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Bravant les difficultés comme la gravité, l'ancienne réfugiée syrienne Maya Ghazal prend son envol

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Bravant les difficultés comme la gravité, l'ancienne réfugiée syrienne Maya Ghazal prend son envol

Dix ans après son arrivée au Royaume-Uni en tant que jeune réfugiée, l'ambassadrice de bonne volonté du HCR devient officiellement pilote de ligne et espère que ce succès inspirera d'autres jeunes réfugiées à s'envoler vers leurs rêves.
14 Juillet 2025
A row of pilots stand in front of a group of people in a hangar with a concorde aircraft behind them

Les participants à une cérémonie de remise de diplômes de pilote de la compagnie aérienne TUI devant un Concorde dans le centre Aerospace Bristol, au Royaume-Uni.

L'ambassadrice de bonne volonté du HCR Maya Ghazal est devenue la première femme pilote ancienne réfugiée syrienne à obtenir son brevet de pilote de ligne. Elle a officiellement reçu ses « ailes » qui lui permettront de piloter des Boeing 737 en tant que copilote.

La remise des diplômes, qui s'est déroulée au musée Aerospace Bristol, dans l'ouest de l'Angleterre, a également marqué le dixième anniversaire de l'arrivée de Maya Ghazal au Royaume-Uni en tant que réfugiée. Ayant grandi à Damas, elle a déclaré qu'elle n'aurait jamais pu imaginer comment ses années de formation allaient se dérouler.

« En Syrie, j'ai eu une enfance normale », a-t-elle expliqué. « J'avais une grande famille et beaucoup d'amis, j'aimais ma maison et j'étais fière de mon pays. Puis la guerre a éclaté. J'ai dû changer trois fois d'école, car chacune d'entre elles avait été bombardée. »

Conscient du fait que sa famille était en danger, le père de Maya Ghazal a effectué le voyage jusqu'en Europe et a obtenu le statut de réfugié au Royaume-Uni, ce qui a permis à Maya, sa mère et ses jeunes frères de le rejoindre grâce à un programme de regroupement familial.

« Quand je suis arrivée au Royaume-Uni, j'ai été refusée par de nombreuses écoles, car elles ne savaient pas comment faire pour reconnaitre mes diplômes syriens. La solitude et l'ennui d'être enfermée à la maison toute la journée m'ont terrifiée, et j'avais l'impression que mon avenir s'évaporait. Mais finalement, après plusieurs mois, j'ai obtenu une place à l'université. Puis un jour, alors que j'étais avec ma mère près de l'aéroport d'Heathrow, j'ai été fascinée par les avions qui décollaient et atterrissaient. J'aurais voulu m'asseoir et les regarder passer toute la journée. C'est là que j'ai décidé de devenir pilote. »

La formation au pilotage est un processus exigeant et compétitif, et seulement 5 % des pilotes dans le monde sont des femmes. « Une fois de plus, on m'a dit : « Tu n'y arriveras pas ». Mais je voulais prouver aux gens qu'ils avaient tort ! »

Maya Ghazal a persévéré, a appris l'anglais toute seule et a obtenu un diplôme en ingénierie aéronautique. En 2023, elle a été sélectionnée pour participer au programme intensif de formation des aspirants pilotes de TUI Airline, d'une durée de 19 mois.

« La résilience est essentielle dans la formation de pilote », a-t-elle déclaré. « Il y a eu des moments difficiles, mais c'est une vraie joie d'être dans le cockpit. Contrôler l'avion signifie contrôler la trajectoire que l'on prend. »

Au centre Aerospace Bristol, dans un hangar gigantesque qui abrite le dernier Concorde à avoir volé, le capitaine Paul Hurst de TUI a félicité les nouveaux diplômés lors d'une cérémonie empreinte d'émotion et de fierté.

« Nous voulions que notre programme soit accessible à tous, quel que soit leur milieu social ou leur parcours, afin d'ouvrir la voie à l'aviation britannique à des personnes comme Maya qui n'auraient peut-être pas eu d'autre opportunité », a déclaré Paul Hurst. « Nous sommes extrêmement fiers de pouvoir faire cela. »

Désormais second officier et copilote, Maya transporte déjà des passagers vers des destinations estivales en Europe. « À terme, elle pourra devenir commandant de bord », a ajouté Paul Hurst. « Elle aura une carrière formidable chez TUI Airline, et nous sommes impatients de suivre ses progrès. »

La famille de Maya était présente à la cérémonie, ravie d'assister à son succès. Les larmes aux yeux, la mère de Maya, Rimah Darkachli, a évoqué ce que ce moment signifiait pour elle.

United Kingdom. UNHCR Goodwill Ambassador Maya Ghazal 'gets her wings', qualifying as a commercial pilot.

Maya en compagnie de sa famille et de son partenaire lors de la cérémonie.

« Quand j'ai vu Maya obtenir son diplôme, ces dix années d'efforts me sont revenues », a-t-elle déclaré.

« Venant de Syrie, je n'aurais jamais imaginé que cela serait possible. Le parcours n'a pas été facile, mais je suis très fière et reconnaissante de tout ce qu'elle a accompli. »

Nommée ambassadrice de bonne volonté du HCR en 2021, Maya plaide depuis de nombreuses années en faveur de voies d'accès légales et sûres et pour le soutien à l'éducation en faveur des réfugiés. Elle voit son succès comme un symbole d'espoir et une raison de continuer à aider les autres à s'élever.

« Mon message à toutes les jeunes filles réfugiées est le suivant : ne laissez pas la guerre vous couper les ailes. Relevez tous les défis, combattez tous les stéréotypes. Aidez les autres femmes sur votre chemin. Et n'oubliez pas de rêver. Car, vraiment, le ciel est la seule limite. »