Des centres d’accueil gérés par des réfugiés offrent un lieu sûr et un soutien à l’intégration

Des centres d’accueil gérés par des réfugiés offrent un lieu sûr et un soutien à l’intégration
Qui mieux que les réfugiés eux-mêmes pour comprendre les besoins des réfugiés ? À Bruxelles, des comités de réfugiés apportent une réponse concrète à la pénurie de places d’accueil en Belgique, en mettant en place des centres d’accueil qui offrent à la fois un toit et un accompagnement à l’intégration pour les demandeurs d’asile et les réfugiés. Avec le soutien de la Région de Bruxelles-Capitale et du HCR, l’Agence des Nations Unies pour les réfugiés, cette initiative a permis de transformer d’anciens immeubles de bureaux en centres d’accueil autogérés par des réfugiés — un lieu sûr pour les personnes fuyant la guerre en Ukraine et pour des demandeurs d’asile contraints de dormir dans la rue.
Marie-Curie 2, un centre d’accueil géré par des réfugiés, pour des réfugiés
Le programme d’accueil autogéré
À Bruxelles, des comités de réfugiés pilotent un programme d’accueil autogéré, dans le cadre de l’approche inclusive de la Région de Bruxelles-Capitale. Cette démarche associe les autorités locales et les réfugiés à la prise de décision concernant l’accès au logement, à l’éducation, aux soins de santé et à l’emploi.
Pour soulager la pression sur le réseau d’accueil déjà saturé à Bruxelles, la Région a mis trois espaces à disposition du Comité de réfugiés Ukrainian Voices : deux anciens immeubles de bureaux et un village de conteneurs. Ces structures, aujourd’hui rénovées et situées dans des quartiers résidentiels de la capitale, offrent près de 500 lits aux réfugiés fuyant l’Ukraine ainsi qu’à des demandeurs d’asile venus du monde entier. Elles constituent un lieu sûr essentiel pour celles et ceux qui n’ont nulle part où aller.
« Cette initiative montre que des solutions locales, efficaces et peu coûteuses existent. Lorsqu’on leur en donne la possibilité, les réfugiés trouvent eux-mêmes des solutions et redonnent immédiatement à la société belge qui les a accueillis », souligne Jean-Nicolas Beuze, Représentant du HCR à Bruxelles.
Bien plus qu’un simple toit
Ce programme d’accueil ne se limite pas à offrir un toit : il vise à instaurer un climat de confiance et de soutien. Le personnel, qui parle les mêmes langues que les résidents, a lui-même vécu l’expérience de l’exil.
Pour Munib, un jeune demandeur d’asile syrien, l’arrivée au centre d’accueil Triomphe après un mois passé à la rue a été un véritable soulagement :
« Après les épreuves que j’ai traversées dans la rue, c’était vraiment rassurant de recevoir le soutien de Mme Mouna, qui est elle aussi originaire de Syrie. Rencontrer quelqu’un qui parle la même langue et qui vient de la même réalité m’a aidé à me sentir en sécurité », confie-t-il.
Soutenus par des bénévoles et des organisations partenaires, les comités de réfugiés aident les résidents à reconstruire leur vie. Ils proposent un accompagnement psychosocial, des cours de langues (français, néerlandais, anglais), ainsi qu’une aide à la recherche d’un emploi et d’un logement stable.
« En tant que comités de réfugiés, nous proposons les services que nous aurions aimé trouver en arrivant en Belgique », explique Doris, ancienne réfugiée burundaise et responsable du centre Triomphe. « Nous connaissons le chemin à suivre, alors nous les aidons à poursuivre leur procédure en leur traçant le chemin que nous avons suivi», ajoute-t-elle.
Triomphe, un centre d’accueil géré par des réfugiés, pour des demandeurs d’asile
Le programme d’accueil aide aussi les résidents à progresser vers l’autonomie. Cela passe par un accompagnement pour s’inscrire auprès des agences d’aide à l’emploi, rédiger un CV ou ouvrir un compte bancaire. Au centre Triomphe, Doris et son équipe accompagnent les résidents dans une étape cruciale : l’obtention de la carte orange, un document indispensable qui permet aux demandeurs d’asile de travailler légalement après quatre mois.
Au centre Marie Curie 2 destiné aux réfugiés ukrainiens, des séances hebdomadaires appelées « Table de logement » aident les résidents à faire face aux difficultés liées à la recherche d’un logement abordable.
« Nous voulons que nos résidents trouvent un logement et s’intègrent dans le système belge. Le programme les aide à comprendre le cadre juridique et le système social de leur nouveau pays pour qu’ils puissent devenir progressivement autonomes », explique Natalia, réfugiée ukrainienne et responsable du centre d’accueil Marie Curie 2.
Un sentiment d’espoir et d’appartenance
Les réfugiés et demandeurs d’asile qui arrivent à Bruxelles ont traversé des épreuves inimaginables et ont besoin d’un soutien immédiat, notamment un accueil digne et adapté. Grâce aux comités de réfugiés, au soutien de la Région de Bruxelles-Capitale, du HCR, ainsi que d’organisations partenaires et de bénévoles engagés, ces centres offrent bien plus qu’un lieu sûr : ils recréent un lien social, une communauté, de l’espoir.
Mais alors que des milliers de demandeurs d’asile continuent de vivre à la rue, il est urgent d’agir davantage pour que personne ne soit laissé de côté — et les comités de réfugiés sont prêts à relever le défi.
« Nous sommes prêts à recevoir et à accompagner plus de personnes. Nous avons seulement besoin de places supplémentaires », affirme Doris.
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