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Le cycle de souffrance en RDC doit s’arrêter – Il faut agir maintenant

Discours et déclarations

Le cycle de souffrance en RDC doit s’arrêter – Il faut agir maintenant

Par Jeny Bonsenge, sympathisante de premier plan du HCR, l’Agence des Nations Unies pour les réfugiés
13 février 2025 Egalement disponible ici :
Jeny Bosenge parlant dans un microphone à un évènement du HCR.

Depuis mon enfance, j’ai toujours entendu mes parents raconter leur fuite face à la violence en République démocratique du Congo (RDC). Terrifiés, ils ne savaient pas où aller. Ils ont dû traverser l’Afrique, cherchant un endroit sûr. Mes petits frères étaient malades, et l’un d’eux était proche de la mort. Ma mère les portait tous les deux – l’un avait trois ans, l’autre à peine six mois – dans un voyage périlleux, simplement pour survivre.

Je partage mon histoire parce que, aujourd’hui encore, le même cauchemar se répète – cette fois pour des milliers d’autres.

En l’espace de quelques semaines, plus de 500 000 personnes ont été déplacées, s’ajoutant aux près de 7 millions déjà arrachées à leur foyer. Ce chiffre, relayé par le HCR, l’Agence des Nations Unies pour les réfugiés, n’est pas qu’une statistique : c’est une tragédie humanitaire en cours.

À Goma et aux alentours, des familles fuient sous les tirs, pour se retrouver piégées ailleurs.

Les conditions de vie des déplacés sont catastrophiques : entassés dans des espaces surpeuplés, ils manquent de tout – nourriture, eau, abri. Les femmes, les enfants et les personnes âgées sont les plus vulnérables. Il est terrifiant d’entendre parler de violences sexuelles de masse et d’enfants arrachés à leur famille pour être enrôlés dans des groupes armés. L’insécurité complique l’acheminement de l’aide humanitaire et aggrave les dangers pour les déplacés.

En tant que femme congolaise et représentante de la jeunesse de la diaspora, cette crise me bouleverse profondément. J’ai eu la chance d’avoir accès à l’éducation et à la sécurité, et je ressens une immense responsabilité envers ceux qui n’ont pas eu ces opportunités. Il est de mon devoir de porter la voix de ceux qu’on n’entend pas, afin qu’ils reçoivent le soutien nécessaire pour reconstruire leur vie. Derrière ces chiffres, il y a des familles, des vies brisées qui méritent un avenir.

Democratic Republic of the Congo. Assistant High Commissioner for Protection visits North Kivu displacement camps

Savez-vous ce qui se passe en RDC ? Si ce n’est pas le cas, je vous invite à vous informer sur cette tragédie qui se déroule sous nos yeux. Des personnes ordinaires – comme vous et moi – sont forcées de fuir, laissant tout derrière elles. Alors, que pouvons-nous faire ? Nous devons exiger de la communauté internationale qu’elle intensifie son soutien aux efforts humanitaires, comme ceux du HCR. Nous devons également réclamer une action diplomatique forte pour protéger les civils et instaurer une paix durable.

Ce qui rend cette situation encore plus insupportable, c’est le manque de couverture médiatique. D’autres crises sont largement relayées, mais la souffrance du peuple congolais est souvent ignorée ou minimisée. Il est temps que les médias prennent leurs responsabilités et exposent l’ampleur réelle de cette catastrophe. Nous ne pouvons plus fermer les yeux.

Je me pose sans cesse la question : Quand cela prendra-t-il fin ? Sommes-nous condamnés à voir ce cycle de souffrance se répéter, génération après génération ?

Regarder ce qui se passe aujourd’hui à Goma, voir tant de gens revivre ce que ma famille a vécu, me brise le cœur.

Cela me touche profondément, car ces personnes… c’était nous. Nous fuyions la peur, la mort, cherchant un refuge.

La RDC mérite la paix. Mais plus encore, son peuple la mérite. Il mérite de vivre en sécurité, dans la dignité, avec l’espoir d’un avenir meilleur.

Je suis reconnaissante que ma famille ait trouvé un refuge, mais je ne cesserai jamais de me battre tant que d’autres n’auront pas cette chance, eux aussi.