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3 000 personnes ont traversé le fleuve Congo pour fuir des combats intertribaux en RDC

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3 000 personnes ont traversé le fleuve Congo pour fuir des combats intertribaux en RDC

3 000 réfugiés ont trouvé refuge dans la ville de Bouemba à l'est du Congo, après avoir fui des combats opposant les tribus Nunu et Tende début novembre de l'autre côté de la frontière et du fleuve Congo, dans le district de Bolobo à l'ouest de la RDC.
4 décembre 2006
Des employés de l'UNHCR commencent la distribution de biens de secours pour les réfugiés originaires de RDC, à Bouemba (Congo).

BRAZZAVILLE, Congo, 4 décembre (UNHCR) - 3 000 réfugiés ont trouvé refuge dans la ville de Bouemba à l'est du Congo, après avoir fui des combats opposant les tribus Nunu et Tende début novembre de l'autre côté de la frontière et du fleuve Congo, dans le district de Bolobo à l'ouest de la RDC.

Ils vivent actuellement dans 13 sites de fortunes (école, hôpital, cour de l'office d'immigration, églises ... ) à Bouemba.

Une délégation officielle de RDC s'est rendue fin novembre auprès des réfugiés à Bouemba pour les persuader de rentrer. Les fonctionnaires de RDC ont expliqué que la situation s'était améliorée et que des dispositions avaient été prises pour maintenir la sécurité et la paix, mais ils n'ont pas convaincu les réfugiés.

Une réunion a eu lieu à Brazzaville samedi 2 décembre 2006 entre les bureaux de l'UNHCR du Congo et de la RDC pour convenir des modalités d'assistance en vue de faciliter le retour de ces populations à Bolobo. Il a été décidé à cet effet qu'une antenne de l'UNHCR sera ouverte à Bolobo tandis que le bureau de Brazzaville se chargera de faciliter le retour de tous les vulnérables et éventuellement faciliter l'acheminement de l'assistance à travers le Congo.

Une équipe conjointe de l'UNHCR, de l'UNICEF, du Programme Alimentaire Mondial (PAM) et de fonctionnaires congolais s'était rendue sur place le 19 novembre pour évaluer la situation. Le 22 novembre, l'équipe conjointe avec l'appui du gouvernement congolais (ministre en charge de l'Action Humanitaire) avait procédé à l'enregistrement des réfugiés en repérant les différents groupes vulnérables. L'équipe avait alors dénombré 518 familles comptant 1 662 personnes, incluant une majorité de femmes et d'enfants.

Une femme a expliqué : « Certes ici les conditions de vie sont difficiles, mais nous sommes en paix, nous ne sommes pas persécutés. On peut dormir tranquillement même à terre ». Il n'y a pas de point d'eau potable. Les populations consomment l'eau du fleuve Congo. De plus, la saison des hautes eaux rend difficile la pratique de la pêche, la principale activité économique de la localité.

L'UNHCR et ses partenaires ont commencé la distribution d'articles de secours non alimentaires, incluant des kits de cuisine, des bâches en plastique, des nattes, des couvertures, des moustiquaires, des jerricans, des filtres à eau, du savon et des biscuits protéinés. La priorité a été accordée aux plus vulnérables. Un suivi médical a aussi été effectué. Le PAM a effectué une distribution ponctuelle de vivres.

Les bâches ont été destinées à la construction des abris provisoires afin que l'école primaire soit libérée, suite à une manifestation de parents d'élèves et à la demande des populations autochtones, notamment la direction de l'école primaire. Les enfants des communautés locales ne peuvent plus aller à l'école depuis le 17 novembre car les écoles sont occupées.

Les agences humanitaires ont informé les populations réfugiées que le but de cette assistance ponctuelle n'était pas de les sédentariser à Bouemba mais qu'elles regagnent leurs localités d'origine pour reprendre une vie normale.

Une mission de sensibilisation des autorités de la RDC s'est rendue à Bouemba le mardi 21 novembre 2006 pour convaincre les réfugiés de rentrer. Cette mission n'a pas eu l'effet escompté, les réfugiés ne souhaitent pas rentrer.

« Nous ne croyons plus à cette sécurité annoncée par nos autorités. Cela fait trois mois que nous n'allions plus en forêt. Les maisons ont été brûlées, les gens sont tués à coups d'épée et brûlés par la suite ... moi-même j'ai perdu six membres de ma famille, dont ma mère. C'est pour cela que nous ne répondons pas favorablement à l'appel au retour lancé par les autorités de la RDC. Nous attendons la paix, qu'une véritable paix soit rétablie et nous allons repartir », a ajouté Mathieu, un réfugié.

« Ces mêmes autorités qui n'ont pas pu assurer leur sécurité hier. Elles ne sauront le faire aujourd'hui. Car il y a encore la présence des hommes armés dans les forêts, nous empêchant de nous rendre dans nos plantations alors que nous ne vivons de cela », a expliqué un autre réfugié.

Des enfants réfugiés, originaires de RDC, jouent devant les abris de fortune où sont hébergées leurs familles, à Bouemba (Congo).

Maman Mapassa (mère de jumeaux) a demandé : « Si je repars maintenant, où et comment vais-je vivre puisque ma maison a été brûlée et mes plantations sont ravagées ? »

« Avec la publication des résultats par la Cour suprême de la RDC et l'engagement de Jean-Pierre Mbemba pour une opposition républicaine, toutes les conditions sont réunies pour aider le groupe à retourner dès que possible, sur une base volontaire. Nous travaillerons conjointement avec les collègues de la RDC pour préparer leur retour », a expliqué Ousseni Compaore, le délégué de l'UNHCR au Congo.