Renforcer la coopération pour mieux protéger les personnes en mouvement en Afrique de l’Ouest et du Centre – IOM, HCR

Dakar, Sénégal – Face aux besoins croissants des migrants et réfugiés empruntant des routes toujours plus périlleuses en Afrique de l'Ouest et du Centre, gouvernements et agences des Nations unies ont appelé cette semaine à renforcer la coordination et à bâtir des partenariats plus solides.

Cette priorité était au cœur d'un atelier régional de haut niveau organisé à Dakar par l'Organisation internationale pour les migrations (OIM) et le Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR). La rencontre de deux jours a réuni des représentants du Tchad, du Mali, de la Mauritanie, du Niger et du Sénégal, ainsi que des agences onusiennes, des organisations de la société civile et plusieurs partenaires techniques et financiers.

L’objectif de ces échanges était d’avancer dans la mise en œuvre de l'Approche fondée sur les routes, un cadre conçu pour apporter une réponse coordonnée le long des principaux corridors migratoires, plutôt que par des actions fragmentées. Cette méthode permet d'analyser les facteurs qui influencent la mobilité humaine, d'anticiper les pressions liées aux réalités économiques, sociales et climatiques, et d'harmoniser les services de part et d'autre des frontières.

Les discussions se sont concentrées sur deux routes majeures : la route Atlantique, menant d’Afrique de l’Ouest vers le Maroc et l’Espagne, où migrants et réfugiés empruntent souvent sur des embarcations précaires en haute mer ; et la route de la Méditerranée centrale, qui traverse le Sahara vers l’Afrique du Nord et l’Italie, où les migrants et réfugiés sont exposées aux réseaux de traite.

Ces échanges interviennent dans un contexte particulièrement alarmant. En 2024, plus de 9 000 personnes ont péri sur les routes migratoires mixtes à travers le monde, un record selon les données de l’OIM. 12 % de ces décès ont eu lieu en Afrique de l’Ouest et du Centre.

À la mi-2024, la région comptait 11,3 millions de migrants, dont 77 % originaires d’un autre pays de la région, confirmant la nature largement intrarégionale des mobilités. Parallèlement, les conflits, les effets des dérèglements climatiques et instabilités politiques ont contraint 21,8 millions de personnes à fuir leur foyer selon les derniers chiffres d’octobre 2025.

Sur ces routes, migrants, réfugiés et personnes déplacées internes empruntent souvent les mêmes corridors et affrontent des risques similaires : manque de voies de migration régulières, impacts climatiques, précarité économique et insécurité.

« Cet atelier nous a permis de réfléchir ensemble aux conditions nécessaires pour opérationnaliser l'Approche fondée sur les routes : une vision commune, un engagement ferme des gouvernements, une coordination claire entre partenaires et la capacité d'anticiper les tendances grâce aux données », a déclaré Sylvia Ekra, directrice régionale de l'OIM pour l'Afrique de l'Ouest et du Centre. « Lorsque nous travaillons ensemble le long d'une même route, notre impact gagne en force, en efficacité, et surtout en humanité. »

Les représentants des États ont partagé leurs expériences et bonnes pratiques, soulignant la nécessité d'un dialogue transfrontalier structuré face à la complexité croissante des mouvements migratoires dans la région.

Pour Abdouraouf Gnon-Konde, Directeur régional du HCR pour l’Afrique de l’Ouest et du Centre : « Les États ont fait des progrès importants dans la cartographie des routes, l’analyse des tendances et la compréhension des risques. Cette rencontre permet de consolider ces efforts. Les données recueillies nous aident à adapter les politiques, concevoir des programmes ciblés qui protègent mieux les personnes en mouvement, avant qu’elles ne mettent leur vie en péril. »

À la suite de l’atelier, les pays participants se sont engagés à élaborer des feuilles de route nationales dès 2026, et à mettre en place des groupes de travail thématiques afin de maintenir la coopération sur des enjeux essentiels tels que les procédures d’asile, l’accès aux services de protection ou encore les systèmes de collecte et d’analyse de données.

Pour plus d’informations, veuillez contacter :

• François-Xavier Ada, Porte-parole / Responsable principal de la communication, Bureau régional de l’OIM pour l’Afrique de l’Ouest et du Centre – [email protected]

• Lara Schlotterbeck, Coordinatrice principale de l’engagement externe, Bureau régional du HCR pour l’Afrique de l’Ouest et du Centre – [email protected]