voisins, même en l’absence de passeports ou d’autres documents officiels.
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