Comment feriez-vous pour approvisionner en eau des milliers de familles, en plein milieu du désert ?

Avec 85 000 habitants, le camp de Zaatari est devenu une véritable ville au milieu de nulle part. Sans rivière, ni lac, ni source à proximité, couvrir les besoins en eau de ces milliers de familles comme celle d’Abdul et Farida est un véritable défi logistique.

Grâce à votre soutien régulier nous apportons chaque jour de l’eau potable aux réfugiés comme Abdul et Farida. Avoir accès à l’eau leur permet non seulement de survivre, mais également de se développer.

« J’ai vu ce qu’il arrive aux gens qui n’ont pas accès à de l’eau propre – et je ne laisserai pas cela arriver ici. »

Amin Bhai, responsable eau, assainissement et hygiène pour le HCR nous explique les difficultés auxquelles il doit faire face tous les jours pour permettre l’accès à l’eau et à l’assainissement pour les 85 000 réfugiés.

« J’ai voulu exercer ce métier à cause de tout ce que j’ai vu en Inde, mon pays d’origine. Quand il n’y a pas d’eau propre, les conditions de vie des populations se détériorent et deviennent catastrophiques. De nombreuses maladies se propagent et les gens peuvent mourir. Alors, quand j’ai eu l’opportunité de venir ici, je n’ai pas eu à réfléchir. »

« Je suis arrivé en été 2012, quand le camp a ouvert ses portes. À l’époque, il y avait à peine 20 000 personnes ici, puis nous avons atteint très vite plus de 120 000 réfugiés. Aujourd’hui, nous accueillons 85 000 personnes mais la tâche est parfois décourageante. Il n’y a pas de source d’eau à proximité pour faciliter l’accès à l’eau. Nous sommes vraiment isolés, au milieu de nulle part. »

« Nous avons dû construire des infrastructures hydrauliques et d’assainissement pour subvenir aux besoins des dizaines de milliers de réfugiés. Nous avons dû le faire vite, en partant de rien. »

« Au début, toute l’eau était transportée par camions-citernes. Mais nous avons rapidement décidé de creuser des forages. C’est un défi technique de taille car il fallait creuser à plus de 500 m de profondeur. Et même après le forage, il restait encore tellement à faire et à penser : comment acheminer l’eau des forages jusqu’aux douches et aux toilettes, comment garder tout cela propre et évacuer les déchets correctement. »

« L’eau est indispensable pour la santé des gens. Mais ici, en Jordanie, cela va plus loin. Cela touche à la dignité et l’indépendance. »

« Les gens ont besoin de se laver avant de prier, cela fait partie des traditions. Ils ont déjà tant perdu : leur maison, leur travail, et bien souvent des membres de leur famille. Il était donc indispensable de leur permettre d’avoir un accès à l’eau potable et les moyens de vivre aussi normalement que possible. »

« Comme je le disais, il y a tous les jours de nouveaux défis à relever et ce n’est pas près de s’arrêter. Je suis vraiment très reconnaissant de tous ces dons reçus et du soutien que vous nous accordez. Nous resterons ici tant que les réfugiés auront besoin de nous, et c’est une chance exceptionnelle de pouvoir compter sur des gens comme vous à nos côtés. »

Amin Bhai, responsable eau, hygiène et assainissement du HCR à Zaatari