Le HCR rejette les allégations du Zaïre selon lesquelles il aurait abandonné les réfugiés, et annonce qu'il reprendra bientôt son travail humanitaire au centre du Zaïre
Le HCR rejette les allégations du Zaïre selon lesquelles il aurait abandonné les réfugiés, et annonce qu'il reprendra bientôt son travail humanitaire au centre du Zaïre
Le Haut Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés juge « non fondées » les allégations du gouvernement zaïrois selon lesquelles le retrait temporaire du HCR du centre du Zaïre aurait entraîné la mort de plusieurs milliers de personnes. Le HCR annonce par ailleurs qu'il reprendra prochainement ses activités humanitaires dans cette région.
Dans un communiqué publié le 4 mars, le gouvernement zaïrois avait indiqué que le départ du personnel humanitaire de Tingi Tingi et de Kisangani avait entraîné la mort de 25 000 déplacés zaïrois et réfugiés rwandais. Ce même jour, le gouvernement zaïrois ordonnait l'expulsion de plusieurs membres du personnel humanitaire de l'ONU et des ONG.
Le Haut Commissaire des Nations Unies pour les réfugiés, Sadako Ogata, a qualifié, lundi, cette expulsion comme à la fois « injuste et injustifiée », ajoutant que le lien établi entre le HCR et la mort supposée de 25 000 personnes n'avait « simplement aucun fondement ».
« Nous regrettons profondément que, malgré mes multiples requêtes et en dépit de l'appel du Secrétaire général en date du 14 février, des civils innocents soient de nouveau dispersés par un conflit dont on aurait certainement pu éviter qu'il ne fasse des victimes supplémentaires », a déclaré Ogata. Mais, a-t-elle ajouté, à ce jour, le HCR n'a toujours pas été informé de l'existence d'un rapport d'enquête crédible attestant de la véracité des accusations proférées par le gouvernement zaïrois.
Le HCR rejette par ailleurs les allégations selon lesquelles son personnel aurait quitté Kisangani sans aucun motif valable.
« Notre personnel a parfois pris des risques, souvent de gros risques, mais il faut savoir raison garder », a poursuivi Ogata avant d'annoncer que deux membres du personnel local avaient regagné la ville de Kisangani (contrôlée par le gouvernement) au cours du week-end, tandis que son personnel international tentera de rejoindre, mardi, la région de Punia/Ubundu pour assister des milliers de réfugiés qui se seraient regroupés dans ce périmètre.
Le HCR envisage également de retourner bientôt dans la région - désormais contrôlée par les forces de l'Alliance - de Tingi Tingi.
Le personnel humanitaire a évacué Tingi Tingi le 28 février, deux jours avant que la ville ne tombe aux mains des forces de l'Alliance. Les autorités militaires locales leur avaient clairement signifié qu'elles ne pouvaient plus garantir leur sécurité. Les réfugiés avaient déjà commencé à déserter les sites.
Le gouvernement zaïrois a été informé - par écrit - de l'intention du personnel onusien de se retirer, d'autant plus qu'il avait lui-même annoncé qu'il ne renouvellerait pas à expiration - à savoir le 28 février - les sauf-conduits délivrés à notre personnel.
Par ailleurs, un avion affrété par les Nations Unies a été réquisitionné par l'armée zaïroise, compromettant de ce fait aussi bien l'opération d'assistance que la sécurité du personnel humanitaire.
Quelques jours avant le retrait de Kisangani et de Tingi Tingi, deux membres du personnel du HCR quittant Kisangani ont été interrogés à l'aéroport, sous la menace, par des éléments armés non zaïrois.
Ces hommes armés ont confié aux deux fonctionnaires qu'ils prendraient de gros risques à revenir à Kisangani. Ils ont également proféré des menaces contre l'ensemble du personnel humanitaire.
Mai, en dépit des problèmes de sécurité, le HCR envisage de reprendre prochainement son travail d'assistance aussi bien côté gouvernemental que dans la zone contrôlée par les rebelles.