Des milliers de personnes fuient les violences dans le nord du Mozambique
Des milliers de personnes fuient les violences dans le nord du Mozambique

Des civils sont arrivés à Pemba, Nangade, Mueda et Montepuez à pied, par la route et par bateau depuis le 24 mars, à la suite de l’attaque. Les rotations aériennes humanitaires qui avaient permis d’évacuer des centaines de personnes dans un premier temps sont actuellement suspendues dans l’attente de nouvelles autorisations des autorités.
Les équipes du HCR à Pemba ont reçu des informations inquiétantes de la part des populations déplacées selon lesquelles plus de 1000 personnes fuyant le Mozambique et essayant d’entrer en Tanzanie n’ont pas été autorisées à traverser la frontière pour demander l’asile. Nous vérifions actuellement ces informations en Tanzanie. Le HCR appelle les pays voisins du Mozambique à autoriser l’accès sur leurs territoires et aux procédures d’asile pour les personnes fuyant les violences en quête de protection.
Trois ans de violences
Trois années d’instabilité dans le nord du pays ont déjà provoqué le déplacement de près de 700 000 personnes à l’intérieur du Mozambique - la plupart d’entre elles durant l’année 2020. Selon des responsables du HCR, ce nombre pourrait dépasser un million d’ici juin 2021 si les violences actuelles persistent.
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Des signes de traumatisme sévère
Le HCR met en place des mesures pour accueillir davantage d’arrivants dans les jours à venir. La majorité des nouveaux arrivants sont des femmes et des enfants avec peu d’effets personnels. La plupart d’entre eux présentent des signes de traumatisme sévère suite aux atrocités dont ils ont été témoins et ils s’inquiètent pour leurs proches restés sur place. La nature soudaine et meurtrière des attaques a provoqué des séparations au sein des familles, beaucoup ne pouvant toujours pas partir. Il y a des enfants non accompagnés, des familles séparées et des personnes âgées, parmi les groupes vulnérables qui arrivent à Pemba.
Le HCR et ses partenaires distribuent des articles de secours, notamment des couvertures et des nattes de couchage. Certaines personnes sont hébergées dans un centre de transit à Pemba, établi par les autorités, tandis que la majorité des personnes déplacées vivent chez des proches ou des amis dont les maigres ressources s’épuisent rapidement.
Nous identifions les cas les plus vulnérables qui ont besoin d’une assistance urgente et les orientons vers des services. Nous recherchons les proches séparés et procédons au regroupement des familles. Près de 80% des personnes séparées sont des femmes et des enfants. Le HCR forme également le personnel des organisations partenaires à la protection des personnes déplacées contre la violence sexiste et l’exploitation sexuelle.
Catastrophes climatiques et COVID-19
L’escalade des violences à Cabo Delgado a de graves répercussions sur les installations sanitaires, l’eau, les abris et l’accès aux vivres dans la région. Cette effroyable crise humanitaire est aggravée par une situation déjà fragile due à la combinaison du sous-développement chronique, de catastrophes climatiques successives et d’épidémies récurrentes dont la plus récente, la pandémie de Covid-19.
En savoir plus sur le changement climatique et les déplacements de population
Des ressources supplémentaires sont nécessaires d’urgence car les pénuries de fonds entravent nos efforts d’aide humanitaire. L’appel du HCR d’un montant de 19,2 millions de dollars pour notre opération à Cabo Delgado est financé à un peu moins de 40%.