La semaine dernière, au moins 11 personnes ont perdu la vie dans le violent incendie qui a ravagé les camps de refugiés de Kutupalong-Balukhali à Cox’s Bazar, au Bangladesh. Environ 48 000 réfugiés ont perdu leurs abris et effets personnels dans les flammes et plus de 300 personnes sont toujours portées disparues. Sur place, le HCR, l’agence des Nations unies pour les réfugiés, fournit un soutien médical, logistique et psychologique essentiel aux réfugiés touchés.
Cox’s Bazar, qui abrite plus de 600 000 réfugiés, est la plus vaste installation de réfugiés au monde. L’incendie a détruit plus de 9500 abris. Les réfugiés qui ont perdu leurs abris sont hébergés temporairement dans le camp. Plus de 1600 infrastructures importantes ont également été réduites en cendres. Elles sont vitales pour les opérations quotidiennes, et comprennent notamment des hôpitaux, des centres d’apprentissage, des points de distribution d’aide et un centre d’enregistrement.
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Halima, 37 ans, se trouvait à l’intérieur de son abri avec ses cinq jeunes enfants lorsqu’elle a entendu des cris à l’extérieur. Dehors, elle a vu le feu se propager dans leur direction. Elle a immédiatement fui avec ses enfants, mais elle n’a pas pu les prendre tous dans ses bras. Dans le chaos, elle a perdu quatre d’entre eux et vu sa maison partir en flammes.
« En regardant tous ces gens qui criaient et qui couraient dans tous les sens, j’ai eu l’impression que tout mon univers s’écroulait. Je ne savais pas où était mon mari, j’avais perdu mes quatre enfants, et ma maison était en feu. »
Halima a fini par retrouver l’un de ses enfants chez la belle-mère de sa fille aînée, puis elle a retrouvé son mari. Deux jours plus tard, elle a entendu les noms de deux de ses fils annoncés par un haut-parleur et elle les a retrouvés. Mais l’un de ses fils est toujours porté disparu.
« Je n’ai pas d’autre souhait que de retrouver mon fils et de recommencer une nouvelle vie. »
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En plus de milliers d’articles de secours, le HCR, l’Agence des Nations Unies pour les réfugiés, a également fourni du matériel médical à ses partenaires et à l’OIM dans les zones touchées. Avec nos partenaires, nous avons mis en place et équipé des équipes médicales mobiles afin qu’elles puissent assurer les premiers soins aux réfugiés affectés.
Le soutien psychosocial est tout aussi important après cet incendie dévastateur. Nous avons déjà assuré des sessions de soutien psychosocial à plus de 4000 réfugiés affectés.
Nos équipes sur le terrain mènent un suivi en termes de sécurité des réfugiés. Nous nous efforçons également de répondre aux besoins critiques des enfants séparés. Depuis l’incendie, en collaboration avec nos partenaires, nous avons identifié plus de 600 jeunes filles et garçons séparés qui ont été réunis avec leur famille. Nos partenaires de protection ont également mis en place deux lignes d’assistance téléphonique pour la protection des enfants et quatre bureaux d’aide au regroupement familial.
Rokiya Begum, 27 ans, a fui avec seulement ses documents et ses enfants lorsque le feu s’est propagé dans son quartier du camp. Elle et sa famille n’ont pas été blessées, bien qu’elles aient été séparées pendant des heures dans le chaos. Avec toute sa famille, elle est désormais hébergée chez sa belle-mère. Comme Halima, ils ont tout perdu.
« Tout a été détruit par les flamme. Nous devons recommencer notre vie à zéro. »
Des centaines de bénévoles réfugiés soutiennent également les familles affectées. Depuis le début de la crise des réfugiés rohingyas, ces bénévoles sont essentiels pour la mise en œuvre des efforts de réponse humanitaire dans les camps de Cox Bazar. La semaine dernière, ils ont été parmi les premiers à participer à l’effort collectif pour éteindre l’incendie. Depuis lors, ils aident les réfugiés plus âgés, les enfants et les femmes enceintes à trouver des abris sûrs, ils accompagnent les personnes vers les centres de soins, déblaient les décombres, identifient les réfugiés ayant des besoins spécifiques et les orientent vers les services compétents. Ils organisent également des séances de sensibilisation aux les premiers secours et l’assistance en général, et les risques liés à la protection des enfants, tels que la traite des enfants et la violence sexiste.
En 2021, le HCR recherche 294,5 millions de dollars pour l’aide aux réfugiés rohingyas au Bangladesh. Sur ce montant, 5,9 millions de dollars sont nécessaires de toute urgence pour faire face aux conséquences immédiates de l’incendie dévastateur qui a affecté un si grand nombre de réfugiés rohingyas. A ce jour, l’opération du HCR au Bangladesh n’est financée qu’à hauteur de 20%. Des contributions supplémentaires sont nécessaires de toute urgence. Le HCR demande aux donateurs du gouvernement et du secteur privé de maintenir la flexibilité de leurs contributions, ce qui permettra de les utiliser pour l’ensemble de l’opération.
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