CHAPITRE 2 :

Accéder à l’enseignement supérieur

Christine Night, réfugiée sud-soudanaise âgée de 16 ans, rêve de devenir pilote après avoir terminé ses études. © HCR/Yonna Tukundane

Pour des millions d’enfants réfugiés, terminer l’école primaire signifie la fin de leur parcours scolaire.

Sur les 4 millions de réfugiés qui n’étaient pas scolarisés l’année dernière, plus de la moitié n’ont pas rejoint l’enseignement secondaire. Moins d’un jeune réfugié sur quatre va au collège.

L’impact de la guerre en Syrie montre comment les conflits et les déplacements peuvent sonner le glas de l’éducation des enfants. En 2009, avant l’éruption des conflits, 94 pour cent des enfants syriens allaient en primaire et au collège. À la fin 2017, les inscriptions au primaire et au secondaire dans les cinq plus grands pays d’accueil – Turquie, Liban, Jordanie, Irak et Égypte – étaient de 56 pour cent. Cela représente une augmentation de 10 pour cent par rapport à fin 2015, où 46 pour cent étaient inscrits dans ces cinq pays d’accueil. Néanmoins, il demeure 700 000 enfants réfugiés syriens en âge d’aller à l’école, et qui ne sont pas scolarisés.

© HCR/Kıvanç Ayhan

« Quand je ne pouvais pas encore parler turc, la vie était vraiment difficile. »

Mohammed et sa sœur Enas réfugiés syriens âgés respectivement de 24 et 23 ans, ont tous deux appris le turc grâce à un programme de soutien linguistique qui aide à accéder à l’enseignement supérieur. Le HCR coopère avec l’institution Presidency for Turks Abroad and Related Communities afin d’offrir aux réfugiés un programme de turc intensif et avancé. Mohammed est maintenant étudiant dans le département de traduction et d’interprétation turc-arabe de l’Université Yıldırım Beyazıt d’Ankara. Enas va commencer l’université en Turquie en septembre. Elle et son frère espèrent créer plus tard une société de traduction privée.

Faire le grand saut

L’enseignement secondaire requiert des professeurs spécialisés sur les matières à enseigner, des supports d’apprentissage plus sophistiqués, ainsi que des laboratoires de science, des bibliothèques bien approvisionnées et un accès à Internet.

À mesure que les enfants réfugiés grandissent, on attend souvent d’eux qu’ils assument une plus grande partie des responsabilités familiales ou qu’ils aillent travailler, souvent dans les circuits de l’économie souterraine ou ceux des activités ouvertement illégales. Pour les familles de réfugiés, en plus des uniformes, des cahiers d’exercices et manuels, du transport et des frais de scolarité potentiels, une formation continue peut rendre trop défavorable le rapport coûts-opportunités.

Photo © HCR/Anthony Karumba

Mercy Akuot, réfugiée sud-soudanaise de 24 ans, a fui son foyer à l’adolescence après que ses parents l’ont forcée à épouser un homme beaucoup plus âgé. Elle s’est échappée d’abord en Ouganda, puis dans le camp de réfugiés de Kakuma, au nord du Kenya, où elle supervise maintenant un projet d’émancipation pour les femmes et les jeunes filles. En travaillant avec les familles, elle leur transmet combien il est important d’éduquer les filles et mettre fin à certaines pratiques culturelles destructrices.

Mais la tentation de faire travailler les adolescents peut être contrecarrée par des programmes communautaires de sensibilisation qui font la promotion des bienfaits de l’éducation sur le long terme, ainsi que par une aide financière pour compenser les pertes de revenus potentielles des familles ayant des enfants en âge d’aller à l’école.

Le nombre épouvantablement bas de réfugiés inscrits dans l’enseignement supérieur est le résultat criant du manque d’accès à l’université. À l’échelle mondiale, seulement 1 pour cent des réfugiés ont accès à l’enseignement supérieur.

Pour trouver des solutions aux insuffisances de l’accès à l’éducation il faut des investissements et une planification durable et à long terme. Mais il existe d’autres obstacles qui pourraient et devraient être surmontés plus facilement. Le principal obstacle à l’enseignement supérieur est son coût.

Les écoles et les universités insistent souvent sur les certificats qui prouvent que les examens ont été réussis ou le programme complété, des documents que les réfugiés laissent souvent derrière eux dans leur course pour la sécurité. Même lorsque ces documents sont facilement disponibles, les qualifications peuvent ne pas être reconnues dans le nouveau pays ou ne pas être considérées comme équivalentes à celles du système local. Mais ne pas reconnaître la situation particulière des réfugiés et les bloquer dans la poursuite de leurs études pour une question de bureaucratie est insensible et contre-productif.

De la même manière, même si les réfugiés arrivent dans des pays où ils ne parlent généralement pas la langue, considérer que cela justifie leur exclusion des salles de classe serait négliger la capacité innée des enfants à apprendre des langues. Plusieurs pays – le Rwanda ou les pays d’Europe qui accueillent des réfugiés, y compris la Turquie – ont démontré combien cet à priori était préjudiciable, avec des enfants réfugiés qui, quand on leur en donne l’occasion, apprennent la langue de leurs hôtes en l’espace de quelques mois. Cela aide non seulement les enfants réfugiés à s’intégrer et à se faire des amis, mais aussi à accéder à l’éducation et à avoir un bon parcours scolaire.

© HCR/Gabo Morales

« Je n’ai pas seulement trouvé la paix au Brésil, j’ai trouvé un futur. »

Salim Alnazer, réfugié syrien âgé de 32 ans, travaille comme pharmacien chez JadLog, une entreprise de transport et de logistique à São Paulo, au Brésil. Son diplôme de pharmacie d’une université jordanienne a été validé au Brésil avec l’aide de Compassiva, une ONG brésilienne qui aide les réfugiés à mener à bien le processus complexe de certification de leurs qualifications professionnelles.

Montrer la voie

Le véritable pouvoir de l’éducation est peut-être mieux exprimé par ceux qui ont bravé les obstacles et ont réussi à atteindre l’enseignement supérieur. Les réfugiés procurent non seulement des talents et compétences à leurs pays d’exil, mais ils possèdent également un potentiel énorme que l’éducation peut débloquer.

Il y a vingt-six ans, le HCR et le gouvernement allemand ont lancé l’Initiative académique allemande Albert Einstein pour les réfugiés, mieux connue sous son sigle DAFI, pour offrir des bourses d’études supérieures aux réfugiés. Parmi eux, Hawo Jehow Siyad, une somalienne qui avait six ans à son arrivée dans le camp de réfugiés de Dadaab, au Kenya, en 2000. Hawo a non seulement réussi à terminer ses études primaires et secondaires à Dadaab, en 2012, mais elle était aussi la meilleure élève du comté de Garissa où se trouve Dadaab.

© HCR/Caroline Opile

« Nous avons l’occasion de rendre à la société. »

Hawo Jehow Siyad a fui la Somalie et est arrivée au camp de réfugiés de Dadaab, au Kenya, quand elle avait six ans. Après avoir obtenu une bourse DAFI de l’Université de Nairobi, elle est retournée en Somalie où elle travaille maintenant en tant que responsable de base de données.

Une bourse DAFI a permis à Hawo d’aller à l’Université de Nairobi pour y étudier l’économie et les statistiques. Après avoir obtenu son diplôme, elle est retournée volontairement dans sa Somalie natale dans l’espoir de pouvoir aider son pays déchiré par la guerre. Après une période au ministère des transports et de l’aviation, elle a pris un poste dans un projet financé par la Banque mondiale, où elle travaille actuellement en tant que responsable de base de données. Pour Hawo, les bourses DAFI ont transformé sa vie et celle de nombreux autres réfugiés, leur donnant « la possibilité de redonner à la société. »

En un quart de siècle d’existence, le DAFI a permis à plus de 14 000 étudiants réfugiés de suivre des études tertiaires dans des écoles et des universités. Ce programme s’est considérablement développé en 2017, avec plus de 6 700 réfugiés inscrits dans 720 universités et écoles répartis dans 50 pays du monde. L’ambition du HCR est de poursuivre cette tendance positive et de voir ce nombre croître de manière exponentielle dans les années à venir, en mobilisant davantage de partenaires et en diversifiant les opportunités, notamment grâce à l’apprentissage connecté, un mélange d’e-learning et d’apprentissage en personne qui peut avoir lieu sans un accès physique à l’université. Pour atteindre cet objectif, il sera essentiel de répondre aux problèmes de barrière à l’entrée tels que la pauvreté, le manque de certification et l’acquisition de la langue.

Les accomplissements d’Hawo montrent que lorsque les réfugiés peuvent accéder à une éducation de qualité et terminer leurs études, ils peuvent se débrouiller seuls, redonner aux pays qui les ont hébergés et, un jour, aider leurs communautés d’origine à se reconstruire et à s’épanouir.

© HCR/Anthony Karumba

 

« Depuis que j’ai commencé l’école primaire, je savais que je voulais être médecin. »

John Jok Chuol, 24 ans, a fui le conflit au Soudan du Sud à l’âge de huit ans, trouvant refuge dans le camp de réfugiés de Dadaab au Kenya. Il poursuit actuellement son rêve en étudiant pour une licence ès sciences en médecine et chirurgie à l’Université de Nairobi avec une bourse DAFI.

Une raison d’espérer

Le HCR s’est engagé à renverser la tendance et permettre aux réfugiés d’obtenir l’éducation qu’ils méritent. En 2016, les 193 États membres des Nations Unies se sont engagés à mieux soutenir les réfugiés et les communautés qui les accueillent. Au centre de ces engagements, ils sont déterminés à fournir une éducation inclusive de qualité dans des environnements d’apprentissage sûrs pour tous les enfants réfugiés. L’éducation est également au cœur de la convention mondiale sur les réfugiés, qui a été élaborée avec les États Membres dans le cadre d’un processus de deux ans.

Un exemple prometteur de progrès peut être observé dans les pays voisins de la Syrie, où d’intenses efforts en vue d’améliorer l’éducation des réfugiés commencent à porter leurs fruits. Les gouvernements hôtes, les donateurs, les établissements universitaires et les acteurs de l’éducation ont intensifié leur support à l’enseignement supérieur, reconnaissant que de nombreux réfugiés syriens avaient terminé leurs études secondaires avant de quitter le pays. Par conséquent, l’inscription de réfugiés syriens dans les universités de quatre des plus grands pays d’accueil – Turquie, Liban, Jordanie et Irak – a atteint 5 pour cent en 2017 [6], une amélioration par rapport à la moyenne mondiale d’un pour cent des réfugiés, un pourcentage extrêmement faible par rapport au taux de 37 pour cent concernant l’accès mondial à l’enseignement supérieur.

Des réfugiés afghans à l’école à Belgrade, en Serbie. Un interprète farsi les aide à s’adapter à leur nouvelle classe. © HCR/Imre Szabó

« J’aimerais rentrer à la maison un jour, quand la guerre sera finie … En attendant, je vais étudier pour devenir médecin et apprendre à aider les gens chez moi. »

– Zaman, réfugié afghan âgé de 13 ans

ÉTUDE DE CAS

Retour à l’enfance

Comment une jeune mère adolescente a retrouvé le chemin des bancs de l’école

Regina Juwan, réfugiée sud-soudanaise âgée de 16 ans, a dû abandonner ses études lorsqu’elle est tombée enceinte à 14 ans. Elle est maintenant retournée à l’école de réfugiés de Kiryandongo en Ouganda grâce à un programme d’éducation accélérée. © HCR/Yonna Tukundane

Lorsque Regina Juwan a appris qu’elle était enceinte à 14 ans, son enfance semblait prendre fin. Il faudrait s’occuper d’un bébé maintenant, et il semblait donc que ses études se terminaient – son école lui avait demandé de rester à l’écart jusqu’à son accouchement.

Mais l’enfance de Regina avait déjà été stoppée nette auparavant. Elle avait 11 ans quand la guerre civile a éclaté à nouveau dans son Soudan du Sud natal. Ses deux parents ont été tués devant elle. Elle est restée à côté de leurs corps pendant une journée entière jusqu’à ce que sa tante la trouve et qu’elles s’enfuient toutes deux en Ouganda. Il leur a fallu un mois long et éprouvant pour atteindre un endroit sûr. « Nous nous sommes cachées dans la brousse, nous n’avons pratiquement pas dormi et avons mangé très peu – et parfois rien pendant des jours », raconte Regina.

Une fois arrivées dans le camp de réfugiés de Kiryandongo, dans la région du centre-ouest du pays, le gouvernement a attribué une parcelle de terrain à Regina, sa tante et aux autres membres de la famille qui les ont rejoints. Après quelque temps, Regina a même pu aller à l’école – jusqu’en 2016, date à laquelle elle a été forcée d’abandonner ses études pour accoucher.

« J’aimais aller à l’école, être avec mes amis, jouer au netball et étudier », explique Regina. « J’étais tellement en colère quand mon professeur a dit que je devais arrêter parce que j’étais enceinte. » Mais malheureusement, c’est une pratique courante, car les écoles ne veulent pas être tenues responsables de soutenir des élèves qui attendent un enfant, comme Regina.

Regina a pu retourner à l’école primaire de Victoria, deux ans après avoir accouché d’une fille qu’elle a appelé Blessing (Bénédiction). Mais elle avait pris du retard. C’est pourquoi, elle s’est inscrite à un Programme d’Éducation Accélérée – un programme flexible pour les enfants et les jeunes déscolarisés au-delà de l’âge normal, qui les récompense avec un certificat d’acquisition de compétences, leur permettant de retourner dans le système éducatif courant. En Ouganda, sept années d’enseignement primaire sont condensées en trois années seulement ; Regina rejoindra l’année prochaine le circuit normal, en sixième année, après avoir terminé le deuxième niveau (5ème année).

Pour Regina, élever un bébé a entrainé un bouleversement de son mode de vie – ainsi qu’une bouche supplémentaire à nourrir. Mais quand elle est à l’école, elle peut retrouver une partie de son enfance en compagnie de ses camarades de classe. « On étudie ensemble, on joue, on discute – et on oublie complètement [tout le reste]. »

Regina a décidé de devenir infirmière, après avoir été inspirée par les soins et la compassion de l’infirmière lors de son accouchement. Mais Oryema John, en tant que professeur principal de l’école primaire de Victoria et superviseur du programme d’éducation accélérée, est inquiet pour elle et pour les autres. « De nombreux enfants [à Kiryandongo] ne sont toujours pas scolarisés », commente-t-il, « et ceux qui terminent leur primaire ont peu de chance de s’inscrire au secondaire en raison de la pauvreté, du manque d’espaces d’apprentissage décents, de fournitures scolaires et d’enseignants qualifiés. »

En Ouganda, 63 pour cent parmi 355 900 enfants de niveau primaire sont scolarisés, mais ce chiffre tombe à un enfant sur dix parmi les 141 900 enfants et jeunes en âge de suivre le cycle secondaire – et un tiers seulement de ces élèves sont des filles. Le HCR, qui occupe la présidence du Groupe Programme d’Éducation Accélérée, a collaboré avec le gouvernement ougandais et d’autres partenaires pour reconnaître l’éducation accélérée comme une stratégie importante pour les enfants et les jeunes comme Regina, qui se retrouvent hors du système scolaire.

Pendant des années, le gouvernement ougandais s’est démené, à cause du manque de fonds, pour répondre aux besoins éducatifs des réfugiés et de leurs pairs issus des communautés locales. Mais avec l’aide du HCR et d’autres partenaires, le ministère de l’éducation a l’intention de lancer un plan de réponse pour l’éducation en septembre 2018 – une stratégie intégrant une éducation accélérée pour que des filles comme Regina puissent reprendre leur place dans la salle de classe.

ÉTUDE DE CAS

Apprentissage automatique

Fous de robots, deux frères poursuivent leur passion pour les sciences dans une nouvelle école

Kevin et son frère Jason, réfugiés guatémaltèques respectivement âgés de 11 et 14 ans, ont fui au Mexique pour échapper à la violence. Dans leur nouvelle école à Saltillo, ils peuvent poursuivre leur passion de la robotique et de la science. © HCR/Encarni Pindado

Jason et Kevin González* sont passionnés de robots. Quand ils étaient à l’école au Guatemala, les deux frères s’étaient inscrits aux ateliers de robotique et avaient été encouragés à participer à des compétitions scientifiques.

Ils avaient même réussi à décrocher tous deux le premier prix d’un concours de robotique national dans leur catégorie. Pour ces deux passionnés de science, la vie était belle. « Nous avions tout ce dont un enfant peut rêver », explique Jason, 14 ans.

« Puis subitement, nous avons dû quitter tout ce que nous connaissions. »

Comme des milliers de réfugiés du nord de cette région d’Amérique centrale, Jason, son frère de 11 ans et leur père ont fui la violence des gangs qui règne au Guatemala et sont partis vers le nord, au Mexique.

Le rapport du HCR sur les tendances mondiales indique qu’à la fin 2017, le nombre de demandeurs d’asile et de réfugiés originaires de cette région avait atteint plus de 294 000 personnes – soit une augmentation de 58 pour cent par rapport à l’année précédente et 16 fois plus qu’à la fin 2011.

Après avoir traversé la frontière et être arrivés à Tapachula, dans le sud de l’Etat mexicain du Chiapas, les Gonzalez ont déposé une demande de statut de réfugié et les deux garçons ont tenté de reprendre leur éducation.

Mais ce n’était pas si simple. « La première école où nous nous sommes présentés n’a pas accepté d’inscrire mes enfants », explique Andres, le père des deux garçons. « Ils m’ont dit qu’ils n’avaient pas de place, mais nous avions l’impression que c’était plutôt parce que nous étions des étrangers, des gens d’Amérique centrale. »

Finalement, grâce au soutien de RET International, une organisation humanitaire partenaire du HCR spécialisée dans l’éducation, les garçons ont été inscrits dans l’internat d’une école publique ; ils y passaient la semaine et retrouvaient leur père le week-end. La situation était loin d’être idéale pour des enfants déracinés récemment mais, à cette époque, c’était la seule solution pour leur permettre de poursuivre leurs études.

Sept mois plus tard, ils ont tous obtenu le statut de réfugié et ils étaient inscrits dans un programme du HCR qui réinstalle des réfugiés reconnus dans des ‘espaces d’intégration’ au centre et au nord du Mexique.

La famille González a ainsi rejoint quelque 400 familles qui ont démarré une nouvelle vie à Saltillo, dans l’Etat de Coahuila, où les chefs de famille peuvent travailler légalement et où les enfants peuvent s’inscrire dans les écoles.

Dans leur nouvelle école, les frères González ont rapidement obtenu d’excellents résultats. Jason n’avait qu’un certificat de fin d’école primaire obtenu au Guatemala, mais il a pu passer un examen de connaissances standardisé qui lui a permis d’entrer directement en troisième année de secondaire en août 2018. « Ça me permettra de terminer le premier cycle du secondaire en un an et de rattraper le temps perdu quand j’ai dû quitter le Guatemala », explique-t-il.

Jason était nouveau, mais ses professeurs et ses camarades de classe ont rapidement reconnu ses compétences et l’ont nommé capitaine de l’équipe pour Knowledge Jeopardy, une compétition locale en sciences. Ils ont décroché le premier prix.

Pendant les vacances d’été, Jason et Kevin ne perdent pas de temps non plus. Avec l’aide de leur père, ils construisent un robot qui ressemble à WALL-E, le héros du film Disney/Pixar.

Alors, où les mènera cette obsession de la robotique ? Les deux frères disent qu’ils veulent travailler ensemble, et ils nourrissent de grands rêves pour l’avenir. « Je veux être le patron de ma propre entreprise qui produira des appareils électroniques et des robots de haute technologie », explique Jason. « Je veux devenir un scientifique comme Albert Einstein ou Nikola Tesla. J’ai envie de faire tant de choses, j’ai vraiment hâte. »

* Les noms ont été modifiés pour protéger les personnes.

[6] HCR et Université Américaine de Beyrouth, Institut Issam Fares (2018)