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Alliances urbaines pour la protection des réfugié-e-s

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Alliances urbaines pour la protection des réfugié-e-s

Comment la ville de Zurich contribue à façonner les politiques internationale et nationale en matière de réfugié-e-s
20 novembre 2025 Egalement disponible ici :
Zürichs Stadtpräsidentin Corine Mauch spricht am Globalen Flüchtlingsforum

La maire de Zurich, Corine Mauch, prend la parole lors du Forum mondial sur les réfugiés

Plus de 70 % des réfugié-e-s vivent dans des villes et des zones urbaines. Les villes jouent donc un rôle essentiel dans la protection mondiale des personnes réfugiées, notamment en matière d'hébergement et d'intégration. «Les défis mondiaux se manifestent au niveau local», explique Bettina Etter, responsable des relations extérieures de la ville de Zurich. «C'est pourquoi les villes doivent être présentes à la table des négociations lorsque des solutions sont discutées.»

L'engagement de Zurich sur la scène internationale

Depuis plusieurs années, la ville de Zurich s'engage activement en faveur de la protection internationale des personnes réfugiées, en particulier depuis le vaste mouvement qui a forcé des millions de personnes à fuir en 2015, provoqué par la guerre civile en Syrie. «Zurich a toujours été une ville ouverte. À l'époque, nous ne voulions pas seulement aider au niveau local, mais aussi apporter notre contribution dans les villes de première arrivée», rappelle Bettina Etter. En 2015, le Liban a accueilli 183 réfugié-e-s pour 1’000 habitants – plus que tout autre pays au monde. Dans le cadre d'une grande solidarité internationale, Zurich a établi une coopération avec la ville de Tyros. Zurich y a soutenu diverses initiatives visant à soulager les infrastructures de transport, comme un projet de location de vélos qui a amélioré la mobilité de tous les habitants de la ville et ainsi facilité l'accueil des réfugié-e-s. La coopération avec Tyros se poursuit encore aujourd'hui et s'est transformée en un partenariat à grande échelle. L'engagement de Zurich ne se limite pas au Liban: de la gestion des déchets en Amérique du Sud aux projets liés à l'eau en Ukraine, la ville entretient des coopérations dans le monde entier dans le cadre de la coopération internationale urbaine.

La ville de Zurich, représentée par sa maire Corine Mauch, est membre fondatrice du Mayors Migration Council (MMC), un réseau mondial de villes qui vise à renforcer leur voix dans la politique internationale en matière de migration et de réfugié-e-s. Le MMC a été fondé en 2019 par les maires de dix villes, dont Zurich, avec le soutien de la Direction du développement et de la coopération (DDC). «Lors des négociations du Pacte mondial sur les réfugiés (GCR) et du Pacte mondial sur les migrations (GCM), la voix collective des villes était absente», explique Madame Etter. «La société civile et le secteur privé étaient déjà organisés, mais les villes ne l’étaient pas encore.»

En tant que membre du MMC, Zurich a participé en 2023 au Forum mondial sur les réfugiés (GRF), où plus de 270 villes se sont exprimées pour la première fois d'une seule et même voix. Le maire de Bristol s'est exprimé au nom de toutes les villes et a présenté plus de 100 «pledges», des engagements concrets pris par les villes pour mettre en œuvre le Pacte mondial sur les réfugiés. «Si chaque ville agit individuellement, elle aura du mal à se faire entendre», explique Madame Etter. «Mais ensemble, nous avons du poids, une véritable masse critique.»

Du dialogue international au dialogue national

La ville de Zurich s'engage également au niveau national: elle participe ainsi au processus WOSA («Whole-of-Society Approach»), un échange régulier entre la Confédération, la société civile et les villes, visant à mettre en œuvre les objectifs du Pacte mondial sur les réfugiés, coordonné par la DDC et le HCR. «Nous avons été présents dès le début», explique Bettina Etter. «D'une part, parce que nous étions déjà engagés au niveau international via le MMC, d'autre part, parce que nous souhaitions que les villes soient davantage impliquées dans la politique nationale en matière de réfugié-e-s.» Pour Madame Etter, les réunions WOSA complètent le MMC, «car elles permettent de créer un réseau à l’échelle nationale et de bénéficier des synergies.»

Cet échange a notamment conduit à l'engagement en faveur d'une coopération tripartite dans le domaine de l'asile, que Zurich a présenté au GRF 2023, en collaboration avec la Confédération, les cantons et d'autres villes. L'objectif de cet engagement est d'améliorer la coopération entre les trois niveaux étatiques, à savoir la Confédération, les cantons et les communes, dans le domaine de l'asile. «Les villes sont souvent perçues comme de simples exécutantes de la politique nationale», explique Bettina Etter. «Pourtant, nous sommes directement confrontés aux réalités du terrain. C'est pourquoi nous souhaitons également avoir notre mot à dire.» Cette approche porte ses fruits: les villes sont aujourd'hui davantage impliquées dans les processus nationaux, par exemple dans l'élaboration d'une stratégie en matière d'asile au niveau fédérale. «C'est une étape importante. Les villes apportent des perspectives qui, autrement, risqueraient de manquer.»

Regard vers l'avenir

Parce que la maire Corine Mauch ne se représentera pas aux élections de 2026, un changement se profile pour la ville de Zurich, et la question se pose de savoir comment l'engagement international de la ville évoluera. Bettina Etter reste en tout cas confiante: «La protection des réfugié-e-s demeure une priorité. La mise en œuvre concrète dépendra des nouvelles priorités politiques.»

Une chose est claire pour elle: les villes ne sont pas des actrices secondaires, mais des partenaires clés dans la protection mondiale des réfugié-e-s. «Ce sont chez nous que les personnes arrivent. Nous créons l'intégration, jour après jour. C'est pourquoi les villes doivent avoir leur mot à dire lorsqu'il s'agit de l'avenir de la protection des réfugiés.»