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Dans la province de l'Equateur en RDC, des rapatriés récoltent les fruits de leur travail

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Dans la province de l'Equateur en RDC, des rapatriés récoltent les fruits de leur travail

La réussite de personnes qui, comme Lili Lobanda, sont rentrées spontanément à Buburu et Bomongo, des villages situés au nord de la République démocratique du Congo, pourrait en encourager d'autres à faire partie du programme de rapatriement de l'UNHCR qui débutera dans la région à la fin du mois.
11 Septembre 2006 Egalement disponible ici :
Lili Lobanda est rentrée spontanément chez elle dans la province de l'Equateur, en République démocratique du Congo, et a créé une boulangerie florissante. Son exemple pourrait inspirer d'autres personnes à rentrer avec l'aide de l'UNHCR.

BUBURU, République démocratique du Congo, 11 septembre (UNHCR) - Alors que l'UNHCR se prépare à étendre son opération dans la province de l'Equateur pour aider les rapatriés à reconstruire leur vie, l'exemple de Lili Lobanda démontre ce qui peut être réalisé par d'anciens réfugiés dans cette région nord-ouest de la République démocratique du Congo.

La réussite de personnes qui, comme Lili Lobanda, sont rentrées spontanément à Buburu et Bomongo, des villages situés au nord de la République démocratique du Congo, pourrait en encourager d'autres à faire partie du programme de rapatriement de l'UNHCR qui débutera dans la région à la fin du mois.

Cette mère célibataire de deux enfants est restée sept ans en exil dans la République du Congo avant de rentrer chez elle. Trois mois plus tard, elle créait une coopérative florissante avec d'autres femmes rapatriées dans le village de Buburu.

Lili Lobanda, dynamique jeune femme de 29 ans, travaille tous les jours de cinq heures du matin jusqu'à tard dans la nuit pour préparer du pain, qu'elle vend dans sa petite échoppe ainsi qu'à d'autres commerces du village tenus par des femmes. Grâce à cet arrangement, chacun gagne assez d'argent pour nourrir sa famille et reconstruire sa vie.

« J'ai commencé cette activité principalement pour nourrir mes enfants », raconte Lili, qui a traversé le fleuve Oubangi en 1999 pour fuir les combats qui ont ravagé Buburu. Maintenant qu'elle gagne sa vie, elle se sent plus à l'aise et aimerait trouver un mari.

Alors que Lili pense à l'avenir, l'UNHCR inaugure un centre de transit à Buburu pour aider d'autres réfugiés qui reviennent dans cette région. Le nouveau projet de l'agence devrait être opérationnel d'ici la fin du mois. Deux établissements scolaires, primaire et secondaire, ont déjà été construits, tandis qu'une autre école et un centre de soin vont être rénovés.

L'UNHCR attend encore le retour de quelque 2 700 réfugiés dans les zones de Buburu et Bomongo depuis la République du Congo d'ici à la fin de l'année. Ils rejoindront environ 7 400 personnes déjà rentrées dans la province de l'Equateur cette année - la plupart avec l'aide de l'UNHCR.

En collaboration avec l'ONG locale AIDES, l'agence prévoit d'aider les rapatriés à reconstruire leurs vies et, comme Lili, à subvenir à leurs besoins. Des projets d'activités génératrices de revenus constituent le point central de la stratégie envisagée par l'UNHCR dans la région. Ils seront centrés sur des activités profitant à toute la communauté.

En travaillant avec AIDES, l'UNHCR a mis en place avec succès des activités rémunératrices ailleurs en Equateur, notamment des usines de savon, des moulins à manioc, des boulangeries, des magasins de menuiserie et des ateliers de couture dans les villes de Gemena et Libenge.

Dans ces entreprises, les rapatriés reçoivent un équipement et des matières premières après avoir créé des associations avec les membres de la communauté locale. « Nous prévoyons de créer des projets similaires à Buburu », a indiqué Jackie Aziza, responsable des services communautaires à AIDES, ajoutant que 60 associations de pêche et d'agriculture avaient déjà été identifiées pour bénéficier de cette aide. De même, d'autres projets sont en cours d'étude, comme un moulin à manioc, une usine de savon et une boulangerie.

« Les projets de retour et de réintégration constituent une aide considérable pour la région », a indiqué Seibou Insa, responsable du bureau de terrain de l'UNHCR en Equateur. « Cela bénéficie non seulement aux personnes rentrées en RDC, mais aussi aux communautés dans leur entier », a-t-il ajouté.

Les rapatriés spontanés, comme Lili et Philomène Boleke, ont démontré que de nombreuses opportunités se présentent aux réfugiés et qu'ils peuvent mener avec succès des activités rémunératrices à Buburu et Bomongo. Philomène achète et revend le pain préparé par Lili ; elle gère aussi une maison d'hôtes et une petite pharmacie. « Les affaires vont bien », dit-elle. « Je suis heureuse d'être rentrée chez moi. »

Son mari, un professeur d'anglais originaire de la région, rêvait d'ouvrir une maison d'hôtes alors qu'il vivait en exil. Lui, Philomène et leurs cinq enfants ont rassemblé le capital nécessaire en cultivant une parcelle de terre qui leur avait été allouée en République du Congo.

Plus de 24 000 réfugiés congolais ont été rapatriés avec l'aide de l'UNHCR cette année depuis la République du Congo, la Tanzanie, la Zambie et le Soudan. Suite à l'ouverture du bureau de Buburu, leur nombre va sans doute encore augmenter et davantage de personnes rentrer pour reconstruire leurs vies.

Par Amber Phalen à Buburu, République démocratique du Congo