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Les familles touchées par la crise luttent face à l'arrivée de l'hiver au Liban

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Les familles touchées par la crise luttent face à l'arrivée de l'hiver au Liban

L'impact dévastateur de la crise économique fait que des familles libanaises et syriennes luttent pour pouvoir se chauffer et éviter la faim alors que le froid s'abat sur le Liban.
18 Janvier 2022

L'hiver s'est installé dans la plaine de la Bekaa au Liban, amenant de fortes précipitations et des températures nocturnes proches de zéro. Mère célibataire syrienne, Majida s’apprête à vivre des mois difficiles dans son abri de fortune, dont le toit, fait de bâches qui fuient, est maintenu par des pneus de voiture usagés pour éviter qu'il ne s'envole en cas de vent violent.


Elle et ses quatre enfants ont passé une grande partie de l'hiver dernier à dormir sur des matelas humides, qu'ils essayaient en vain de faire sécher sous un timide soleil après chaque averse. Cette année, les difficultés risquent d'être bien pires, le Liban étant aux prises avec une crise économique qui a plongé la quasi-totalité de la population réfugiée du pays dans une extrême pauvreté.

« L'année dernière, nous avions un certain accès à du combustible. Mais cette année, avec les pénuries de carburant et les prix élevés, je ne peux même pas me permettre d'acheter du bois », explique Majida, 36 ans.

« Je m'inquiète de savoir comment je vais pouvoir garder mes enfants au chaud et leur acheter de la nourriture et des vêtements. Tout est tellement cher. »

Aggravée par l'augmentation des cas de Covid-19 et l'explosion du port de Beyrouth en 2020, l'effondrement économique du Liban a provoqué la chute de la monnaie du pays et fait grimper en flèche le prix de la nourriture, du carburant et d'autres produits de base.

« Tout est tellement cher. »

La crise a provoqué des difficultés généralisées dans le pays, alors que 9 réfugiés syriens sur 10 vivent désormais dans une extrême pauvreté et que la moitié de la population réfugiée est en situation d'insécurité alimentaire. La détérioration de la situation a fait des ravages dans tout le pays, obligeant les familles libanaises et réfugiées à faire des choix impensables.

« Il y a quelques mois, tous mes enfants étaient malades, mais je n'ai pu me permettre d'acheter des médicaments que pour l'un d'entre eux, celui qui était le plus malade », confie Majida.

Après avoir fui en 2014 le conflit qui dure depuis une décennie en Syrie suite au décès de son mari, Majida et ses enfants se sont installés dans l'un des nombreux campements informels qui parsèment la plaine de la Bekaa, le cœur agricole du Liban.

« Lorsque je suis arrivée au Liban, j'ai dû m'adapter à cette nouvelle réalité. Je n'avais jamais vécu sous une tente auparavant, mais je n'avais pas les moyens de louer un appartement. En tant que mère célibataire, j'ai dû apprendre, au fil des ans, à gérer ma vie toute seule et à subvenir aux besoins de ma famille », raconte-t-elle.

Parfois, elle trouve un travail journalier mal rémunéré consistant à éplucher des haricots ou des gousses d'ail, tandis que ses deux fils aînés, âgés de 15 et 16 ans, ont tous deux abandonné l'école pour travailler dans des fermes voisines. Mais malgré le sacrifice qu'ils ont consenti en renonçant à leur scolarité, la hausse des prix fait que leurs modestes revenus ne suffisent pas à couvrir les besoins essentiels de la famille.

« Avant la crise, la situation était difficile, mais j'arrivais à mettre de la nourriture sur la table. Maintenant, je ne peux pas offrir un repas complet à mes enfants qui mangent surtout des légumes et des aliments secs », explique Majida. « Ils souffrent du manque de nourriture. »

Le HCR, l'Agence des Nations unies pour les réfugiés, a augmenté son soutien aux familles libanaises et réfugiées vulnérables à travers le pays, mais les besoins continuent de dépasser l'aide disponible et la crise a transformé une situation déjà difficile en une lutte quotidienne pour la survie.

« C'est difficile pour tout le monde, les Libanais et les réfugiés. »

Au cours des derniers mois, le HCR a fourni une aide à la réhabilitation d'abris aux familles libanaises et réfugiées les plus vulnérables, ainsi que des lampes solaires, des articles ménagers de première nécessité et des matériaux pour protéger les habitations des intempéries pendant l'hiver. Le HCR a également fourni des camions-citernes, des générateurs, des panneaux solaires et des pompes à eau aux municipalités de tout le pays afin que les Libanais et les réfugiés aient un meilleur accès à l'eau et à l'électricité.

Malgré sa crainte d'affronter un autre hiver rigoureux, Majida est reconnaissante envers le Liban pour avoir fourni un refuge sûr à sa famille, et elle espère que les Libanais et les Syriens dans le pays verront des jours meilleurs.

« Mon souhait pour le Liban, un pays qui a été bon envers moi, est que la situation s'améliore car elle est difficile pour tout le monde, les Libanais et les réfugiés. »