Soudan : Accélération des rapatriements volontaires depuis l'Ouganda
Soudan : Accélération des rapatriements volontaires depuis l'Ouganda
Cette semaine, l'UNHCR a pu accélérer le rythme des retours volontaires de réfugiés soudanais depuis l'Ouganda vers le Sud-Soudan, grâce à l'ouverture d'un nouveau couloir important de retour passant par la ville de Nimule, à l'extrême sud de la frontière entre le Soudan et l'Ouganda. Cette nouvelle route relie les installations de réfugiés en Ouganda et l'Etat d'Equatoria oriental au Soudan. L'Ouganda accueille l'une des populations les plus vastes de réfugiés soudanais. Quelque 70 pour cent des 160 000 réfugiés soudanais vivant dans les onze camps situés en Ouganda sont originaires des Etats soudanais de l'Equatoria central et oriental.
Suite au retrait, en milieu d'année, du groupe rebelle ougandais, l'Armée de résistance du Seigneur, la sécurité a pu être progressivement rétablie dans plusieurs zones de l'Equatoria oriental, insufflant aux nombreux réfugiés soudanais la confiance nécessaire pour rentrer.
Nimule est le troisième couloir de rapatriement entre les deux pays. Les autres routes utilisées depuis l'Ouganda sont celles de Moyo-Kajo Keji et de Arua-Yei-Juba. La nouvelle route a été autorisée par la Commission tripartite qui s'est réunie à Kampala en mai, et dont font partie les Gouvernements de l'Ouganda et du Soudan et l'UNHCR.
Le premier convoi à avoir emprunté la route de Nimule est arrivé mercredi (15 août), transportant 133 réfugiés soudanais qui arrivaient des installations de Kyangwali et Kiryandongo, dans le district de Hoima, en Ouganda.
A présent, nous avons établi une présence à Nimule pour soutenir le rapatriement et la réintégration des réfugiés qui devraient rentrer dans cette partie du Soudan les prochains mois. Quelque 70 000 réfugiés soudanais se trouvant en Ouganda sont originaires des comtés de Magwi et Torit, en Equatoria oriental, des zones d'une importance cruciale dans le cadre des efforts pour le rapatriement depuis l'Ouganda.
Jusqu'à récemment, l'UNHCR ne pouvait pas opérer dans le comté de Magwi à cause de la présence de l'Armée de résistance du Seigneur, qui a été active dans l'Etat d'Equatoria oriental depuis le milieu des années 90. Le groupe rebelle terrorisait et kidnappait les habitants des villages et tendait régulièrement des embuscades aux véhicules empruntant la route de Nimule, depuis le nord de l'Ouganda, en direction de Juba, au Sud-Soudan.
Nous continuons également à organiser des rapatriements volontaires de réfugiés soudanais depuis le camp de Kakuma, au nord-ouest du Kenya. Des convois par route sont planifiés tous les quinze jours, pour aider les réfugiés qui rentrent à Kapoeta, en Equatoria oriental, depuis Kakuma. Une fois de retour au Soudan, nous assistons les rapatriés afin qu'ils puissent rejoindre leur foyer dans les villages environnants. Au total, quelque 25 572 réfugiés soudanais sont rentrés de Kakuma à ce jour, dont environ 5 600 avec l'assistance directe de l'UNHCR. Il est prévu que les retours depuis le camp de Kakuma s'accélérent les mois prochains, avec le rapatriement volontaire potentiel d'environ 7 000 réfugiés soudanais qui ont exprimé le souhait de rentrer, principalement dans les Etats de Jonglei et d'Equatoria central.
Depuis le lancement de l'opération de rapatriement volontaire vers le Soudan en décembre 2005, quelque 157 000 réfugiés soudanais au total sont rentrés au Sud-Soudan et dans l'Etat du Nil bleu. Parmi eux, quelque 66 500 ont regagné leur foyer avec l'assistance de l'UNHCR depuis cinq pays entourant les frontières du Soudan, notamment la République centrafricaine, la République démocratique du Congo, l'Ouganda, le Kenya et l'Ethiopie. Nos opérations de rapatriement depuis la République centrafricaine et la République démocratique du Congo se sont terminées en avril et en juin, respectivement. En ce qui concerne l'Ethiopie, les rapatriements ont été interrompus en mai à cause de la saison des pluies, mais devraient reprendre vers la fin de l'année.