De l’exil vers un nouveau chez-soi en République centrafricaine
De l’exil vers un nouveau chez-soi en République centrafricaine
Central African Republic - Benguiade Prisca returns to Bangui after five years of exile in the Democratic Republic of Congo.
À sept mois et demi de grossesse, Beguiande Prisca foule enfin le sol de la République centrafricaine, après cinq années d’exil en République démocratique du Congo (RDC). Elle fait partie des 317 réfugiés rapatriés volontairement du camp de Wenze vers Bangui, grâce au soutien du HCR et des gouvernements concernés.
« J’ai fui les violences en janvier 2021. Aujourd’hui, je suis soulagée et heureuse de revenir chez moi. Ce que nous avons vécu appartient à une page douloureuse que nous avons tournée », confie cette mère de sept enfants. Avec son époux, Prisca a fait le choix courageux de revenir, convaincue qu’aucune vie ne peut s’épanouir loin de sa terre natale. Elle fait partie des 1 264 réfugiés rentrés en RCA depuis le début de 2025.
Dès leur arrivée à Bangui, Prisca et les autres rapatriés ont bénéficié d’un accueil organisé : procédures accélérées, consultations médicales, repas, eau potable, et une aide en espèces de 90 000 FCFA (environ 142 USD) par adulte pour faciliter leur réintégration.
« À Wenze, je tenais un petit restaurant. Grâce à cette aide, je vais pouvoir reprendre mon commerce ici et soutenir mon mari », explique Prisca, prête à reconstruire sa vie. En 2024, plus de 18 000 rapatriés ont bénéficié d’un soutien similaire. Ce programme est rendu possible grâce à un accord tripartite signé en 2019 entre le HCR, la RDC et la RCA, qui a permis le retour volontaire d’environ 25 000 Centrafricains à ce jour.
Baoro : l’espoir d’une réintégration durable
Depuis 2017, plus de 52 900 réfugiés centrafricains sont rentrés volontairement depuis divers pays d’asile. Pour assurer la durabilité de ces retours, le gouvernement centrafricain, avec le soutien du HCR et de ses partenaires, développe des initiatives de stabilisation et de réintégration. Baoro, dans la Nana-Mambéré, est un exemple phare.
Ce projet pilote transforme Baoro en un pôle de développement intégré : construction de logements, réhabilitation d’infrastructures, soutien à l’agriculture et à l’entrepreneuriat, promotion de la paix communautaire. Cette initiative est appuyée par la plateforme d’appui aux solutions pour la RCA (CAR-SSP), qui mobilise un soutien global pour le rapatriement et l’intégration.
À Baoro, Hamidou, 22 ans, rapatrié du Cameroun, a retrouvé sa place : « J’ai ouvert une cafétéria ici... Je travaille avec mes frères et ensemble, nous reconstruisons notre avenir. » Son histoire illustre la résilience et l’esprit d’entreprise des rapatriés.
![Central African Republic, Hamadou Hamidou, 22, repatriated from Ngam in Cameroon to Baoro, runs a cafeteria at the bus station in Baoro.](/africa/sites/afr/files/RF1433027.jpg "Hamidou (22 years old) is voluntarily repatriated from Ngam in Cameroon to the town of Baoro in CAR in 2024. By the end of 2024, about 16200 Central Africans had been voluntarily repatriated from the DRC and Cameroon to the CAR.Hamidou has resumed his business activities in the town of Baoro, which is an example of diversity, bringing together almost all the ethnic groups of the CAR."I opened the cafeteria 5 months ago. I offer a good breakfast to all travelers who pass through Baoro, which is a crossroads city ," explained Hamadou in front of his stall where there are eggs, avocados, bread, tea, thermos of coffee etc.")
Hamadou Hamidou, 22, repatriated from Ngam in Cameroon to Baoro, runs a cafeteria at the bus station in Baoro.
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