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Une aide internationale « proportionnelle et dimensionnée » pour la province de l'Equateur en RDC

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Une aide internationale « proportionnelle et dimensionnée » pour la province de l'Equateur en RDC

Le chef du HCR a affirmé que les causes profondes du conflit doivent encore être résolues.
22 Juillet 2010
Le Haut Commissaire António Guterres lors d'une session d'échanges sur la paix, la sécurité et l'assistance humanitaire avec des habitants de Dongo, dans la province de l'Equateur, au nord-ouest de la RDC.

KINSHASA, République démocratique du Congo, 22 juillet (HCR) - Le Haut Commissaire pour les réfugiés António Guterres se trouve à Kinshasa aujourd'hui dans le cadre d'une mission de trois jours en République démocratique du Congo pour attirer l'attention sur la situation tragique des personnes déplacées en RDC et sur la nécessité de leur assurer l'accès à l'aide humanitaire.

António Guterres s'est rendu dans la province de l'Equateur à l'ouest de la RDC mercredi et a indiqué que son agence était disposée à réétablir une présence dans la région pour venir en aide aux déplacés internes ainsi que pour préparer le retour des réfugiés.

« Il faut préparer les conditions de retour des gens vers leurs foyers », a-t-il indiqué. Durant sa visite à Dongo, il a rencontré d'anciens déplacés internes qui lui ont demandé une aide pour reconstruire leur vie après de violents affrontements ethniques durant lesquels la plupart des maisons ont été brûlées et les infrastructures endommagées. Les bureaux du HCR dans la région ont été également détruits durant les combats, forçant l'agence à suspendre les opérations dans cette région.

Avec l'amélioration de la situation sécuritaire, le HCR prévoit d'ouvrir des bureaux à Dongo et Mbandaka. Ces régions sont les lieux d'origine de la plupart des 115 000 réfugiés actuellement exilés au Congo voisin - dont nombre d'entre eux ont indiqué qu'ils espéraient rentrer une fois que la paix et la sécurité seront rétablies.

Tout en promettant l'aide de son agence, António Guterres a averti que l'assistance humanitaire ne serait « qu'une goutte dans l'océan » par rapport aux besoins de développement de leur région.

« Il faut agir sur les causes du conflit, et mettre en oeuvre des programmes favorisant l'intégration économique et sociale ainsi que le développement. La réponse de la communauté internationale doit être proportionnelle et dimensionnée à la nature des problèmes », a-t-il ajouté.

António Guterres devrait se rendre dans la province du Nord-Kivu vendredi avec la Directrice exécutive du Programme alimentaire mondial, Josette Sheeran.

Les affrontements entre des groupes miliciens et les forces armées congolaises, ainsi que la violence contre les civils, ont causé le déplacement de quelque 1,85 million de personnes au sein même de la RDC et ils ont généré 450 000 réfugiés, dont la plupart sont hébergés dans les pays voisins. Pour la seule année dernière, près de 210 000 personnes ont été déracinées dans la province de l'Equateur, soit dans la région soit vers des pays voisins. Plus d'un million de personnes sont par ailleurs devenues des déplacés dans l'est de la RDC l'année dernière.

L'insécurité a bloqué l'accès humanitaire dans plusieurs régions. Depuis le début de l'année 2010, le HCR compte déjà 116 attaques menées contre des travailleurs humanitaires. Josette Sheeran et António Guterres se rendront à Kampala ce week-end pour l'ouverture du sommet de l'Union africaine prévue le 25 juillet.

Par Céline Schmitt à Kinshasa, et Fati Lejeune-Kaba à Genève